Paris - Bretagne en vélo - 2016
Publié le 8 Octobre 2016
L'idée avait mûri lentement. Sylvie, mon épouse était maintenant prête à tenter l'expérience d'un premier périple en vélo. Après de longs mois sans pouvoir faire de sport, c'était en quelque sorte un challenge qu'elle se fixait. Bien évidemment, il n'était pas question de se lancer sur la route pour faire1 000 km ou plus dans des conditions d'itinérance pure et dure !
Il fallait, pour que ce premier voyage avec sacoches (mais sans tente), ne soit pas le dernier, qu'il reste un plaisir. Aussi les étapes que l'on s'était fixées étaient limitées à envrion cinquante cinq kilomètres par jour, avec un ou deux dépassements liés aux choix ou à la disponibilité des hébergements (en chambre d'hôte).
Pour des raisons de temps disponible, nous avions choisi de démarrer le périple de 6 jours à Angers. L'idée était de longer la Loire jusqu'à Couëron en aval de Nantes, puis de remonter vers Vigneux de Bretagne, puis Le Pouliguen via St Nazaire, Pornichet et la Baule, les marais salants de Guérande, Penestin, le barrage d'Arzal, Muzillac, Ambon, Surzur, St Armel et Vannes pour terminer le voyage à St Nolff.
Très beau trajet sur pistes cyclables, petites routes et 'ferry', dans des conditions météo idéales.
13 juillet 2016. Paris - Ingrandes sur Loire, via Angers.
A 07h50 les sacoches et tout le fourbi sont sur le trottoir en face de notre immeuble. On charge les vélos et à 08h15, les cyclistes sont prêts à mettre en route.
Première étape, Montparnasse pour prendre le TGV en direction d'Angers. Départ par la route habituelle via la Rue de Belleville, la République, l'Hôtel de Ville, St Michel et la rue de Rennes.
Très belle lumière sur les bâtiments parisiens. Pas encore trop de monde dans les rues.
Sylvie parcourt ses premiers kilomètres avec un peu d'appréhension. Elle n'a jamais roulé avec des sacoches, ni avec un guidon 'papillon' que je lui avais fait installer pour limiter la fatigue dans les épaules et le dos. Au début, le vélo 'guidonnait' mais peu à peu les choses rentrent dans l'ordre et arrivés à la rue de Rennes l'âne de métal semblait dompté.
L'entrée dans la gare Montparnasse, avec des vélos, est toujours problématique car hormis les entrées/sorties taxis qu'il faut pouvoir trouver, il n'y a pas d'accès plateforme au niveau de la rue. Tout se fait par escaliers ou escalators...que les grands penseurs de la SNCF ont réussi à compliquer en mettant des poteaux métalliques aux accès inférieurs.
Résultat, on est obligés de tout démonter (car les vélos chargés ne passent pas entre les poteaux) et de faire plusieurs allers-retours pour monter sacoches et vélos. Bravo !
Dès le quai affiché, on file vers la voiture 11. Le chargement se fait sans problèmes. La bétaillère est pleine.
Arrivés sans encombres à Angers. On accède à la rue sans problèmes. Ici, pas d'escaliers ni d'escalators ou ascenseurs trop petits : une série de pentes douces permet de changer de quai et de gagner la sortie ! Tout n'est pas perdu !
Court passage en ville, direction la Maine que l'on suivra jusqu'à la confluence avec la Loire.
Les sandwiches achetés en ville seront consommés près de la base nautique sur le lac de Maine. On commençait à avoir faim car on avait déjà réussi à se perdre, la faute au fléchage, au bonheur de démarrer cette nouvelle aventure ? Qu'importe, on était en route et la météo était superbe !
Le halage le long de la Maine est très sympa, passant bien souvent en sous bois. Seule difficulté de l'étape d'aujourd'hui, et paraît-il de toute la Loire à Vélo, le raidillon entre La Pointe et Epire... Un beau séquoia trône dans une propriété bordant la rue Croix Verte..
La véloroute nous mène à travers les vignobles et les beaux villages de Savennières - excellent Office de Tourisme ! - et de la Possonnière.
Arrivés au pont de la D 961 on suit la piste qui fait une boucle vers la Tête de l'île et on se retrouve, face à Chalonnes, dans l'impossibilité de continuer, à cause de la mise en place du feu d'artifice de la Fête nationale. Seule solution : prendre la route centrale de l'île vers la Basse île, où finalement on retrouve notre chemin.
A l'extrémité de l'île la route débouche non loin du village de Monjean. Juste avant d'y arriver on a droit à une belle averse suivie d'une "tempête de ciel bleu" et de soleil...
On reste un moment à admirer le "Chevalement du Puits de la Tranchée", énorme structure qui servait à remonter les sacs de charbon des mines souterraines, situées à 178m sous terre. Ce charbon alimentait les nombreux fours à chaux de la région.
Le village entier est plein de surprises, telles les 'sculptures' en fer, dont une, un coq installé non loin du pont, chante aux heures.
Les deux rives de la Loire sont bordées par de vastes 'plages'. Dommage que le fleuve soit si dangereux..
Remise en route vers Ingrandes, étape de la journée. Madame Lamour nous attend et nous accueille chaleureusement dans sa magnifique maison, veritable jardin suspendu surplombant la Loire. Elle nous racontera qu'en juin de cette année, les eaux du fleuve avaient une fois encore envahi son sous-sol, et que de son balcon, elle voyait les poissons entrer et sortir de chez elle...
Les vélos sont débâtés et rangés au sec. Les cyclistes, la douche prise et déguisés en touristes de passage, traversent l'interminable pont à pieds pour un excellent dîner bien mérité au "Poisson d'Argent", situé juste en face.
Super mise en route. Pourvu que ça dure !
14 juillet 2016. Ingrandes sur Loire - Mauves sur Loire.
Marie-Louise Lamour nous prépare un superbe petit déjeuner composé d'un assortiment de produits qu'elle prépare elle-même. Résultat, on ne met en route que vers 10h00...
C'est la deuxième fois que je m'arrête dans cette chambre d'hôte (L'Amour de la Loire); je la recommande très vivement à tous ceux qui décideraient de faire étape dans cette ville.
Après quelques courses pour le pique-nique de midi, on retrouve la véloroute de l'autre côté du pont.
Rattrapant la piste au coin du "Poisson d'Argent", on file vers l'aval sur une série de petites routes et de chemins peu fréquentés. Bref arrêt à St Florent et continuation en zig-zags à travers une belle campagne, tantôt en bord de Loire, tantôt en retrait..
Contrairement aux apparences, Sylvie ne se rendait pas. Au contraire, le plaisir allait grandissant !
Très joli parcours entre La Marillais et Le Fossé Neuf, puis jusqu'à Ancenis où l'on pique-nique sur un des bancs du jardin public en contrebas du pont.
Du pont d'Ancenis la véloroute continue le long de la rive droite de la Loire. Les bancs de sable succèdent aux bancs de sable. C'est un paradis pour les oiseaux de tous ordres, les courts sur pattes ou les échassiers. Soleil et ciel bleu nous accompagnent. Il fait chaud !
A Oudon, on passe de l'autre côte du fleuve pour entrer dans un paysage bien différent. La véloroute serpente à travers prairies et bois passant par une succession de vieux villages. Pas mal de maisons en cours de restauration. Ce sera comme celà jusqu'à La Varenne et même au-delà.
A La Varenne la route passe à travers des champs de cultures maraîchères : radis, céleris, salades, poireaux... Des hectares et des hectares de légumes parfaitement alignés et arrosés par des jets puissants... Il en faut de l'eau pour manger 5 légumes par jour...
Arrivés dans les 'faubourgs' de Mauves ce sera le tour des champs de muguet !
On passe le pont de Mauves, direction le 'Bel Air' qui, comme son nom l'indique, (et comme le savent tous les cyclo-touristes en fin d'étape journalière), n'est pas dans vallon, mais perché en haut d'une côte impossible à 15%...
Après avoir poussé les vélos à pied jusqu'en haut de la côte tant elle était raide, on les débâte et on les range dans la cave. Comme si l'on n'avait pas assez monté pour arriver à la chambre d'hôte, nos 'appartements' se situent en haut de la vieille bâtisse.
Magnifique vue sur la Loire en aval. Bel-Air méritait bien son nom. Seul bémol, étant le 14 juillet, les 2 restaurants du bourg sont fermés... Le taxi municipal n'étant pas libre, notre hôtesse nous propose généreusement les services de sa fille qui nous conduit et nous ramène du village voisin où l'excellent restaurant 'Le clos du Cellier' était, lui, ouvert.
Encore une très belle journée de pédalage ! Cyclistes et météo ont la forme !
15 juillet 2016. Mauves sur Loire - Vigneux de Bretagne.
On est seuls au petit déjeuner et on bavarde pas mal avec notre hôtesse. C'est malheureusement le lendemain de la tuerie de Nice...
Mise en route, cette fois en descente, vers 10h00. La météo est superbe une fois de plus. On retrouve le parcours de la véloroute de l'autre côté de la ligne de chemin de fer Angers - Nantes, dont on ne s'était jamais bien éloignés depuis la mise en route avant-hier. Hectares de muguet ! On passe un moment à observer une machine, tirée par un tracteur, couper de la roquette. Aussitôt coupée elle est mise en cageots et promptement enlevée. Demain elle sera sur les étals de marchands de quatre-saisons.. Impressionnant !
La piste jusqu'à Nantes est superbe. La circulation cyclopédique devenait plus dense au fur et à mesure que nous nous approchions de cette ville tiraillée entre le fleuve et l'histoire.
On n'avait pas beaucoup de temps à consacrer à la visite, cette fois-ci. Heureusement que l'on était à vélo, car malgré tout le bardas que nous transportions, ces derniers se révélèrent super pratiques, nous permettant d'aller jeter un rapide coup d'oeil aux quatre coins de la ville, avant de continuer vers Vigneux, notre destination de la journée.
Après un passage près du 'Lieu Unique', (le siège historique de LU), du château et un petit tour de la cathédrale (où j'ai rencontré un ami de Maubeuge devant la tombe de François II de Bretagne et de Marguerite de Foix..!), on avale rapidement un pique-nique dans le parc avant d'aller explorer trop sommairement l'île de Nantes, creuset de délire et d'expression contemporaine surprenants.
Impressionnant Eléphant mécanique (que nous avons eu la chance de voir en mouvement), Carrousel démentiel à plusieurs étages, quais qui n'en finissent pas, grue jaune sortant tout droit de Mad Max, enfilade de Cercles de Buren...panneaux de basket pour joueurs 'S' à 'XXXXL'... tout cela sous un soleil radieux. Faudra absolument que l'on revienne !
'La Prudence' orne un des angles du gisant. La Sagesse (le vieil homme), guide les pas de la prudence...
Le temps file trop vite nous obligeant à remettre en route. Le parcours se fait sur la rive droite jusqu'à Couëron. A quelques centaines de mètres du centre ville, sur la falaise de la butte Sainte Anne, surplombant le fleuve, un arbre blanc. En réalité, l'oeuvre s'appelle "Lunar Tree".
De jour, contre le ciel bleu cet arbre mort, peint en blanc, est très surprenant.
La véloroute évolue maintenant à travers des zones portuaires semi industrielles. C'est bien moins agréable qu'en amont de Nantes. La circulation est plus dense, la chaleur aussi...
On traverse les beaux villages de Haute et Basse Indre avant d'atteindre Couëron, où un bac permet de passer de l'autre côté et de rejoindre Paimboeuf et Saint Brévin.
Après un coup d'oeil à "La maison dans la Loire" on s'arrête sur la place de l'Eglise à Couëron pour une boisson fraîche, tant la chaleur était devenue oppressante.
Le relief s'accentue durant les derniers kilomètres vers Vigneux. Nombreuses côtes et peu de descentes. On est maintenant à la campagne. On ne retrouvera l'eau que demain. A 18h00 l'étape est atteinte. Après un excellent repas en table d'hôte et une conversation qui allait de la pêche en mer aux meilleures façons d'extraire le jus des fruits pour faire la confiture on éteint finalement à 23h00, contents et satisfaits de l'excellente journée que nous avions vécue.
16 juillet 2016. Vigneux de Bretagne - Le Pouliguen.
Dès la mise en route le soleil tapait déjà. La journée allait être belle. Hier on s'était écarté du fleuve. Aujourd'hui on allait le retrouver dans une autre configuration : celle des grosses industries maritimes, aéronautiques, pétrochimiques ou céréalières. Un autre monde !
On quitte Vigneux vers Le Temple de Bretagne, un bourg au nom curieux situé sur la route de Cordemais. Route sympa pas très active, la plupart du temps en sous-bois ou ombragée. Passage devant 'Le Moulin Neuf', fier petit moulin restauré situé peu avant l'entrée du Temple.
A l'intersection de la route de Savenay, on file à droite sur la D17, une route plus importante mais très calme que l'on quittera au panneau indiquant Bouée, Lavau sur Loire.
Pour l'instant, la route est plutôt en descente ce qui n'est pas plus mal... Ici on n'est pas très loin du futur aéroport, qui excite tant les esprits. A voir l'affiche collée près du passage à niveau à deux kilomètres de Bouée, tout le monde n'est pas contre !
On reste sur la D90 jusqu'à l'intersection avec la D100 que l'on prend en direction de Donges / St Nazaire. Là, la circulation se densifie et devient plus bruyante. Au grand rond point de la ZI "Bonne Nouvelle" on quitte la D100 pour suivre au plus près la 'côte'. Malheureusement le parcours proposé par 'Openrunner' ne fonctionne pas et on est obligés de faire demi tour vers le rond point et de poursuivre sur la D100, malgré tout équipée d'une piste cyclable.
Donges... A la D4, nouvelle tentative pour rejoindre l'estuaire. Cette fois-ci on a plus de chance...pendant 2 km.. La rive du fleuve est glauque. On est dans une zone de terrains en friche, de chargement/déchargement de navires vraquiers., d'usines pétrochimiques, de torchères, de cuves de stockage reliées par d'énormes tuyaux... Grosse implantation 'Total'...
A la rue de la Goélette, nouvelle bifurcation à droite pour une fois de plus nous retrouver sur la D100 menant au pont de St Nazaire... Il commençait à faire vraiment chaud. Passage devant l'usine Airbus où un 'Béluga' venait d'arriver.
Au niveau du pont la signalisation devient cahotique et on se trompe de sortie. Demi tour, passage sous l'emprise et descente, via le Bd des Apprentis, vers le Bd de Penhoët. Ici, la petite navigation côtoie la grande. Il y a de la place pour tous sur la mer. Un dégagement entre les bâtiments bordant l'estuaire permet de voir le pont s'étirant au dessus de la Loire. La zone portuaire à ce niveau n'est pas très gaie, même au soleil. Une énorme grue surplombe tout le paysage urbain. L'ancienne base sous-marine allemande bloque la vue des quais sur plus de 300m.
Après quelques centaines de mètres on se retrouve Bd du Président Wilson, un changement de paysage bien apprécié car donnant finalement sur la mer. Il était tard et on avait malheureusement trop faim pour chercher un restaurant moins désagréable que le "Doux Soleil". Patron odieux, galette moyenne, prix de saison...
Remise en route vers Pornichet en longeant le front de mer. C'était bien agréable tant que l'on était à l'ombre...
Le long du Bd Albert 1er on découvre les 'pêcheries', ces cabanes sur pilotis équipées d'un grand filet carré (carrelet) qui est baissé dans l'eau et relevé, dans l'espoir d'y attraper quelque chose.
Une dernière vue du pont, assez surréaliste celle-là...
Sur la plage un peu plus loin les morses se dorent au soleil. Pas besoin d'huile solaire, les cargos s'en chargent...
Saint-Nazaire - Pornichet par la côte est un jeu de pistes. On se perd... normal !
Arrivés je ne sais comment à l'immense rond-point de la D92/D492, desservant des zones commerciales de part et d'autre de la route, un cycliste nous indique l'entrée de la piste bordant la D92 qui mène à Pornichet. Merci pour son aide car ce chemin en site propre est très mal indiqué..
A la hauteur de Saint Sébastien on quitte l'artère bruyante et 1 km plus loin on retrouve la marina de Pornichet et l'immense baie de la Baule.
Il y a 20 ans Pornichet avait encore un cachet, certes un peu désuet, mais tranchant des horribles alignements d'immeubles hideux du front de mer de la Baule.
Roulant en vélo, tout doucement par la force des choses, j'ai été déçu de voir que cette petite ville de 'vacances familiales' s'est "baulisée" pour son plus grand malheur.
Une fois encore, les promoteurs, marchands de béton ont eu la peau de la plupart des jolis petits pavillons qui faisaient la différence ! Dommage.
La route bordant la baie est pire que le périphérique parisien un jour de départ en vacances...
Les 'chariottes' de touristes énervés avancent au pas dans une odeur de gaz d'échappement et d'huile solaire. Nous on zigue-zague tant bien que mal dans cette cohue.
On atteint enfin le pont du Pouliguen et le calme de cette partie de la baie. Deux kilomètres plus loin, par des rues bien peu passantes, on arrive à la magnifique chambre d'hôte des "Goélands".
Vélos rangés, douche prise on file en ville, à pieds cette fois, pour un repas délicieux pris au 'Nectar', petit bar à vins très agréable situé sur la place des Halles.
Aujourd'hui on a tous les deux notre compte. La journée de pédalage a été longue et le soleil et la chaleur n'ont rien arrangé. Pas besoin de berceuse ce soir !
17 juillet 2016. Le Pouliguen - Penestin
Météo magnifique. Pas à se presser, car aujourd'hui c'est une promenade 'digestive' d'environ 45 km.
Notre hôtesse, Madame Trochu nous conseille de continuer par la côte jusqu'à l'hôtel 'Les Lichens' et de tourner à droite vers les marais salants de façon à rattraper la petite route qui serpente à travers ce coin étonnant. On profite de visiter le petit village de Trégaté et en le quittant on se retrouve sur la D774, route qu'il fallait éviter à tout prix, cause circulation.
Heureusement, très rapidement on bifurque à gauche pour prendre la D92 qui se promène paresseusement pendant plusieurs kilomètres à travers les oeillets des marais salants.
Le travail du Paludier, cet espèce de magicien qui extrait le sel de l'eau, est terriblement 'physique', et l'occupe en toutes saisons. La récolte d'été, labeur de précision et de patience, n'est que l'aboutissement des longues heures de travail nécessaires au bon fonctionnement du 'système'.
Bref arrêt à la Turballe pour acheter les provisions du pique-nique. Vue la chaleur, pas question en effet de laisser le jambon trop longtemps dans la sacoche noire, sous le soleil de plomb...
Parceque la destination finale de notre périple est St Nolff on ne pouvait pas faire autrement que nous arrêter à Saint Molf pour le casse-croute !
Le sel, gage d'hospitalité et d'amitié. Cette symbolique n'a pas été démentie lors de notre passage ici.
Notre jambon-beurre de dimanche midi sera consommé au pied de l'église, sous un gros tilleul. Il n'y avait pas grand monde dans la rue, la chaleur était à son comble..
L'itinéraire continue en sous-bois et en 'plaine'. Les moissons sont faites et les énormes balles de paille attendent le ramassage. Par de telles météos l'odorat est à la fête : le vent chaud d'été charrie les belles odeurs de foin, de sapin, de la relative fraîcheur des sous-bois..
Encore quelques marais salants, puis un long chemin ombragé, plein ouest, bien compacté, menant à la D282. De là c'est direction Caire où l'on est obligés d'emprunter la route très passante allant à Penestin.
A court d'eau, on s'arrête au camping de Pont Mahé pour remplir les gourdes d'eau fraîche, très bienvenue...
On quitte la 'grand' route juste après le panneau 'Morbihan', quelques centaines de mètres après le camping, direction 'La Pointe du Bile, Penestin par la côte.
Encore quelques tours de pédale et on arrive à la "Lanchallaise" où nos hôtes nous reçoivent avec gentillesse. Notre hébergement étant à la périphérie du bourg, et tous les restaurants se trouvant au centre, il nous faudra nous y rendre pédibus par le magnifique sentier côtier.
Après la très chaude journée sur la route, la marche sous les pins, parmi les genêts en fleur est un bonheur.
Il faudra une heure de marche pour nous rendre au bourg...et autant pour revenir, mais quel spectacle au retour ! Le soleil descendait tout doucement vers la mer, laissant derrière lui un dégradé passant par toutes les couleurs entre l'orange et le bleu. Les bouchots, telles des sentinelles immobiles, semblaient garder l'or de la falaise. Pas de vent, pas de bruit...rien qu'une belle douceur qui nous raccompagnait sur le chemin.
Toute la journée on avait eu très chaud, mais chaque minute en avait valu la peine, tant les paysages traversés étaient uniques et variés... et maintenant le soleil, comme pour s'excuser, nous gratifiait d'un spectacle magnifique.
18 juillet 2016. Penestin - Saint Nolff.
Dernière étape de notre périple 2016.
Thermostat 8 !!
Après un dernier copieux petit déjeuner on met en route vers "La Mine d'Or", un des quartiers de Penestin, histoire de faire tamponner le carnet de voyage par le restaurant où nous avions dîné hier soir. C'est toujours source de curiosité ou d'amusement et la demande nous entraîne bien souvent dans des explications du voyage, des pourquoi et des comment, surtout lorsqu'on déplie les pages recouvertes de tampons divers et variés. Immanquablement on a droit à : "Ah, vous avez de la chance !"... et à chaque fois, je reponds que la seule chance est d'avoir la santé !
Le reste n'est qu'une affaire de curiosité et d'approche du temps et de l'espace.
La véloroute jusqu'à Arzal nous mène au petit port de Tréhiguier via la plage du Branzais, bordée de pins... Billiers est juste en face, mais on ne peut l'atteindre qu'en passant par Arzal. Dommage que les élus n'aient pas pensé à un bac en saison...(à marée haute, s'entend..)
La route continue en montées et en descentes en retrait de la rive gauche de la Vilaine. C'est très calme et pas mal boisé. On fait un petit arrêt à la chapelle N-D de la Salette, malheureusement fermée. Puis c'est Camoël et une lente descente vers le barrage d'Arzal sur un petit chemin en site propre, hors de la route principale..
La traversée du barrage, ma deuxième en vélo en un mois et demi, se fait sans problèmes. A marée basse pas de gros risques d'attente. Arrêt à l'épicerie du barrage pour acheter le pique-nique et mise en route pour Arzal-même où l'on cassera la croute à l'abri du soleil, dans la cabane du car. La chaleur était telle qu'en moins de deux kilomètres la plaque de gruyère baignait déjà dans son jus huileux dans l'emballage plastique...
Le repas fini on sort d'Arzal direction NO par La Ville au Vent. Arrêt à Lantiern pour admirer la place du village et l'église à la structure très originale. Chance, elle était ouverte !
Continuation par 'Texaco' et la voie communale jusqu'à Muzillac où on refait les pleins au petit café de la place tant le soleil tapait fort.
L'Office du Tourisme nous indique l'existence d'une voie verte non encore répertoriée pour éviter la D20 jusqu'à Ambon. "Peu avant la sortie de la ville, prendre Rue de Bellevue à gauche et bifurquer rapidement sur le chemin qui part à droite entre les deux gros blocs de pierre". C'est une ancienne ligne de chemin de fer. Le sentier est agréable et pas mal en sous bois ce qui nous procure un peu de bien-être.
D'Ambon à Surzur on n'échappe pas à la D20 très passante. La route semble longue sous le soleil. La sortie de Surzur se fait par la rue Kol Castel. Cette fois la petite route monte et descend en sous-bois et en 'plaine'. C'est très calme. Belles senteurs de pin..
On coupe enfin la route de Vannes à Sarzeau et en quelques coups de pédale on arrive au Passage à St. Armel, où le 'Petit Passeur' semble nous attendre pour traverser les 150m de bras de mer.
Avant d'embarquer Sylvie se rince la tête au robinet de l'embarcadère tant la chaleur est devenue oppressante..
Vélo mal calé + virage un peu sec et le vélo se couche sur le 'pont' de l'embarcation. Heureusement plus de peur que de mal. Les sacoches amortissent bien et le rétro n'est même pas cassé...
Après la minute de traversée on débarque à Montsarrac où l'on se fait un petit goûter histoire de reprendre des forces pour les 15 km qui restent à parcourir jusqu'à la maison.
Après un nouvel arrêt à Séné, à l'ombre d'un grand panneau publicitaire, où les dernières gouttes d'eau des gourdes rafraîchissent une fois encore la tête de Sylvie, on arrive finalement à la maison.
Les parents Robert et Elisa nous accueillent. Pour tous, mais surtout pour Sylvie, c'est un grand moment de joie et d'émotion. Elle a réussi ce premier voyage, domptant ses craintes et ses doutes... et n'aspire plus qu'à recommencer.