Bretagne 2022, 750 km de vélo le long des côtes du Finistère et du Morbihan
Publié le 19 Septembre 2022
Éviter à tout prix de devoir subir le stress engendré par les procédures d'emport des vélos dans les trains de la SNCF oblige à des 'sacrifices', quand il s'agit de se rendre au point de départ du périple projeté.
Dans des articles précédents, j'ai très souvent fait part des déconvenues subies suite aux attitudes anti-commerciales de la compagnie nationale -sclérosée par sa position de monopole- qui rame à contre-courant d'une évolution profonde des besoins des usagers, sourde et aveugle aux attentes de ceux-ci.
Cette année nous avions décidé de parcourir une partie des côtes du Finistère et du Morbihan, avec comme point de départ Morlaix. Pour ce faire, nous avons préféré traverser la Bretagne en diagonale, via les Monts d'Arrée, sous les très fortes chaleurs de début août. Nous en avons bavé, mais ne le regrettons pas.
C'était le 'prix à payer' pour éviter que notre périple ne soit gâché au départ ou à l'arrivée (ou les deux), par des stupidités administratives, (billets vélos à €1, obligatoires dans TER Bretagne durant l'été, vendus via internet seulement...); matériels ferroviaires 'en retard d'un métro' (place insuffisante malgré les résas et rangement difficile des vélos); aménagements en gare inadaptés au passage d'un quai à l'autre (ascenseurs trop petits...) ou, finalement, personnels qui ne savent que faire 'remonter' les commentaires, sans qu'il n'y ait jamais aucune réponse..
Messieurs les Directeurs de la SNCF, ouvrez les yeux, écoutez le client. Regardez ce qui se fait ailleurs. Ne rendez pas le transport 'punitif', plein de complications et d'interdits. Soyez proactifs. Nous ne sommes plus au temps de la 'vapeur'. Le siècle a changé, les besoins ont évolué et ceux que vous appelez 'clients' pourront bientôt, je l'espère de tout cœur, trouver ailleurs ce qu'ils cherchent, si vous vous arc-boutez à ne pas vouloir le leur proposer.
Un jour, peut-être, les choses s'arrangeront ? .. Mais place au voyage !
Nouveauté cette année : Sylvie a étrenné son nouveau vélo. Un Kalkhoff Endeavour 5B Move+ équipé d'une batterie de 625W, pour ne pas avoir à recharger à chaque étape. Une belle merveille qui me laisse maintenant souvent derrière elle, surtout quand le relief s'en mêle.
C'était la condition pour pouvoir sortir des chemins de halage et autres véloroutes, type 'Vélodyssée' et d'envisager des parcours plus physiques, mais par la force des choses, plus compliqués à faire sur son 'P'tit Vélo Bleu'.
L'exercice de cette année a validé le choix, permettant d'affronter des étapes très vallonnées et parfois très longues aussi, et de voyager dans un tout autre état d'esprit.
Malgré tout, un périple avec VAE et vélo 'standard' entraine une nouvelle problématique. Celle d'une différence de puissance et de vitesse entre les deux vélos, à l'avantage du VAE bien sûr !
Vouloir coller à la roue du VAE comme s'il s'agissait d'un 'derny', n'est pas envisageable. Les puissances disponibles ne sont pas les mêmes....et le cyclotourisme, tel que nous l'envisageons, n'est pas une course.
Il faut donc trouver un modus operandi permettant aux deux vélos de faire le parcours le plus possible ensemble en réduisant la tendance naturelle à 'l'espacement élastique', ayant pour conséquence des attentes fréquentes du plus véloce des cyclistes le long du parcours, notamment au sommet des côtes...
L'équation n'est pas facile à résoudre car il y a une incompatibilité irréductible des forces en présence.
A terme, je pense que je serai obligé de la résoudre en adaptant une assistance du type 'G.Boost' sur mon vieux "Rock'n'Roll". Wait and See...
1er août 2022. Saint Nolff - Guémené sur Scorff. 70 km, Thermostat 6.
Le ciel est gris au petit matin, mais au départ il brille déjà et ne nous laisse aucun doute sur ses intentions !
Il fera chaud !!
Départ de la maison vers 8h30 direction Saint Avé, Plescop, Grandchamp, Camors, Baud etc. La route n'est pas difficile bien qu'elle me paraisse plus vallonnée que lorsqu'on l'avait parcourue avec Rémi, il y a quelques années.
Arrêt à Baud pour regarder le Monument aux Morts extrêmement poignant, érigé sur la place de l'église. La statue taillée dans de la pierre noire de Kersanton par Henri Gouzien, un Lorientais, représente un couple de paysans en costume traditionnel du pays de Baud se recueillant sur la tombe de leur fils. Le socle est décoré de bas reliefs en fonte patinée représentant des adieux avant le départ à la guerre; le départ du train pour le front; une scène de guerre dans les tranchées; des tombes de poilus dans une forêt. Un monument bien différent de ce que l'on a l'habitude de voir !
Les adieux avant le départ à la guerre. La reverrai-je ? Reviendra-t-il ? Chaque fois on jure que c'est la der des der...
On remet en route vers Saint Barthélémy, puis descente vers le Blavet où un banc de pique-nique sur le halage à l'écluse de Boterneau tombe à pic. On était contents d'avoir déjà parcouru 50 km sur les 70 de la journée, car le soleil tapait fort et je me souvenais que les kms restants jusqu'à Guémené sur Scorff, sur la D142, n'allaient pas forcément être une partie de plaisir, vu la chaleur et le relief.
Arrivons à Guémené un peu tôt pour déposer nos affaires à la chambre d'hôte. Une boisson chez Louisa, sur la place et un tour en ville, avec passage au sympathique Office du Tourisme et visite des "Bains de la Reine", nous amèneront tranquillement à 17h30.
Dîner à Guémené sur Scorff un lundi soir au mois d'août présente un sérieux défi. La Crêperie que nous avions connue avec Rémi est fermée depuis longtemps. Par chance, notre chambre d'hôte proposait aussi l'option table d'hôte. Chloé nous sert un excellent repas végétarien, original et copieux, dans son petit restaurant 'Olrun'. Notre chambre était agréable. Très sympathique séjour après la première journée de vélo.
2 août 2022. Guémené sur Scorff - Saint Thégonnec. 96 km. Thermostat 7.
Départ un peu tardif de Guémené suite à une longue conversation avec notre hôtesse. La sortie du bourg en direction de Plouray commence par une côte interminable puis ce sera une succession de bosses plus ou moins raides jusqu'à l'étape du soir. Pas étonnant, car la route tracée traversait l'est des monts d'Arrée. Courses à Plouray à la petite épicerie.
Arrêt à Trégornan, à l'ombre de l'église, pour remettre des calories dans la chaudière, le petit déjeuner de Chloé étant depuis longtemps totalement consumé. Cet arrêt nous permet de découvrir un ossuaire situé dans l'ancien enclos paroissial et qui renferme une grande quantité d'os entassés contre un des murs intérieurs. "Les ossements qui s'y trouvent proviennent des vieilles tombes et de la fosse commune. La tradition voulait qu'après un laps de temps suffisant, on déterrait le défunt, par souci de place, et on apportait son chef dans l'ossuaire suivant un rite bien établi." (Texte copié sur le panneau explicatif situé dans le porche d'entrée de l'église). Il s'agit d'un des ossuaires les plus représentatifs de Bretagne.
Continuation sur Glomel, Paule, et Carhaix. On s'arrête au Moustoir pour pique-niquer sur le muret de l'église, offrant un coin d'ombre bien apprécié.
Sortie de Carhaix par la route qui passe devant la gare afin de rattraper le départ de la voie verte au lieu-dit 'Kergonan'. Le sol en sable et graviers est relativement bien compacté et sec. L'alternance de passages au soleil et à l'ombre fait du bien, même si la section empruntée jusqu'au croisement avec la D769, est en faux-plat montant.
Au niveau du 'Bistrot atypique' (Locmaria Berrien - croisement de la VV et de la D769), on quitte la piste pour suivre la D769. Montée interminable sur une route ombragée par de nombreux grands arbres. A Berrien, après un 'plateau', on profitera d'un peu de descente avant de devoir remonter jusqu'au lieu-dit Créac'h Ménory d'où part la route de Pléber-Christ.
Encore une belle succession de côtes raides, dont la dernière sera à l'entrée de Saint Thégonnec, (normal), où l'on arrive enfin vers 19h30, bien épuisés par la distance, le relief et la chaleur. L'idée d'équiper 'Rock'n'Roll' d'une forme d'assistance commençait à devenir plus qu'une option envisageable.
Une douche et un excellent repas à "l'Auberge de Saint Thégonnec" nous aident à retrouver nos esprits. Une courte balade digestive autour des édifices religieux, situés juste en face, clôt cette très longue et difficile journée.
3 août 2022. Saint Thégonnec - Sud de Cléder. 63 km. Frais le matin, beau le midi, frais le soir.
Mise en route tardive après un petit déjeuner extra et une visite de l'enclos paroissial situé juste en face de l'Auberge.
Magnifique ensemble : Autant l'église Notre Dame projette une image de sobriété, même d'austérité vue de l'extérieur, autant elle très richement décorée au-dedans. Un guide nous propose une visite commentée mais faute de temps nous devrons décliner son offre. Il faudra revenir.
L'ossuaire, situé juste à côté, contient une Mise au Tombeau exceptionnelle, datant de la fin du XVIIè siècle, en chêne massif polychrome. Elle est l’œuvre de Jacques Laispagnol, Maître sculpteur de Morlaix.
La visite terminée on met en route vers Morlaix dans un premier temps, en empruntant la D712 qui est un régal. "Pas un chat" car la route est doublée par une Nationale, passant juste au nord de la nôtre.
Courses au Netto à l'entrée de la ville et continuation plein nord par un chemin -qui n'a plus de secrets- le long de la Corniche, avec arrêt traditionnel au Frout pour ramasser un coquillage; puis faubourgs de Carentec, et à partir du Pont de la Corde, la Voie Verte en direction de Saint Pol de Léon... et enfin Roscoff, vrai départ de notre périple.
Contrairement à l'épouvantable tempête de pluie et de vent du 19 juin dernier, que nous avons subie lorsque nous sommes revenus de Roscoff à Morlaix avec ma fille, la météo cette fois est splendide !
Arrêt juste avant l'entrée de Saint Pol pour le pique-nique, que nous prenons sur la petite plage au bout du chemin menant à la chapelle Saint Charles Borromé. La plage est à nous, hormis une autre personne partie au loin fouiller les rochers et quelques retraités prenant le soleil. Un coin de paradis, avec en face, l'îlot Sainte Anne et ses pins.
Passage dans Saint Pol; plein des gourdes au cimetière et remise en selle par la piste cyclable jusqu'à 'Roscoff-ville', bien animée sous le soleil. Une pensée en passant devant le restaurant 'Le Surcouf'.
A partir de Roscoff, j'ai préparé la majeure partie du périple (avec pas mal de variantes personnelles malgré tout) en me basant sur le vélo-guide intitulé "Le tour de Bretagne à vélo", Ed. Ouest France. Hormis quelques erreurs de tracé (par exemple, près de Riec sur Belon il nous faisait passer dans une propriété privée), il s'est avéré d'une aide précieuse, notamment au niveau du calcul des distances. Le tour de Bretagne suit majoritairement des chemins et routes correctement balisées par des petits panneaux 'vélo' classiques. Parfois, aux intersections, il faut les chercher, mais se perdre de temps en temps n'est jamais un problème. Les gens du coin sont souvent heureux de proposer de l'aide au cycliste perdu.
De là, on suit la véloroute du littoral, très bien fléchée, jusqu'à à Sibril. Puis, la quittant, ce sera direction sud-ouest, vers Tréflaouénan. Peu avant le bourg, dernier virage à droite vers le grand bois de sapins de Coat Pin, étape de la journée. Le ciel se couvrait et le vent se levait.
La chambre d'hôtes, originale et chaleureuse, est située au milieu d' immenses champs sableux, propices aux artichauts, aux oignons et à toutes sortes d'autres cultures maraichères, en lisière d'un bois de résineux et de feuillus, bordant des rangées de serres dans lesquelles notre hôte cultive des camélias qu'il fournit aux grandes jardineries et autres magasins verts.
Du fait de son éloignement des restaurants ouverts ce soir-là, Monsieur Jégou nous propose de nous véhiculer jusqu'à Cléder pour dîner et de nous ramener ensuite. Comment refuser, d'autant plus qu'en quelques minutes, une entrée maritime avait noyé la région d'un brume épaisse et froide. Cela ne durera pas mais d'avoir évité de devoir repartir en vélo nous convenait parfaitement.
Que notre hôte en soit, une fois encore, chaleureusement remercié !
Retour à nos appartements vers 21h00 après un bon repas. Balade digestive parmi les serres et extinction des feux pour un repos bien mérité. Ce que l'on avait vu depuis Roscoff augurait de belles découvertes à venir...et avec une météo pareille, que demander de mieux ?
4 août 2022. Sud de Cléder - Lannilis. 71 km de bonheur et de très beau temps.
Une fois encore une conversation intéressante avec notre hôte et un autre couple nous retient un peu plus que prévu au petit déjeuner. Pour gagner du temps et quelques kilomètres sur les 91 prévus à l'origine, on décide de faire une directe sur Plouescat pour y rattraper la Véloroute de la littorale à la sortie du bourg, au lieu-dit 'Pont Christ'.
Mise en route plein ouest en quittant 'La Canopée des Pins', sur une petite route très peu fréquentée, sous un soleil qui promettait déjà. Continuation sur la D35 jusqu'à l'intersection avec la D10 menant à Plouescat, heureusement peu fréquentée à cette heure..
Arrêt pour admirer la superbe charpente de la halle. La Véloroute quitte la côte et serpente à travers la campagne sur des routes agricoles, passant au travers de Tréflez pour rejoindre Goulven. Là, l’école du Vieux Poirier, avec sa grille en fer et son petit préau, semble s'être figée dans une temps depuis longtemps révolu. Elle rappelle tant de beaux souvenirs d'enfance... Face à elle, un poing levé jaune et bleu, posé sur un petit bâtiment, nous ramène en 2022 et rappelle hélas que les temps ont changé.
Nous retrouvons la côte. La Véloroute suit le pourtour ouest de l'anse de Goulven et conduit à Plounéour- Trez. Achats pique-nique et remise en route le long de la magnifique côte bordée d'immenses plages de sable blanc et d'eaux turquoises.
Passage à Brignogan. A un endroit, un petit chemin quitte la route et fait le tour du sémaphore. Les énormes blocs de granit, en contrebas, côté mer, nous offrent un coin idéal pour déjeuner. Les vues sont époustouflantes. Très peu de monde.
L'excellent balisage de "La Littorale" nous promène le long d'une côte d'une exceptionnelle beauté, sur des chemins et petites routes peu fréquentées. Le phare de Pontusval se dresse de ses 15m au bout de la plage de Pors Pol. Un passage dans les terres nous fait découvrir la Chapelle St Pol avec sa guérite construite sur un rocher voisin et qui servait de poste d'observation vers le large.
On continue vers le site de Meneham, ("Hameau sur le mont" - un mont de 21m d'altitude quand-même !). Les anciennes maisons du corps de garde chargé de surveiller la mer sont encore là, enfouis entre des blocs énormes de granit, faisant corps avec eux. C'est très impressionnant !
On est dans le pays des paysans, pêcheurs, goémoniers. Une plaque explique le très dur métier de ces derniers. (Lire le beau roman de Joël Raguénès, intitulé 'Le pain de la mer' à ce sujet).
Notre route nous conduit le long de cette côte extraordinaire jusqu'à Guissény, où la chaleur accablante nous commande de nous arrêter, le temps de rafraichir les cyclistes.
Continuation jusqu'à Plouguerneau où l'on décide de faire une directe sur Lannilis via la D113. Quelques kilomètres de belle descente jusqu'aux berges encaissées de l'Aber Wrac'h. La marée basse, la vase sombre et le ciel qui s'était momentanément couvert contrastaient avec la lumière exceptionnelle dont nous avions bénéficié tout au long de la journée.
Arrêt obligatoire pour photos à côté du pont enjambant l'Aber puis encore quelques kilomètres pour nous rendre dans la très surprenante chambre d'hôte réservée à Lannilis.
Tout sera exceptionnel : l'accueil de Françoise, notre chambre, un tipi en dur, le repas délicieux pris en table d'hôte avec un autre couple de cyclistes ! Bravo et merci ! On ne regrettait qu'une chose : d'avoir à remettre en route le lendemain et de ne pas avoir pu profiter plus longtemps de cette étape magique !
5 août 2022. Lannilis - Porspoder. 63 km. Météo au beau fixe. Vent du N- NO soutenu qui nous arrange bien.
Quittons Françoise à regrets après avoir profité d'un excellent petit déjeuner en compagnie des cyclistes d'hier soir. On aurait aimé rester un peu plus longtemps. Ici aussi, il faudra revenir.
Nos collègues cyclistes voyagent en tandem. Ils le chargent dans leur fourgon, choisissent un point de chute et font une boucle autour de ce point. Tous deux retraités, et souhaitant continuer à pratiquer le vélo sans se limiter à du chemin de halage ou à la 'Loire à vélo', ils ont installé une assistance sur leur tandem.
L'équipement consiste en un bloc moteur entrainant un galet, tel le système 'Solex'. Celui-ci est monté sous le cadre, dans le trou de la béquille centrale, avec capteur de régulation sur le pédalier. La batterie est montée sur le tube selle-pédalier, et les commandes incluant un petit ordinateur de route, sont fixées sur le guidon. Un levier, également au guidon, permet de pousser le galet contre le pneu ou de le désengager lorsque l'assistance n'est pas nécessaire. Ce système leur donne entière satisfaction depuis des années.
Un tel équipement permet de ne pas avoir à changer de vélo pour 'passer à l'électrique'. A voir !
Mise en route à 10h00 passées avec comme objectif la visite du pays des des Abers, à commencer par la 'péninsule' entre l'Aber Wrac'h et l'Aber Benoît, que nous découvrons dans le sens anti-horaire. La route de Lannilis vers Saint Antoine passe sur les hauteurs, avant de plonger vers le bourg d'Aber Wrac'h, de passer au nord de Landéda, pour ensuite prendre une direction sud-est à travers les villages bordant l'Aber Benoît et revenir à l'ouest de Lannilis.
Paysages splendides, plages de sable blanc, nombreux bateaux, fleurs, forêts de pins, alternance de petites routes sympa et de sentiers pierreux surplombant l'Aber Benoît.... Un régal pour les sens. A 12h30 nous sommes de retour à Lannilis. Courses pour le pique-nique à la petite boutique bio et remise en route, direction Tréglonou, de l'autre côté de l'Aber Benoît.
Le guide dont je me servais mentionnait que le parcours entre Lannilis et Le Ribl était classé comme 'sportif'. Je confirme !
Un petit parc sur la rive gauche de l'Aber Benoît parait tout indiqué pour le déjeuner. C'était sans compter avec le très fort vent du NE qui soufflait et qui refroidissait considérablement les coins à l'ombre. Le pique-nique est expédié et on remet rapidement en route vers Saint-Pabu en empruntant la D28, relativement plate, évitant ainsi une dizaine de kilomètres de montées et de descentes que les guides touristiques savent concocter pour les cyclistes sans méfiance.
Saint-Pabu borde la rive gauche de l'Aber. C'est un bourg de toute beauté, offrant une vue magnifique sur l'océan. Les plages de sable blanc et d'eaux turquoise se succèdent. Celle de Corn ar Gazel est splendide, si belle qu'elle tire un "oh !" de surprise de Sylvie lorsqu'elle apparaît devant nous. La véloroute change. Le trajet jusqu'à Portsall, bien que suivant la côte, passe à l'arrière de landes et de dunes masquant la mer.
Arrêt à Portsall pour un rafraîchissement et pour jeter un coup d’œil à l'ancre de l'Amoco Cadiz, ce pétrolier qui a ravagé la magnifique côte bretonne en s'échouant tout près de celle-ci. Une des pires catastrophes maritimes de tous les temps. C'était en 1978. Il faudra 14 années de procédures pour qu'enfin une misérable indemnité soit versée.
Continuation par le tour de la baie pour rattraper la D127 longeant la côte, une côte bien différente de celle du matin. Finis les énormes blocs de granit usés par la mer. Finies les plages de sable blanc. La route est maintenant bordée par des kilomètres d'une lande ininterrompue qui descend en pente douce vers la mer, se brisant sur des 'plages' de roches. Arrêt près de la Pointe de Landuvez pour jeter un œil aux ruines et à la haute borne rouge et blanche de l'ancien sémaphore de type Chappe et remise en route vers Porspoder à quelques coups de pédale de là.
Traversée d'Argenton sur la D27, puis à la Mairie de Porspoder, nous quittons celle-ci pour suivre "La Littorale" le long de la petite route de Gard Sign, puis de Kermerrien, fin de parcours de la journée.
Ses chevaux transférés d'un pré à un autre, notre sympathique hôtesse nous accueille chaleureusement.
Excellent dîner au restaurant "O'Porsmeur", un peu plus loin sur la D27, à côté du port de Melon.
Encore une très belle journée de découvertes, plutôt physique le matin, mais cool en fin de parcours... et quel coucher de soleil !
6 août 2022. Porspoder all day. 11km de vélo. Fort vent du NE mais grand soleil toute la journée.
Journée détente, suite à la décision que l'on avait prise après le périple de 2021, d'insérer une journée "détente-visite" tous les 4-5 jours . Celle-ci sera la première.
Belle balade sur la presqu'île de Saint Laurent où l'on réussit à trouver un coin pique-nique à l'abri du vent, seuls au monde, face à une mer dont les couleurs restent ahurissantes.
Après avoir déposé les vélos à la chambre d'hôte on entreprend une courte balade à pied par le sentier côtier via le mini port de Mazou, vers le bistrot littéraire "Le Chenal", d'où l'on revient avec plusieurs livres (qu'il faudra transporter dans les sacoches, .. mais tant pis !).
Dîner ce soir à la Crêperie Ty Gwechall, véritable institution, gérée par la même famille depuis 1986. A ne manquer sous aucun prétexte. Personnellement, je recommande la Galette blé noir 'La Molénaise' ! Un régal absolu. (En dessert, la Pomme caramel est une tuerie !). Par contre, l'essai du 'cidre houblonné' ne laisse pas un souvenir impérissable. Ni cidre, ni bière...mais un mélange contrariant les deux.
Retour à temps pour admirer le coucher du soleil, cette fois sur un horizon bien dégagé.
7 août 2022. Porspoder - Le Conquet. 42 km. Très belle météo.
Aujourd'hui on n'est pas trop pressés car l'étape est courte. Au petit déjeuner, pendant que Véro donne à manger à ses deux chevaux, son mari, sosie de De Kersauson, s'épanche sur son passé dans la Royale, sur ses voyages dans le Pacifique et sur la mesquinerie de la 'corporation'.
Mise en route vers 10h00 plein sud sur la D27 jusqu'à Lanildut, petit bourg situé sur la rive droite de l'Aber Ildut, le 3ème Aber. A la sortie de Melon on aperçoit une formation rocheuse étonnante. Est-ce possible que le Sphinx de Gizeh se soit transporté, ni vu ni connu en Bretagne ?
Pendant que Sylvie fait quelques courses pour le pique-nique, je jette un coup d’œil à l'obélisque érigé sur la petite place. C'est la deuxième fois en quelques kilomètres que l'Egypte ancienne est évoquée dans ce coin de Bretagne. Etonnant !
En fait, c'est dans les carrières de Lanildut qu'ont été extraits les éléments du socle en granit rose, 240 tonnes en tout, qui supportent l'obélisque de la place de la Concorde à Paris.
Celui de Lanildut est une réplique au 1/7ème.
Comme on peut lire sur les panneaux explicatifs, le bateau qui a transporté ces masses de pierre taillées et polies a du être coupé en deux dans le port pour permettre le chargement.
Le passeur n'existant plus entre Lanildut et Porscav, situé de l'autre côté de l'Aber, oblige randonneurs et cyclistes à faire le détour via Brélès en suivant la D27, puis la D28 en direction de Plouarzel, et en quittant celle-ci à droite, par le premier chemin rejoignant à la côte. Faute d'indications claires et voulant nous éviter des demi-tours générateurs de kilomètres supplémentaires, nous attendons la D5 qui va directement, plein ouest, à Lampaul-Plouarzel.
De là nous empruntons une petite rue côtière vers le nord en direction de Porscav où nous trouvons un endroit idyllique pour pique-niquer sur le chemin côtier, au bout de la plage de Pors ar Marc'h, face à Lanildut.. Une fois encore seuls au monde ! La mer nous appartient. Il n'y a personne !!
Remise en route vers le sud le long de la côte. On passe l'île Segal où je découvre un nouveau mot sur un panneau de sens interdit : "Sauf cyclistes - Sauf repurgation". On en apprend tous les jours !
Passage obligé à la Pointe de Corsen, point le plus occidental de la France métropolitaine.
La véloroute devient un peu plus vallonnée sur la fin de parcours. Dans un virage remontant de la plage de Kerhornou, des gamins poussaient un vélo, 'ayant beaucoup souffert'. Le dérailleur s'était pris dans les rayons de la roue arrière et avait explosé, la chaine était tordue. J'étais bien lancé dans la côte d'enfer mais ne pouvais me résoudre à les laisser là. Résultat, 1er pied à terre du périple, mais pour la bonne cause ! Dix minutes après, tout le monde était reparti, le vélo 'blessé' transformé en draisienne.
Sur la fin de parcours, nous loupons plusieurs fois les petits panneaux indicateurs de vélo et traçons une directe à l'estime vers Le Conquet que nous abordons par la rive gauche de la ria, après un passage moyen sur une D28 désagréable, puis la D789 jusqu'au centre ville.
Chambre d'hôte magnifique. Hôtesse aux petits soins. Très bon dîner au restaurant "Ar Dagenta".
Une balade en ville le long de la ria dans la rue Troadec et le long du quai du Drellach clôt cette très belle journée.
8 août 2022. Le Conquet - Brest. 39 km. Très beau temps.
Sophie nous sert un petit déjeuner délicieux et très original fait de plein de bonnes choses, beaucoup qu'elle à préparées elle-même.
Après un court passage en ville pour les courses du pique-nique, on met en route, le long de la côte, par la route touristique. Belle corniche (D85) jusqu'à la Point St Mathieu. On ne s'y attarde pas. Continuation vers Plougonvelin après un bref passage au Musée mémoires 39-45.
Des petits panneaux indicateurs 'vélo' nous invitent à quitter la route et à nous rapprocher de la côte. On doit rapidement faire demi-tour car la sente devenait de plus en plus difficile et le souvenir de la 'Promenade Harel de la Noé' à l'entrée de Saint Brieuc nous suffisait comme excuse.
Belle côte interminable à la sortie de Plougonvelin. Après un nouveau raidillon, passage à Porsmilin, puis directe sur Locmaria-Plouzané via la route de Kerfily. On profite des bancs du parc (à l'ombre) pour le pique-nique et on repart plein est pour Plouzané, profitant de la super piste cyclable en site propre qui nous amènera pratiquement jusqu'à l'entrée de Brest.
Arrêt au Lidl de Plouzané pour ravitaillement en eau, car les robinets des cimetières sont fermés cause mesures décrétées suite à la canicule.
Petits cafouillages à la sortie de Plouzané car la piste cyclable s'arrête brusquement au bout de la rue des Myosotis. Là, il faut prendre à droite pour rattraper la rue de Brest à 200m au sud, et filer sur celle ci vers l'est, jusqu'au carrefour du 'Magasin Vert, Brest Saint Pierre', puis prendre direction sud-est sur la petite route de Sainte Anne du Portzic, direction le phare du même nom.
Arrivés à la côte, on suit la route de la Corniche et son relief bien physique. La route longe, d'un bout à l'autre, les installations militaires, jusqu'au Pont de Recouvrance que l'on franchit en direction de la Rue de Siam, qui n'en finit pas -elle aussi- de monter à son tour....car où serait le plaisir si la chambre d'hôte, terme de l'étape, était en bas d'une côte ?
Installation au petit Hôtel Bellevue, tenu par un couple très sympathique, aux petits soins; vélos rangés dans leur garage juste à côté. Douche et descente en ville pour dîner à la Brasserie Clémenceau. Nourriture : can do better... Prix : can do lower prices... Ne laissera pas un souvenir impérissable.
Très bonne journée de pédalage, heureusement pas trop longue. Demain, repos et visite de la ville que nous ne connaissons ni l'un, ni l'autre.
9 août 2022. Brest all day. Les ânes en aluminium se reposent au garage.
Découvrir Brest sous une météo exceptionnelle est un privilège. Ciel bleu et soleil toute la journée, mais vent désagréable et froid en soirée.
On met en route direction le port pour acheter les billets de traversée vers Crozon pour le lendemain. Malheureusement, le "Brestoa" ne permet pas de faire des achats d'avance. Les billets se prennent le jour du départ ! Encore un système archaïque.
Remontée à l'OT pour obtenir les recommandations d'usage. N'ayant qu'une journée à consacrer à la ville l'idée était de cibler des points d'intérêt, sans trop malgré tout, pour ne pas avoir l'air de ces touristes qui 'font' l'Europe en une semaine...
Le matin sera consacré à la visite des Ateliers des Capucins. Pour nous y rendre, quoi de mieux que le super téléphérique qui permet d'enjamber la Penfeld et de passer de la rive gauche jusqu'à l'intérieur même des Ateliers ?
Le très court survol offre une vue extraordinaire sur le pont et les les installations maritimes, en particulier des deux bassins de radoub de Pontaniou.
Une superbe exposition sur l’œuvre remarquable du Père Jaouen, étroitement liée au "Bel Espoir", nous occupe un bon moment, tant l'histoire singulière de cet homme est un exemple dans notre période où tant de jeunes ne semblent pas trouver leur place dans la société.
Un coin des anciens Ateliers est occupé par le Canot de l'Empereur, construit en 1810 pour Napoléon 1er, pour permettre à celui-ci de visiter l'arsenal du port d'Anvers. L'impressionnant volume des Ateliers, aux neuf dixièmes vide, transforme le canot de 18m de long en simple modèle réduit. Il semble un peu perdu. Un ou deux "copains" seraient les bienvenus.
Une visite de la rue de Saint Malo, rare témoin historique ayant survécu à la dernière guerre mondiale, (le reste ayant été rasé par les nombreux bombardements), nous avait été suggérée par la préposée de l'OT, membre de l'association de sauvegarde. On y accède via un escalier très pentu situé à l'arrière des Ateliers.
C'est une petite rue bordée de vieilles bâtisses en pierre et de jardins dérobés pleins de fleurs et d'arbustes. Ateliers, petits théâtres, restaurants se succèdent. Malheureusement tout était fermé à l'heure de notre passage. En haut de la rue Ronchon, un original a décoré sa maison de coquillages et de moult citations de Pierre Dac.
Retour aux Ateliers pour un snack (excellent) avant de reprendre le téléphérique en vue d'une visite du Musée de la marine, au Château.
Magnifiques salles couvrant l'histoire de la conquête des mers, les navires à travers les âges, les équipements, la vie des marins, les explorations, les infrastructures portuaires... Une section est consacrée aux grandes courses, aux navigateurs, à leurs matériels et leurs exploits.. Le temps file vite tant ce lieu renferme de trésors intéressants.
Poisson au menu ce soir, dans l'excellent restaurant 'La Maison de l'Océan' situé sur les quais où nous étions ce matin. Je recommande le Pesk ha Farz ! Délicieux !
Une courte balade digestive nous amène près du navire 'La Recouvrance', amarré le long du quai.
Grosse surprise : un dauphin a élu domicile tout contre le grand voilier. Il semble parfaitement heureux dans le port. Il fera quelques aller-retours gracieux le long du bateau, sortant la tête de l'eau pour saluer les curieux, puis probablement lassé, disparaitra dans les profondeurs pour ne plus réapparaître.
Le patron de l'hôtel nous confirmera que le dauphin 'vit' dans le bassin depuis de nombreux mois.
Musée de la Marine. Uranie, Muse présidant à l'Astronomie et à l'Astrologie dans la mythologie grècque
Le pont de Recouvrance. A sa base, le pont utilisé par les militaires pour aller d'un quai à l'autre.
10 août 2022. Brest - Douarnenez via Crozon (Ferry). 53 km de chaleur torride. Thermostat 8
Nous regrettons de ne pouvoir partir plus tôt, mais le "Brestoa" ne lève l'ancre qu'à 9h30, direction Le Fret sur la presqu'île de Crozon.... et il faisait déjà chaud.
A l'impossibilité d'acheter nos billets de passage hier, s'ajoutent deux autres inepties.. La machine à Carte Bleue n'est disponible qu'à 12h00 (rappel : le bateau part à 9h30), et les chèques ne sont pas acceptés. Résultat : il a fallu pédaler jusqu'à l'autre bout du Port de Commerce pour trouver un DAB. Brestoa, la convivialité, connait pas ! Le monopole n'est jamais bon pour le client... La journée commençait bien !
Trente minutes de traversée à la brise et à la fraîcheur. Ce seront les seules de la journée. Passage le long de la base sous-marine de l'île longue et son panneau "Entrée Interdite", à l'entrée de la base, côté mer. La Marine nationale a de l'humour !
Débarquement au Fret et mise en route pour Crozon-ville. Achats pique-nique au marché et mise en route par la VV jusqu'à Tal ar Groas, puis par une suite de zig-zags à travers la belle campagne, jusqu'à Telgruc sur mer. Ce sera ensuite Rosmadec, Rostégoff et enfin la minuscule plage de Porslous sur la VC50, où nous découvrons une petite grotte qui nous permet de pique-niquer à l'ombre. La voute de schistes est très intéressante. Notre 'salle-à-manger donne sur la Pointe du Bellec.
Paysage magnifique, eau claire mais cette fois les rochers sont angulaires et coupants. Cela ne nous empêchera pas de mettre les pieds à l'eau avant de repartir, direction Pentrez, sous un soleil accablant.
Arrêt au "Transat", un bar idéalement situé en bordure de la très longue plage. On y reste 45 minutes à profiter de l'ombre des parasols...abrutis par la chaleur !
Sortie par l'extrémité sud de la plage, route de Lestrevet, puis Sainte Anne la Palud, Trefeuntec, Kerlaz et enfin notre étape du jour à l'Auberge de Kerveoc'h à deux pas de la VV Douarnenez - Quimper.
Il était 19h30 ! On était épuisés. Quelle journée !! ... heureusement se terminant par un accueil chaleureux et un excellent repas !
P.S. je ne veux même pas imaginer ce qu'aurait été la journée si nous avions suivi 'La Littorale', qui quitte Brest à l'est par le pont Albert Louppe en direction de Plougastel, puis Daoulas, Hôpital Camfrout, Le Faou, Pont de Térénez pour déboucher.... 17 km plus loin, à la plage de Pentrez...
11 août 2022. Douarnenez - Quimper, via la Voie Verte. 21 km, essentiellement au frais en sous bois.
Mise en route tardive car très peu de kilomètres à faire, et pas question de répéter l'exercice d'hier...
Sur la quasi totalité du parcours, la VV est en faux-plat descendant jusqu'à Quimper. Ancienne voie de chemin de fer, elle serpente en sous bois et ne présente aucune difficulté particulière. Elle est roulante et très agréable. Dommage qu'elle s'arrête à 7 km de Quimper.
Les faubourgs de Quimper sont atteints vers 11h30 et l'hôtel peu de temps après. Vélos rangés dans le garage, douche rapide et départ pour la première exploration de cette ville si proche de chez nous mais que nous ne connaissions pas. Chaleur accablante.
Les rues étroites du centre ville, bordées de belles vieilles maisons à colombages offrent de l'ombre. Les terrasses du côté ensoleillé sont moins prisées.. Beaucoup de touristes partout.
Après une salade et une visite de la cathédrale, c'est retour à l'hôtel pour une session d'écriture de cartes postales..
Dîner au restaurant "L’Épée" sur le quai de l'Odet. Brasserie renommée paraît-il. Nourriture excellente mais ambiance musicale (radio locale) insupportable.
Une balade digestive dans les rues du centre, cette fois désertes, clôt la journée. La rue Kéréon, offre de très belles vues de la cathédrale, illuminée par la lumière chaude du soleil couchant.
12 août 2022. Quimper all day. Très chaud.
Mise en route direction le Musée des Beaux-Arts. Entrée gratuite cause canicule, super ! On y passera un bon moment à admirer de très belles collections d'artistes essentiellement locaux. C'est un musée à ne pas manquer !
Les toiles de Jean Julien Lemordant, 'Contre le Vent', 'Le ramassage du goémon' ... décorations pour la salle à manger de l'hôtel de l’Épée; magnifiques fresques de vie bretonne baignées de lumière, de couleur , de vent et de mer.
Les personnages de Pierre de Belay célébrant les fêtes, les pardons..
Le lumière et la couleur dans 'La rue descendante de Locronan', de Maxime Maufra, et dans 'La Bretonne et l'enfant devant un paysage' de Robert Delaunay..
Le réalisme du tableau de Théophile, Louis Deyrolle : 'Les joueurs de boules'
Encore un brûlage de goémon : celui devant la chapelle de Penmarc'h, de Lucien Simon..
'La vue du château de Pierrefonds' de Corot est une autre merveille !
Dans le domaine de la sculpture, le réalisme du geste de 'La brodeuse de Pont-l'Abbé' et du visage de 'La douleur mentale', deux œuvres de René Quillivic, est extraordinaire.
Tant de belles choses à découvrir. On y serait restés toute la journée !
L'après-midi, c'est au Musée des arts bretons, situé derrière la cathédrale, que nous nous rendons. Immersion dans d'autres arts : mobilier, gravures, photos, costumes, musique... L'expo temporaire "Barzaz Breiz" : chants traditionnels bretons avec l'interview de Andrea Ar Gouilh, nous plonge dans la renaissance de cet art longtemps oublié et qui fort heureusement revit.
Le temps file vite. Un superbe dîner de poisson au "Bar iodé" clôt notre visite de cette belle ville. Il faudra revenir ne serait-ce que pour repasser aux faïenceries Henriot... Une belle assiette et une sacoche de vélo ne sont pas faits pour s'entendre...
Retour par la rue Elie Fréron et le 'Jardin de la Retraite', un lieu paisible, désert et rempli de plantes et d'arbustes splendides.
13 août 2022. Quimper - Pointe de Mousterlin. 40 km. Beau temps.
Mise en route à 8h15 pour éviter la chaleur, qui s’avérera acceptable comparée aux jours précédents. Sortie de Quimper en longeant l'Odet, rive droite, puis en prenant le halage jusqu'à la rue de la Cale Neuve, puis rue du Four à Chaux et enfin chemin de Kerlagatu, jusqu'à la jonction avec la D20 en direction de Bénodet.
La D20 est très sympa à cette heure du samedi matin. Ombragée, super revêtement, quelques bosses mais rien de sérieux.
A l'intersection avec la D144 on prend à gauche, direction Combrit, puis à la sortie du bourg, un bout de D44, plus passante, mais pourvue d'une bande cyclable. La vue de l'estuaire depuis le sommet du pont est impressionnante. Nombreux bateaux amarrés, dont le seul déplacement semble être vertical : monter et descendre au gré des marées, dans l'espoir d'une sortie en mer..
Changement de côte, changement de planète. Finis les paysages authentiques du Finistère nord, les landes et les rochers battus par la mer et les vents; les étendues 'sauvages', que les promoteurs et les mairies n'ont pas encore défigurées. Ici tout est urbain, bétonné, ordonné, transpirant le fric.. triste exemple du foncier optimisé à outrance qui rapidement déshumanise notre belle région, gommant peu à peu son âme et sa qualité de vie..
Pique nique debout dans un espace vert sans bancs, au rond point de Menez Groas, à une dizaine de kilomètres de la Pointe de Mousterlin.
Fin de parcours sur de belles pistes ombragées, longeant l'arrière de la dune bordant la plage de Kerler.
Notre logis se situe près de la pointe mais nous n'aurons pas la chance de la découvrir lors de notre traditionnelle balade digestive, un monumental orage ayant éclaté durant le repas, obligeant le restaurateur à rapatrier tous ses clients 'en terrasse' à l'intérieur de l'établissement sous des trombes d'eau.. Moment de panique pour convives et personnel !
14 août 2022. Pointe de Mousterlin - Riec sur Belon. 53 km. Pluie, grisaille et quelques rayons de soleil.
L'orage agit une bonne partie de la nuit. On met en route sous la pluie, la première depuis bien longtemps, celle que l'on attendait les jours de grande chaleur, mais qui en fin de compte, devient rapidement pénible.
Difficile de s'imaginer qu'il faisait si beau hier ! On décide de faire une directe sur Fouesnant par le D145, plutôt que de longer la côte via Beg Meil. La mer sous un ciel pluvieux et gris perd rapidement ses couleurs et son attrait quand on est à vélo. Beau parcours bien accidenté jusqu'à Concarneau, où, à cause de la fête des Filets Bleus, nous sommes obligés de quitter le balisage de la Littorale pour aller nous perdre -déviations oblige- dans les banlieues nord de la ville.
Ce sera un bout de la D783 jusqu'à l'intersection avec la route de Lanriec où l'on retrouve la véloroute (et accessoirement un Intermarché ouvert le dimanche, pour les courses du pique-nique..).
A Lanriec, une voie verte nous mène à Trégunc, où l'abri de bus face à l'église nous protège de la pluie durant le déjeuner dominical.
Cause météo peu engageante, on décide sur une directe de Trégunc vers Pont-Aven, plutôt que de descendre vers la Pointe de Trévignon et de remonter via Névez. Il n'y a pas grand monde sur la D783 très roulante, un dimanche à l'heure du déjeuner, et nous sommes à Pont-Aven en début d'après-midi.
Forte déception car cette petite ville est devenue, par son schéma de circulation totalement inadapté et le 'mythe' qui l'auréole mais qui l'enlaidit, un lieu que l'on a hâte de quitter.
Ville sinistrée par les véhicules, trop nombreux, trop gros, trop bruyants, obligés de passer par le petit centre ville pour continuer leur chemin; sinistrée par la masse des touristes, errant sans but de biscuiterie en magasin de souvenirs sur des trottoirs trop étroits..
Un écrin sacrifié sur l'autel du profit, qui lui aussi a perdu son âme et sa beauté en haute saison touristique.
Après un bref arrêt, on remet en route par la D4 en direction de Riec, étape du jour.
Quelques erreurs de parcours suite à une carte erronée entrainent des kilomètres supplémentaires. Des promeneurs nous remettent sur le bon chemin, et enfin, vers 18h, on arrive à l'hôtel réservé sur les berges du Belon.
Retrouvailles avec un frère de Sylvie et de vieux amis de Vannes. Une belle soirée passée en leur compagnie au Café de la Plage à l'Anse de Rospico clôt cette avant dernière journée de notre périple 2022.
15 août 2022. Riec-sur-Belon - Lorient et retour Vannes. 60km
La D24 nous mène à Pont du Guilly, Moëlan sur mer puis à Clahors Carnoët. De là, direction le pont de la Laïta et descente sud-est vers Guidel-Plages, Fort Bloqué, Pointe du Talud et Larmor Plage.
La partie littorale ne présente aucun intérêt. Les kilomètres le long de la D152 sont tristes. L'aménagement de voie partagée, piétons-vélos, bordant la départementale côtière est totalement inadaptée car ne convenant ni aux piétons, ni aux cyclistes. Résultat, on continue notre trajet sur la route.
Pique-nique sur le front de mer à Larmor-Plage et continuation vers Lorient le long de la côte sur une piste bien balisée. En face, Port Louis, puis la base sous-marine, énorme masse de béton abritant, entre autres, la Cité de la Voile Eric Tabarly.
Les derniers kilomètres vers le centre de Lorient se font sans peine, les rues du 15 août étant désertes. La seule activité semble être le démontage des installations du Festival Interceltique.
Retour à Vannes en fin de soirée. Rock'n'Roll et Corto sont remisés au garage en attente d'un bon nettoyage, heureux que ce soit terminé. Les cyclistes, eux, se permettent de célébrer la fin de ce nouveau périple, une fois encore, plein de belles découvertes, de beaux souvenirs et surtout d'envies de repartir !