Publié le 7 Septembre 2011
27 avril 2011. Compans 99 – La Ferté sous Jouarre, 84km, 05h44, 13.9km/h
Chaud et beau (Commencement des hostilités avec le vent du NE).
Via Bois de Vincennes, Nogent, la Marne, Lagny, Chessy, Chalifert, Esbly, Quincy-Voisins, Villemareuil, Signy-Signets, Jouarre et bivouac en colo.
Le Jour !
Sylvie et Brendan partent à 8h00 et Daniel et moi descendons le matériel en plusieurs voyages dans l’escalier. On a installé les vélos dans la cour pour plus de facilité. Le montage de mes sacs est laborieux car je n’ai fait qu’un essai dans la cave la veille et là, c’est ‘pour de vrai’. Difficile de sortir de la cour et passer la porte d’entrée cause largeur de la bête !
Pas de problèmes significatifs à mentionner le matin. On est tous les deux d’accord que la sortie de Paris via les berges de la Marne est plus sympa que de longer la misère qui borde le canal de l’Ourcq. Départ à 09h30 en poussant les mulets jusqu’en haut de la côte : faut pas s’éreinter dès le matin du 1erjour !
« Déjeuner » à la Chocolaterie à Noisiel ce qui me donne l’occasion de réorganiser sacs et sandows. Reprise vers Lagny puis Chalifert. On pousse les vélos dans la côte de Chessy en face du Jardin de Statues de la Dhuys. Il fait chaud et on ne va tout de même pas se tuer dès le départ !
A Esbly on demande le chemin à une brave joggeuse qui nous parle de la ‘côte de Quincy’… en effet elle est interminable et en ligne droite ce qui la rend pire encore..
En haut ce sera la première rencontre avec le Vent… de plein NE, pleine face ! (jusqu’à Prague…).
A Saint Fiacre, au sud de Meaux, un brave monsieur rentrant des courses dans sa DS21 nous fait le plein des gourdes.
Reprise de la route sur le plateau, face au vent ; montagnes russes jusqu’à Jouarre. Ca peine déjà : quelle idée j’ai eue de m’embarquer dans cette galère !! Mais maintenant qu’on est partis, faut y aller !
A la Ferté sous Jouarre le Syndicat d’Initiative est déjà fermé (ou pas encore ouvert). L’employée de la Mairie ne sera d’aucune aide…et le camping n’existe plus !
En passant le pont, Daniel avait avisé un coin sympa, sorte de colo de vacances, association au nom évocateur de « Solidarité Jeunesse »… inoccupée.
On négocie une nuitée dans l’enclos, tout près d’un tipi dans lequel on remisera les vélos et les sacoches pour la nuit.
Tout le site nous appartient, même la cuisine et le gaz. Les cinq jeunes moniteurs occupaient eux une maison commune/bureau, à l’entrée.
Montage tente, écritures, apéro, blanquette : repas sous chapiteau et dodo.
Mal dormi. Nuit en Morse (que des points..)
Ce premier jour fut très éprouvant : je n’avais pas pédalé du mois d’avril cause travail à finir.. et la chaleur, les 50kg à traîner (vélo plus sacs), le vent et les côtes auraient presque eu raison de ma détermination. Mais j’avais tant étudié le trajet, tant préparé ce voyage, tant rêvé à la pancarte ‘PRAHA’ qu’il n’était plus question de faire demi tour ! Et à deux, c’est plus facile de surmonter ce genre d’état d’âme !
( Et l’Honneur, non mais ?!! )
28 avril 2011. La Ferté sous Jouarre – Epernay, 87km, 05h29, 15.3km/h Gris.
Via Reuil en Brie, Luzancy, Méry, Crouttes, Charly, Nogent l’Artaud, Essômes, Château-Thierry, Gland, Jaulgonne, Trélou, Dormans, Mareuil le Port, N3, La Chaussée, Damery, la Marne Canalisée, Cumières et camping à Epernay..
On plie les gaules de très bonne heure ; Edouard, un des moniteurs, était là avec des clémentines qu’on a dû refuser cause écrasement potentiel.. Ce sera un café/ croissant dans un bistrot avant de mettre le cap à l’est. Ciel gris. On s’engage sur la départementale qui longe la Marne. Après une interminable succession de villages tristes et sinistrés, on arrive à Mareuil le Port, croyant avoir atteint le début de la Marne canalisée.
On se trompe de route et on atterrit sur la N3 qui sera un calvaire de pluie et de camions pendant une dizaine de km jusqu’à La Chaussée, où on rejoint Damery de l’autre côté de la Marne. Nombreux jurons à l’encontre de ceux qui nous serrent un peu trop à notre goût !
Premier test du pantalon de pluie. J’ai vite compris qu’il fallait envisager un rangement différent dans les sacoches, car tout débâter sous la pluie pour atteindre ce qu’on cherche au fond du dernier sac n’est pas la bonne solution !
A Essômes, arrêt pour la photo de la rue Staline (je croyais que Jurassic Park c’était du cinéma) et coup de tampon après quelques hésitations de la secrétaire de Mairie. Déjeuner dans une brasserie en bordure de N3 à Dormans : grillade de porc, pâtes et tarte chocolat… fallait bien cela pour nourrir les chevaux !
A Damery, un brave monsieur nous indique qu’il faut continuer sur la D1 pendant 1km, jusqu’à l’énorme tas d’écorces, visible à droite de la route. C’est là que se trouve le chemin qui rejoint la Marne canalisée. Ce sera le premier tronçon de tous les canaux que nous allions longer pendant les jours à venir.
Sortie à Cumières pour le camping d’Epernay.
Installation, douche, courses au Leclerc voisin et dîner sur l’herbe.
Une colo modèle ‘9-3’ en classe découverte nous fait la sérénade en 1ere partie de soirée, avec ballet de transport de tentes et autres objets, mais tout se calme rapidement, la fatigue du canoë kayak aidant.
Discussion avec un vieux couple de hippies anglais voyageant en camionnette psychédélique… ( En panne, évidemment…)
29 avril 2011. Epernay – Brusson (Canal de la Marne au Rhin), 85km, 05h25, 15km/h. Début de journée couvert, pluie; fin de journée ensoleillée
Via Dizy, Bisseuil, Condé sur Marne (début du canal latéral de la Marne), Châlons en Champagne, Omey, Soulanges, Couvrot, Vitry le François puis Canal de la Marne au Rhin et super Bivouac à Brusson, au pied de l’écluse..
Nuit meilleure, mais réveillé très tôt par les oiseaux et la pluie qui s’est mise à tomber. Préparatifs des sacs à plat ventre dans la tente. Compliqué et chiant car elle est bien petite ma petite maison verte… Pliage tente trempée, dégoulinante…
L’expérience rentre vite : faut prévoir de tout bien positionner la veille et de ne pas débâter Rock ‘n’ Roll le soir.
Départ pour retrouver le canal à Cumières où on l’avait laissé hier soir. Long trajet le long du canal jusqu’à Bisseuil où je poste un premier courrier.. Senteurs, fleurs, platanes, moucherons…
Café/tartines à Tours sur Marne au bistrot du village: seulement € 4 !
Arrosage en bonne et due forme de Bisseuil à Condé sur Marne sur la D1 ; pulvérisations d’embruns laiteux à chaque passage de camion.. Pluie on and off.
A Condé ce sera enfin le Canal latéral de la Marne, pour un bon bout de chemin.
Puis c’est Châlons sur une piste cyclable magnifique. A la cathédrale, fermée pour cause que les curés y bossent que le WE, on rencontre Jean Claude, pèlerin pédibus qui vient de l’Allier et qui va à Eindhoven voir son fils…
Continuation sur le canal latéral jusqu’à Vitry le François où il se divise. Pour nous ce sera le début du canal de la Marne au Rhin. Ravitaillement des gourdes sur un chantier. Rencontre sympa de jeunes un peu étonnés quand même.
Les vigiles du Leclerc garderont nos vélos à l’intérieur du magasin car on n’est pas rassurés de les laisser dehors.
Reprise, du bon côté du canal pour un ultime coup de pédale jusqu’à Brusson où on décidera de bivouaquer au pied de la petite écluse après avoir eu l’accord d’un brave voisin, dépositaire officiel Primagaz !
Le temps s’était mis au beau en début d’après-midi : c’était appréciable après la grisaille et la pluie du matin.
Tente montée, sèche en un rien de temps !
Une bière et un repas de saumon-tagliatelles délicatement mitonné sur le camping gaz… arrosé d’un vin de table rouge pas trop rocailleux. Vaisselle succincte…
Super journée de pédalage ; bivouac idyllique, au calme…brumes du soir s’élevant de l’eau du canal tout proche … tout prédisposait à une nuit réparatrice ponctuée de ronflements sonores et puissants… hélas, un oiseau, un seul, s’est mis à piailler et n’a pas arrêté de la nuit… toute la nuit !
Résultat : réveil à 06h00, cycliste fatigué, oiseau heureux.
Tente pleine de rosée, pliée une fois encore trempée… Petit déj. de muesli et de lait et mise en route à 07h40 : un peu tard !
30 avril 2011. Brusson – Saint Joire, 82km, 05h29, 14.3km/h
Beau temps toute la journée
Via Canal de la Marne au Rhin, Pargny sur Saulx, Sermaize les Bains, Contrisson, Mussey, Val d’Ornain, Bar le Duc, Ligny en Barrois, Naix aux Forges et bivouac au terrain de foot de Saint Joire.
Départ Brusson 07h40 un peu mieux organisé que la veille (??).
Canal de la Marne au Rhin sans problèmes : tantôt roulante, tantôt pas, mais on s’y fait.
Arrêt à ‘L’Ancre d’or’ à Pargny sur Saulx pour un café, tartines.. puis on repart vers le sud-est.
Je prends un peu de retard sur le trajet (photos) et perds Daniel avant Bar le Duc. On se retrouve devant le Château/médiathèque où Jean Marc avait campé.
Super bâtisse léguée à la ville par un riche banquier au siècle dernier. Magnifiques plafonds peints et boiseries.
Le quartier Renaissance se trouve en haut d’une côte à ne plus en finir alors on décide que ce sera non !
Brève visite de la partie ‘basse’ de la ville et cap sur un endroit pour déjeuner : ce sera un Auchan où la caissière de la caféteria nous dit qu’elle vient de Remungol…
Malgré les origines bretonnes de la dame, le repas est particulièrement mauvais !
On remet en route vers Ligny qui sera atteint en milieu d’après-midi.
Courses pour le soir dans un Carrefour Market où on entend des ados, passant à côté de nous, dire entre eux, avec accent 9-3 : ‘oheh ça, c’est des baroudeurs’… en effet, pas rasés ni lavés depuis deux jours, déboulant dans le magasin en cycliste et en calot de coton, on avait un peu l’air d’extra-terrestres..
Les courses faites, on attaque les derniers 15km de la chaude journée pour un arrêt décidé à Saint Joire.
Une fête comme on n'en voit plus battait son plein sur le terrain municipal/stade… tout le village y était (50 personnes..)
Une association de Bar le Duc y exhibait « La Suzanne » vénérable locomotive de 1891, restaurée par des fondus fêlés locaux qui faisaient la tournée des patelins à la ronde pour collecter des dons en vue de la remettre sur 4,2km de rails à € 17 le mètre…
Daniel négocie un bivouac sur le terrain de foot. Le Maire nous donne son accord et nous indique le « point d’eau » à proximité… Pas facile d'accès car il était à raz du sol..
Mais comme on dit, c’est l’attention qui compte !
Bien installés sur un terrain plat, on dîne d’un nouveau repas royal. « Au lit » à 21h.
Super journée soleilleuse avec vent du Sud Est (autrement dit, de face…)
1er mai 2011. Saint Joire – Villey le Sec, 79km, 05h38, 13.6km/h
Beau temps toute la journée
Via Demange-aux-Eaux, Baudignécourt (cause tunnel de Mauvages), Houdelaincourt, Delouze-Rosières, Mauvages, Sauvoy (par la route), Void-Vacon, Troussey, Pagny-sur-Meuse (par canal), Lay à Foug (par la route), Ecrouves, Toul, Chaudeney-sur-Moselle, Pierre-la-Treiche et camping de Villey-le-Sec.
Départ de Saint Joire, moi en retard, Daniel piaffant sur la route. Pas encore très bien organisé, bien que cela s’améliore avec le temps.
Bien dormi. Pas d’oiseaux sur le terrain de foot, mais une grosse rosée. Tente trempée.
Le trajet au petit matin, le long du canal, est magique : brumes se levant doucement, reflets, contre-jours …
Un garde pêche nous indique la route à prendre pour éviter le tunnel de Mauvages, interdit à tout ce qui ne flotte pas… On passera donc par Baudignécourt et Houdelaincourt . Curieux ‘monument’ constitué de chaises empilées sur deux poteaux..
Ce sera ensuite Delouze-Rosières avec deux côtes interminables, puis Mauvages avec sa drôle de fontaine kitch, néo-égyptienne.
On rejoindra Void-Vacon par la D10, longue route départementale sans trop de difficultés.
Encore une fête à Neu Neu avec brocante, vide-grenier et spécialités locales…
Mais le clou de la fête fut une démonstration « live » d’une réplique du Fardier de Cugnot. Le génial inventeur était natif de cette ville.
Le monstre, constitué essentiellement d’une énorme cocotte minute montée sur un châssis tri-roue en bois, propulsait dans les airs moult volutes de vapeur, sifflant, crachant, fumant… pendant que des membres de l’association s’affairaient autour pour encourager la bête à se déplacer.. bourrant la chaudière de bois, tirant des manettes.. émettant conseils et recommandations.
Enfin, l’énorme engin infernal, dans un vacarme de grincements et de bruits de chaine, se mit en branle : des pistons allaient et venaient, lentement, actionnant la grosse roue avant qui se mit doucement à tourner… La démonstration était faite !
Suite du halage un peu irrégulier ; problèmes de direction à Lay Saint Rémy à cause d’un nouveau tunnel. On prendra la route jusqu’à Foug où on retrouvera le canal jusqu’à Toul. Drôle de cathédrale à Toul, croisement de tortue géante et de Sainte Sophie à Istanbul. Probablement que l’argent manquait pour les flèches…
Ici encore on perdra du temps à trouver le bon chemin parmi les nombreux cours d’eau entourant la Moselle. Un brave monsieur nous indique la voie à suivre mais faute de panneaux on s’égare à nouveau.
Le chemin avait bien commencé le long de la Moselle, mais peu à peu il est devenu de plus en plus étroit et se terminera dans une goulotte où on ne sera pas trop de deux pour tirer les vélos dans un raidillon et traverser une voie de chemin de fer « désaffectée ».
Une petite route longeant la voie ferrée nous mène à Pierre la Treiche où de sympathiques cyclistes nous indiquent le camping de Villey le Sec.. Ouvert !!
Splendide camping où la douche sera savourée longuement (après deux jours sans..) et où, une fois nos corvées de montage de tente et lessive effectuées, on dînera d’un magnifique steak frites. (au restaurant sur place, non mais !)
Journée extra. Camping super et excellente nuit qui assommera les deux cyclistes fourbus à 21h30!
2 mai 2011. Villey le Sec – Moussey, 85km, 06h02, 13.5km/h
Soleil et vent du NE
Via Canal de la Marne au Rhin : Maron, Sexey-aux-Forges, Pont Saint Vincent, Méréville, ZI de Ludres, Laneuveville devant Nancy, La Madeleine, Varangéville, Dombasle sur Meurthe, Crevic, Maixe, Einville au Jard, Bauzemont, Parroy, Xures, Lagarde et Bivouac à Moussey.
Partis à 07h30 du Camping, on repasse sur le barrage pour suivre la Moselle rive gauche. Très beau parcours jusqu’à Maron, par des pistes en sous bois longeant la rivière ; brumes du matin, cygnes, oiseaux, contre-jours à couper le souffle..
Passage par Sexey, Méréville. Faire bien attention aux panneaux pour trouver le bon chemin car convergence de plusieurs canaux partant dans tous les sens.
On a bien noté le panneau des ‘vélos à turbine’ mais on n’en a pas vus.
Notre canal passe à côté de Ludres. Un héron effronté ne bouge pas, trop occupé à surveiller son petit déjeuner. Un petit café à Laneuveville ; rien à manger… Mon vélo perd l’équilibre et tombe du côté droit, amorti par les sacoches : pas de casse. Première double écluse.
Une pelle hydraulique Case en curage long nettoie la rivière à côté.
Un facteur distribuant le courrier acceptera ma lettre adressée au 99..
Le halage devient de plus en plus difficile, herbeux, il se réduit à une sente.
Décision est prise de prendre la route D2. A Varangéville on s’arrête chez un carrossier pour lui demander de l’air : 2 bars de pression avaient disparu des pneus depuis le départ ! Daniel en profitera pour huiler sa chaine..
Merci aux gens sympa de la Carrosserie !
La route est bordée par des grosses industries de sel (Salins du Midi) et probablement de produits chimiques (Solvay)… Pas très gai comme paysage, mais avec le soleil on voyait les choses autrement et on n’était que de passage !
Quelques courses au Carrefour Market et Pique Nique à la sortie de Dombasle sur Meurthe, en bordure de canal. On apprend que Bin Laden avait eu son compte :
Première nouvelle politique importante durant le trajet (une autre suivra au petit matin du 15 mai…)
On continuera tantôt sur le halage herbeux, tantôt sur la route. Trop dur à pédaler dans l’herbe quand les pneus sont gonflés à 5 bars..
A l’écluse de Bauzemont rencontre insolite avec des plaisanciers coincés dans l’écluse… à la fermeture de la porte amont, une grosse branche s’était introduite entre les portes les bloquant en partie ouvertes.. Résultat : il rentrait plus d’eau par l’amont qu’il n’en sortait par l’aval, condamnant les Normands en goguette à rester là un bon bout de temps… jusqu’à ce que les VNF –en grève- veuillent bien les délivrer !
Paysage vallonné de céréales et colza, up and down sans arrêt. Toutes les vitesses du vélo y passent, sauf celles des champions du Tour de France…
Premier remplissage des gourdasses chez un brave homme qui arrosait son jardin à la sortie d’Einville..
Continuation sur la D2 via Parroy, où le Maire, en personne, tamponne nos carnets.
Arrêt à Lagarde à la recherche d’un nouveau point d’eau pour nouveau plein des gourdasses.. –Oui, il faisait très chaud !-
Et c’est là que l’on rencontre Bernard, fendeur de bois pour les veuves, collectionneur de fanions et de drapeaux, propriétaire d’une Motobécane orange de 27 années d’âge, aussi neuve qu’au premier jour !
En deux minutes on est sommés d’entrer chez lui, de faire le plein des gourdasses dans sa cuisine, pendant qu’il nous montre tous ses secrets : une bûche avec une balle de guerre encore fichée dedans (c’est la tronçonneuse qui a dû faire la gueule…), le drapeau algérien qu’il avait acheté à la foire de Moussey le dimanche précédent.. ses stocks de bois fendu, toutes tailles, bottes d’asperges ou grosses buches, datées au marqueur… Il promet d’appeler la femme de Daniel pour lui dire qu’on est passés chez lui…
On lui demande la route de Moussey : pas de soucis, il enfourche sa mob orange, casqué, et nous conduit jusqu’au pont à la sortie du village… curieux mais attachant bonhomme !
L’épicier du village a une opinion toute personnelle du personnage… n’empêche, il nous a ouvert toute grande sa maison, nous a aidés et mis sur la bonne route… dans une région où ils seraient plutôt du genre taiseux ! Sacré Bernard !
Encore quelques km de route plane et on se trouve à Moussey où les proprios du gîte local nous autorisent à planter la tente dans leur arrière cour magique, et à utiliser les WC… Les cyclo-touristes ont-ils une si mauvaise réputation ? Sympas tout de même. Rock ‘n’Roll sera remisé sous un hangar voisin et passera la nuit au sec..
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3 mai 2011. Moussey – Waltenheim sur Zorn, 95km, 06h22, 13.5km/h
Très beau temps
Via Réchicourt le Château, Gondrexange, Canal Marne-Rhin, Heming, Xouaxange, Hesse, Niderviller, Arzviller (par la route, cause tunnels), Saint Louis, Lutzelbourg, Stambach, Saverne et bivouac à Waltenhein sur Zorn.
Réveillé de bonne heure cause froid ! 06h15 debout… Petit déjeuner dans la cour du haras car Le propriétaire ne souhaitait pas que l’on mélange les projections de son traitement contre les orties et les chardons à notre muesli/lait. Paraît que c’est mauvais pour les intestins…
Départ en cycliste long et ‘maillot technique’ car le mercure ne dépassait pas 6°..
On prendra la route jusqu’à Gondrexange car pas sûrs du passage le long de l’énorme lac formé par les étangs de Gondrexange, Leveque et de la Blanche Chaussée..
On nous avait assuré que c’était OK mais on ne voulait pas rajouter de km en cas d’erreur…
Arrêt au monument souvenir des aviateurs américains mitraillés au sol par l’ennemi d’alors. Route en forêt froide et sombre débouchant en plaine au-dessus de Gondrexange.
Café rapide et cash au Crédit Mutuel. On retrouve le canal et ce sera un long trajet de cailloux, d’asphalte et d’herbe, avec même un passage dans la cour de l’usine Holcim, pour coller au canal..
Là, une femme tractoriste nous conforte sur l’amélioration de la piste, un peu plus loin…
Arrivée à Niderviller on est obligés de passer par la route en sous bois (montée) qui longe les deux tunnels –par le dessus- jusqu’à Arzviller.
A la sortie du tunnel, magnifique piste le long du canal jusqu’au plan incliné (ascenseur à bateaux), qui se terminera en cul de sac avec demi-tour obligatoire, car la VNF en grève avait bloqué la porte de sortie.
Cet incident rajoutera des km inutiles mais nous fera découvrir la cristallerie Lehrer, au pied du plan incliné, où des employés super sympa nous permettront de pique niquer dans leur restaurant…
Repartons sur d’excellentes et très belles pistes via Lutzelbourg (entrée en Alsace) où des bateaux, bloqués par les VNF, attendaient de pouvoir passer les écluses/tunnels… (à 1 800 euros la semaine de location, ils étaient ravis..).
Saverne, ville sympa. L’office du tourisme nous arrange un gîte à Waltenheim sur Zorn…
A l’arrivée, après un détour à Mommenheim cause erreur de panneau, ce sera repas au gîte et bivouac dans un verger en pente !
Les tentes montées, une tentative de boire un coup dans notre patelin s’avéra impossible : seule solution, retour à Mommenheim où tout était fermé à l’exception d’un ‘kebab’… Va pour une mousse au kebab !
Au gite on nous sert la cuisine de Maman. Le repas de produits de la ferme, dégusté en table d’hôte, fut délicieux.
Retour dans nos quartiers ; nuit super ; réveil à 05h00 ; lever à 06h00 ; départ à 07h15 direction Strasbourg, toujours le long du canal.