Publié le 28 Juillet 2014

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L'Espagne et le Portugal en vélo, cet été ! 

1 300 km de soleil, de côtes et de bonheur...

 

Cette année je devais finir mon voyage "Véloroute R1" commencé il y a deux ans, repartant de Lithuanie où j'étais arrivé l'an dernier pour rejoindre Saint Petersbourg, en traversant les trois pays Baltes et le petit bout de Russie entre Narva et la capitale de la Grande Catherine.

La logistique d'approche et de retour est compliquée et coûteuse. C'est donc partie remise, le temps de bien préparer ce fascinant voyage.

 

Alors.... ?

 

Avec Daniel, qui m'a initié au voyage "au long cours" : Prague ensemble en 2011, Leipzig seul en 2012 et Klaipeda seul en 2013, et Rémi un ami commun, ce sera, cette fois-ci route opposée vers la Péninsule Ibérique !

 

Je les rejoindrai à Bayonne le dimanche de la Pentecôte. Lundi ne sera pas férié pour nous !

.....Vallée de la Bidassoa, Pampelune, Soria, Guadalajara, Madrid, Tolède puis la vallée du Tage jusqu'à Lisbonne. De là, plein nord vers Vigo en train pour gagner du temps puis, "incontournable des incontournables"... Saint Jacques de Compostelle avant de rejoindre Gijon pour un retour vers St Nazaire en Ferry. Terminus à St Nolff, notre commune proche de Vannes, où Rock'n'Roll, mon âne en aluminium, pourra enfin se reposer en attendant un retour sur Paris...

Un voyage magique qui sera bien évidemment commenté et illustré dans ce blog dès mon retour.

 

Voilà !

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Rédigé par johnsbikingtrips

Publié dans #Espagne et Portugal

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Publié le 27 Juillet 2014

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Espagne et Portugal en vélo : 1 400 km de reliefs 'physiques' et de chaleur !

 

8 juin 2014 -  Paris-Bayonne en TGV.

 

Achtung, achtung !!

Voyager en 'autonomie' (avec sacoches, tente et tout le matériel) en Espagne et au Portugal est à déconseiller aux faibles du mollet, à ceux qui craignent la chaleur et en règle générale, aux cyclo-randonneurs débutants ou peu entrainés...

 

Il a fallu attendre d'arriver au terme du voyage, là ou le Tage s'étale dans sa dernière ligne droite avant l'océan, pour trouver du terrain plat. (agrémenté malheureusement par un vent de sud-ouest qui ralentissait les ânes de métal dans leur détermination à atteindre Lisboa).

 

Autre souci de taille : hormis les tunnels interdits à nous-autres, les abords des grandes villes sont un calvaire pour le cycliste qui se retrouve très vite sur des 4 voies ou même des portions d'autoroute. Aux abords de Madrid et de Lisbonne,  l'étude minutieuse de la carte et la prise de conseils avec les locaux est le seul salut du cyclo-pédaleur..

 

Ce fut un voyage éprouvant tant au niveau du relief que de celui de la chaleur. Malgré tout, la vingtaine de jours de pédalage s'est déroulée à une moyenne journalière de 80 km.

 

Cela nous a permis de découvrir des paysages surprenants de l'arrière pays, d'assister à des fêtes traditionnelles, de visiter des monuments magnifiques, de voir les préparatifs du couronnement de Felipe VI mais surtout de faire tout plein de rencontres sympathiques et chaleureuses.

 

A 13 - 14kmh, roulant un maximum sur les routes de campagne, on a le temps de regarder les plateaux grillés par la sècheresse, ponctués de chênes verts, telle une savane africaine, d'admirer les maisons typiques du Portugal, d'écouter les cigognes claquer leur bec et le chant incessant des cigales.

 

La mise en route :

Au réveil : pluie ! c'est bien ma chance. Heureusement, le soleil ne tarde pas à ré-apparaître, mais il fait tout de suite très lourd.

Paris est blindée de touristes, surtout aux abords des quais.

Faut faire doublement attention car l'inertie du vélo dont le poids avec la charge  atteint 56 kg, n'est pas la même que sur un vélib.

 

J'entre dans la gare Montparnasse par l'entrée des taxis, boulevard Pasteur. Plus question de prendre l'escalator au coin de René Mouchotte : l'expérience de septembre dernier m'a servi de leçon !

 

Le train d'Irun est déjà à quai et ma voiture N° 1 en tout début de train. Démontage habituel des sacoches et chargement, puis c'est le tour du vélo que j'enfourne en marche arrière afin d'être dans le bon sens pour sortir à Bayonne.

 

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L'habituel compartiment à vélos dans le TGV: 3 vélos max par train...

 

14h00 Poitiers; 15h40 Bordeaux St Jean ...correspondance pour SARELAT... c'est déjà le sud !

 

Traversée des Landes : sapins, chênes et chemins en sable qui me rappellent la Pologne l'an dernier.. Plat à perte de vue; maïs irrigué, soleil, vachettes noires.. Ca me projette 50 ans en arrière : "Intervilles" en noir et blanc, Guy Lux et Simone Garnier et le Basque avec son grand béret qui beuglait les résultats à chaque fin d'épreuve...

 

Enorme élevage d'oies blanches agglutinées l'une contre l'autre. On aurait dit le dessus d'un très gros panier de champignons de Paris.

 

A l'arrivée, Daniel et Rémi sont sur le quai avec leurs montures débâtées. Isa, une amie de Daniel est là aussi. Il est prévu de dîner ce soir chez elle.

 

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Daniel, Rémi et moi... on ne savait pas encore ce qui nous attendait...

 

On s'installe à l'AJ d'Anglet dans une chambre de 6. Au retour de la très sympathique soirée, un gros porc m'aura squatté le lit que j'avais eu tant de mal à préparer. La prochaine fois ....

Mais la vengeance est un plat qui se mange froid : à peine couché, Rémi se met à ronfler. Le 'Big Bang' n'a pas du faire plus de bruit il y a 15 milliards d'années !

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Rédigé par johnsbikingtrips

Publié dans #Espagne et Portugal

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Publié le 26 Juillet 2014

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Espagne et Portugal en Vélo : 1 400 km de reliefs 'physiques' et de chaleur.

 

9 juin 2014. Bayonne (Anglet) - Vera de Bidasoa. 62km (seulement...).

 

On met en route vers 9h00 après avoir fait quelques ajustements sur les freins du vélo de Daniel.

Descente vers Biarritz. C'est très beau : plages, mer, rouleaux, rochers, ciel bleu et soleil.

 

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Premières vues de Biarritz

 

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Plage de surf, au loin, l'Espagne.

 

C'est une ville d'un autre temps !

 

Bref arrêt à la passerelle qui mène au rocher de la Vierge. Pas grand monde encore !

La route monte sur la corniche après un goulot d'étranglement. En surplomb, une magnifique maison ornée d'une tour. Dommage que la circulation lui passe juste aux pieds..

 

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Pas de "loi littoral" à l'époque...

 

La vue est magique. Des kilomètres de sable où les rouleaux se brisent les uns après les autres, faisant le bonheur des surfeurs, déjà nombreux. 

 

Passage au musée du chocolat histoire de se faire tamponer le carnet et de déguster une truffe ou deux..

 

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Le chocolat de notre enfance... un autre temps aussi...

 

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Première "contribution à la culture", sortie de Biarritz..

 

Un peu plus loin on atteint St Jean de Luz où une démonstration de Flamenco bat son plein dans un kiosque sur une place : fierté du vieux beau en jabot et pantalon collant : le roquet tape des talons à en effondrer le parquet... la belle le nargue dans des gestes circulaires, lui tournant le dos, donnant de la castagnette quand il s'approche de trop...

 

Belles maisons à colombages où le 'rouge basque' domine.. le port est actif, le soleil est déjà haut. Beaucoup de monde.

 

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Saint Jean de Luz / Ciboure

 

Je commence à me rendre compte, après le passage sur la corniche, que le voyage sera physique et que je vais devoir serrer les dents dans les côtes... Daniel file devant, Rémi m'attend. Après quelques coups de pédale sérieux et une ou deux erreurs de trajet, on se retrouve..

 

 

Entrée d'Hendaye : première paella. Les sucres lents seront bienvenus tout à l'heure pour "énergiser" les mollets..

 

Continuation en longeant la côte, à travers parkings et chantiers navals bordés de lauriers fleuris... L'aéroport de San Sébastian est de l'autre côté, là-bas, en Espagne. Les avions décollent parallèles à la Bidassoa. C'est assez étrange.

 

Juste après la gare d'Hendaye, on traverse l'ancien pont reliant les deux pays.

 

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Le Pont des Pèlerins reliant France et Espagne

 

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"Ferroutage" espagnol : cherchez l'erreur...

 

Les vieux panneaux métalliques portant les armoiries de l'Espagne et les initiales de la République finissent de rouiller dans une indifférence totale. Notre 'tricolore' aurait bien besoin d'un coup de peinture...

 

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La République est en bien mauvais état...

 

Irun : Passage rapide en ville où l'office du tourisme est déjà/encore fermé (ou pas encore ouvert ?).

 

Le "vrai" voyage démarre enfin... Mise en route sans tarder sur la N121A, direction plein sud, agrémenté de quelques détours obligatoires. Un vieux 'Bahamontès' nous explique la route vers Pampelune.... Les routes sont nickel, les bandes d'arrêt d'urgence, notre quotidien, larges et le plus souvent propres... La Bidassoa se faufile parallèle à la chaussée.

 

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En route pour Vera de B. Aperçu de notre piste cyclable...

 

Finalement, arrêt à Vera de Bidasoa juste avant un orage Kolossal. Ce soir pas de camping. On se trouve un petit hôtel et on partage un chambre à trois. Les vélos sont remisés dans la lingerie.

 

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Eglise à l'entrée de Vera de B.

 

Première journée de mise en route très rude : beaucoup de montées et de chaleur mais pas de vent, même pas de dos.... Je sens que ça va être dur !

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Rédigé par johnsbikingtrips

Publié dans #Espagne et Portugal

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Publié le 25 Juillet 2014

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Espagne et Portugal en vélo. 1 400km de reliefs 'physiques' et de chaleur.

 

10 juin 2014. Vera de Bidassoa - Pampelune (Cizur Menor). 86km

 

Départ sous un ciel gris et frais de Vera de Bidasoa, après un petit déjeuner sérieux.

 

Après quelques km de route, des différences d'opinion sur la manière d'aborder les nombreux tunnels apparaissent dans notre petit groupe...

Daniel souhaite filer tout droit via les tunnels (dangereux et tout de même interdits aux vélos) pour gagner du temps et éviter des détours inutiles.

 

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Pour Rémi et moi, pas question de nous engoufrer la-dedans.

 

Rémy et moi préférons prendre la 'vieille route' qui passe par les villages.

Pour nous, sécurité et découverte priment lignes droites et course à l'étape.

 

Loin du bruit de la nationale, le passage par la campagne nous permet de découvrir quelques beaux villages de Navarre, les imposantes bâtisses réhaussées de gros blocs de pierre marron, la vie rurale, les belles forêts de hêtres, les rivières, les troupeaux que l'on repère au son des clochettes.. même si l'on est pénalisés par des côtes d'enfer....

 

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Gros 'châlets' à Sunbilla, un des villages traversés..

 

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Aperçu du relief... pas étonnant que les coureurs espagnols soient d'excellents grimpeurs...

 

Montée très longue, lente et difficile vers le 'Puerto de Belate', surtout les derniers kilomètres depuis Almandoz jusqu'au col.

 

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Encore quelques kilomètres avant le sommet... On a le temps de réfléchir en poussant le vélo...

 

A plusieurs reprises, avançant à la vitesse d'une tortue,  je me demande pourquoi je me suis embarqué dans une telle galère, mais grace à la patience et aux encouragements de Rémi, le sommet est finalement atteint à 14h00 !

Près du haut, rencontre insolite de petits chevaux sauvages. Mon approche les effraie. Ils disparaissent dans le bois voisin.

 

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A mon arrivée, ils se retournent tous et filent dans le bois de hêtres.

 

Il fallait que je mange quelque chose alors on décide de s'arrêter un instant dans l'auberge au sommet pour avaler le sandwich que j'avais préparé au petit déjeuner et boire un coup avant la descente.

 

On continuera l'approche de Pampelune à deux, récompensés de la longue montée par une descente interminable durant laquelle le compteur frôlera, par moments,  les 60km/h, filant à toute vitesse jusqu'aux abords de la ville où un autre tunnel nous oblige à un nouveau détour, plus simple et moins pénible celui-là..

 

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Arrivée à l'étape du jour.

 

Après avoir demandé plusieurs fois notre chemin, on se retrouve enfin tous trois à la Mairie pour le coup de tampon attestant notre passage. S'ensuivra une très brève et malheureuse visite de cette belle ville, véritable course poursuite dans les rues étroites et 'hautes' qui me laisse sur ma faim, moi qui découvrais Pampelune pour la première fois. On n'avait pourtant pas de taureaux aux trousses....

 

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Teatro Gayarre.... "Club, Teatro, Cabaret"... Selon l'affiche, "Personne n'a jamais rien vu de pareil"...

 

 

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  Gare aux chutes durant l'Encierro, à la San Fermin !!

 

 

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La co-cathédrale Santa Maria.

 

Ne pas avoir le temps de regarder puis perdre de précieuses minutes à quadriller les rues pour essayer de se retouver commençait à ébranler ma motivation à poursuivre ce voyage !  Pour moi, la notion de "cyclo-tourisme" a une toute autre signification, aux antipodes de la 'moyenne horaire' ou d'une 'obligation de résultats' ! 

 

La journée se termine à Cizur Menor,  bourgade au sud de Pampelune, dans une des deux  'albergues' de pèlerins de Compostelle. Après 86 km de vélo on est peu regardants aux aspects qualité/prix, propreté et sécurité-incendie du gourbis loué, trop heureux d'avoir trouvé un toit pour la nuit. Malgré tout, on est en droit de se demander ce qu'est l'esprit véritable du pèlerinage, quand on voit le commerce que c'est devenu  et l'attitude sans-gêne d'une minorité pour qui la démarche s'apparente à un séjour de gamins en colonie de vacances... 

 

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....et encore, moi j'avais le lit du coin...

 

Le "Menu du Pèlerin", au café voisin, est vite expédié. Une louche de riz façon paella, un morceau de viande avec une dizaine de frites brûlées, un Flamby et une boisson, le tout pour la modique somme de € 10...

 

"Buen Camino", comme ils disent !!

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Rédigé par johnsbikingtrips

Publié dans #Espagne et Portugal

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Publié le 24 Juillet 2014

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Espagne et Portugal en vélo : 1 400 km de reliefs 'physiques' et de chaleur.

11 juin 2014. Pampelune - Los Arcos. 71 km...

Bien dormi. Lever à 6h15. On rebâte les ânes qui avaient été rangés dans un local fermé à clé. Le vaste espace reflète des velléités d'agrandissement de l'albergue, à une époque. Depuis, tout est resté en plan, matériaux et outillage.. Dommage, le business semble florissant...

Petit déjeuner dans le même restau qu'hier soir car pas question de se lancer sur les routes sans mettre du pétrole dans les cyclistes. A 7h15 on démarre vers le sud. Dès la sortie de Pampelune ça commence à grimper...


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Esparza au premier plan, Pampelune dans le fond, vers le nord.

Juste de quoi casser les genoux avant de s'échauffer. Esparza, Campañas... puis c'est une longue descente. A droite, un panneau indique le village d'Adios... Prémonition sur la suite du voyage ?


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Arrêt pour visiter la très jolie chapelle romane d'Eunate. Malheureusement elle est fermée jusqu'à 10h30.


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Arrivée à Eunate

Mes-Images--10 1333Un détail du porche d'entrée. Marquage de Compagnon sur le pilier, à gauche.

 

Ne voulant pas perdre trop de temps, on décide d'avancer vers Puente la Reina. En route, rencontre avec une joyeuse équipe de cyclistes français qui se rendait à Compostelle par la route. Un d'entre eux essaie mon vélo et bien vite reprend le sien, pesant huit / dix kilos max...

A Puente la Reina, un magnifique pont enjambe la rivière au bout de la ville. L'église croule sous les dorures...


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Le magnifique pont de Puente la Reina

Mes-Images--10 1347Combien de kilos d'or en feuilles ?

On se prend un café sur la place, servis par une "Jeanne Moreau" locale, sur le déclin.. 

Remise en route vers Estella sur une section bien ensoleillée. Me préparant à affronter la énième côte de la matinée, je fais sauter ma chaîne entre la petite couronne et le boitier de pédalier. C'est là que l'on est heureux d'avoir emporté une provision de gants chirurgicaux à jeter...

Genêts magnifiques, chèvre-feuille, blés coupés, ciel bleu d'été à perte de vue, couleur des champs...autant de visions et de scenteurs qui raniment les vacances de l'enfance..


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Couleurs des champs

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13h30 : arrêt à Estella sous les arcades de la grand-place pour déjeuner. Ce sera un 'menu du Pèlerin' : une salade, 3 lamelles de porc frit, un oeuf sur le plat, des frites et une boisson, €10. Ca semble être le tarif syndical.

On quitte Estella direction le Monastère d'Irache, lieu 'miraculeux'. Sur le chemin pierreux qui y mène, dans un petit enclos , un robinet permet aux pèlerins assoiffés de remplir leurs gourdes de ..... vin !!  (Que l'on se rassure, l'eau est disponible aussi...). Serait-ce là qu'eurent lieu les Noces de Cana ?...


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Robinet de gauche : vin.... robinet de droite : eau...

Mes-Images--10 1371La chapelle de Bodegas Irache... 

 

Heureusement, le débit est très faible car les degrés du vin ajoutés à ceux du soleil auraient vite raison de l'équilibre et de la trajectoire des cyclistes..

La chaleur de l'après-midi m'accable. Rémi m'attend en haut des côtes. Les gourdes (d'eau) se vident à la vitesse 'grand V'. On expédie un texto à Daniel pour lui dire que l'on s'arrêtera à Los Arcos, au pire à Sansol, mais certainement pas à Logroño.. je n'en avais pas les moyens...

Finalement c'est Los Arcos dans une albergue tenue par des Hospitaliers très sympathiques. Le prix de la nuitée est très modeste. Malgré cela on a droit à un jeu de  "draps" plus "taie d'oreiller" en papier non tissé. Grand dortoir d'une cinquantaine de lits en fer superposés. Il y en a qui dorment déjà... Douche "heavy duty" et lessive...

Les vélos sont remisés dans un local sécurisé. J'aide Rémi à faire quelques ajustements sur le sien. 

Le sentiment que j'avais eu hier d'une course vers je ne sais quoi s'est renforcé aujourd'hui, alors, durant le diner, après avoir bien réfléchi, je préfère informer Daniel que je ne suis plus "dans le coup". La journée a été particulièrement dure à cause de la chaleur et de la cadence.  Faute d'avoir suffisamment pédalé en mai, je n'avais pas encore repris ma forme habituelle.

Pour moi, il était hors de question d'obliger les autres à m'attendre. Je ne voulais pas non plus gâcher mon voyage. Ma décision était prise : je ferai le trajet seul et si malgré tout j'étais accompagné, ce serait à mon rythme et selon ma conception du voyage à vélo qui, bien qu'étant un 'sport' exigeant une bonne forme physique et mentale, doit rester un passe-temps paisible et agréable.

 Questionné sur son point de vue, Rémi décida de se joindre à moi pour la suite. 

Une rapide visite de l'église clôtura cette journée difficile à tous points de vue. 


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Eglise de Los Arcos

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Rédigé par johnsbikingtrips

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Publié le 23 Juillet 2014

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Espagne et Portugal en vélo : 1 400 kms de reliefs 'physiques' et de chaleur.

12 juin 2014. Los Arcos - Torrecilla en Cameros. 63 kms.

 

Plutôt bien dormi. Réveillé de bonne heure par les préparatifs des uns et des autres qui partent tôt afin de profiter de la fraîcheur du matin.

Daniel s'en va sans dire un mot. Preuve s'il en faut que le "ménage à trois" est un exercice difficile... Bon ! Va falloir se re-formater en binôme et évaluer les options pour la suite du voyage. On se met rapidement d'accord sur le trajet qui suivra grosso-modo le plan initial. Les étapes seront réglées sur l'intérêt que présentent les lieux traversés/atteints, sur l'état des pédaleurs et sur les possibilités d'hébergement local.

A 7h30 c'est parti, direction Logroño par la vieille route. Quelques côtes mais paysage magnifique... couleur des blés, des vignes, des fleurs des champs..

Beaucoup de lotissements type "territoires occupés" : affreux alignements de maisons accolées les unes aux autres, bâties au milieu de nulle part, à flanc de côteau... verrues disgracieuses défigurant villages traditionnels et campagne avoisinante.. Se alquila, se vende...


Mes-Images--10 1390Entrée de Viana..

Arrêt café à Viana. Je fais deux fois le tour du rond point à l'entrée de la ville pour admirer le énième "foutage de gueule": la 'contribution à la culture' que tant de villes (et pas seulement en Espagne) imposent à leurs concitoyens à grands renforts de finances publiques... Malheureusement, ce ne sera pas le dernier délire rencontré..

 

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On ne construit plus alors faut bien se débarasser de la ferraille...

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Visite du centre de Logroño.


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Parvis de la cathédrale de Logroño à l'heure de la messe

La fête bat son plein dans la rue piétonne longeant la cathédrale.

 

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Clocher de la cathédrale

La Musique est de sortie, portant costumes d'apparât. La police de proximité a quelques difficultés à nous diriger vers l'Office du Tourisme. Ca doit être l'émotion ! Sur une petite place, d'énormes chaudrons chauffés au feu de bois, fument.


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Soupe populaire !!

Des cuisiniers tournent la mixture à l'aide de grandes louches... Les gens font la queue et repartent avec une gamelle en plastique pleine d'un ragoût indescriptible qu'un gobelet de vin local aidera à avaler...


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Le plat du jour...

Vive la San Bernabe !

Pour nous ce sera une belle salade dans un bistrot bruyant mais sympa.

Comme lors de toute reprise après un repas, aussi léger soit-il, on peine à remettre en route. Le corps est déjà au boulot avec la digestion alors pas question de pédaler en plus. Normal !


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Celle-là ne date pas d'hier !

Direction plein sud vers Soria. Ce sera par les villages : Alberite, Albelda de Iregua, Nalda, Islallana.. On se gave de cerises à la sortie d'Alberite. Les arbres chargés débordant sur la chaussée étaient une provocation..


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Attention à ne pas trop en manger...

Au loin, au-delà d' Islallana, la falaise du cañon semble avoir été entaillée jusqu'à 'notre' niveau du sol. Peu à peu, en nous rapprochant, il s'avère que c'est une rupture naturelle, probablement causée au fil des millénaires par le Rio Iregua qui la traverse à cet endroit-là.


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La faille, comme taillée à la scie !

Le paysage environnant de cette partie de la Rioja est grandiose. On circule en fond de vallée, encadrés par des falaises et des pitons rocheux qui s'élancent vers le ciel. Sapins, feuillus, broussailles, vignes et en contre-bas, la rivière... Des oiseaux de grande taille nous survolent.

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Dans le cañon, magnifique !

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On décide de s'arrêter à Torrecilla en Cameros. Pas beaucoup de kilomètres faits aujourd'hui, mais les tensions des jours précédents sont retombées. Le périple a repris un rythme plus serein. On prend le temps de regarder et de vivre le voyage.

L'hostal est modeste. Les vélos sont remisés dans l'entrée, derrière la caisse. Douche +++ et lessive que je mets à sécher à-même le ciment de la terrasse, chauffé toute la journée par le soleil. L'hostal a un petit restau en 'ville'.

C'est là que l'on prendra le diner, sur la terrasse surplombant le village encerclé par un méandre de la rivière qui coule en contrebas.


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Vue de la terrasse du restaurant...

La fille de l'hostal est aux fourneaux et nous concocte un repas improvisé : bacon, chorizo, deux oeufs sur le plat, frites... bien gras ! Deux bières aideront à la digestion. A côté de nous les gens sont à l'apéro... pas étonnant, on est en Espagne et il n'est que 21 heures..

Un cultivateur rentre sa vache, des gamins jouent sur le pont, de gros cumulus remplissent le ciel au loin.. et à la sortie du village, à flanc de colline, on aperçoit la route de Soria qui monte, qui monte...

Le soleil éclaire encore le toit des maisons. Les couleurs changent peu à peu. C'est magique !

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La cuisinière nous prépare du pain et des biscottes pour le petit déjeuner, le café n'ouvrant qu'à 9h00. Elle emballe le tout dans de la cellophane qu'elle 'soude' à l'aide d'un briquet ! On en apprend tous les jours ! 

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Rédigé par johnsbikingtrips

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Publié le 22 Juillet 2014

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Espagne et Portugal en vélo : 1 400 kms de reliefs 'physiques' et de chaleur.

13 juin 2014. Torrecilla en Cameros-Soria. 72 kms.

 

Mise en route vers 8h00, direction Soria, par la côte entre-aperçue hier...


Mes-Images--10 1461Départ de Torrecilla 

En haut de la côte, à la sortie du village, arrêt à l'ermitage Nuestra Señora de Tomalos. Imposant bâtiment en pierres posé sur un plateau. Un chemin bordé de rosiers y mène. Petit jardin potager, aire d'herbes folles... le calme !

La route continue dans un cañon où les chênes et les pins se disputent les pentes. Un vautour nous survole et va se percher sur un piton rocheux. En 'zoomant' mon appareil photo au maximum je parviens à capturer la volatile. Son cou déplumé le caractérise sans aucun doute.


Mes-Images--10 1467Le vautour sur son rocher..

A l'office du tourisme de Logroño on nous avait dit qu'à Pradillo on pourrait se renseigner sur la façon d'aborder le Puerto de Piqueras. Malheureusement, le petit bureau est encore fermé. Il n'ouvre qu'à 10h00, alors on décide de visiter le village et d'attendre un peu sur la place ombragée.

Des ouvriers s'affairent à reconstruire une maison ancienne. Toutes les poutres ont été récupérées et sont entassées dans l'attente d'être vérifiées avant "remontage". Pas une âme dans le village.


Mes-Images--10 1468Mikado espagnol

Une 'camionnette épicerie' stationne à l'ombre des arbres sur la place. On en profite pour compléter le petit déjeuner. Des vieux bancs portent encore des "réclames" en carreaux de faïence. Dommage qu'ils soient en si mauvais état. Ils reflètent une autre époque..


Mes-Images--10 1475Le Grand Hôtel de Logroño, un des meilleurs d'Espagne !

L'OT n'étant toujours pas ouvert à 10h30 on décide de lever le camp. On réglera le problème du tunnel "au pied du mur". La route continue de monter dans des paysages magnifiques. Quelques rares (et courtes) descentes et pas mal d'arrêts pour boire. Des fontaines bordent la route de place en place. On n'a jamais su si l'eau était potable... On en a bu des gourdes pleines.. 

Finalement, encouragés par des cyclistes qui grimpaient la côte histoire de s'entrainer, on arrive à la hauteur du barrage de Pajares. La retenue d'eau est impressionnante. Le jet en contrebas du barrage l'est tout autant ! 


Mes-Images--10 1487En haut, à droite, la route de montée...

La route reste plate pendant quelques kilomètres, jusqu'au bout du lac, puis se met à grimper à travers des prairies vertes jusqu'à l'entrée du tunnel de Piqueras.


Mes-Images--10 1493Ce ne sera pas toujours aussi verdoyant...

Deux options : prendre la route qui passe au dessus du tunnel et se payer un dénivelé de 2 à 300m supplémentaires ou tenter notre chance en empruntant le tunnel. En montant les dernières centaines de mètres, j'avais bien regardé les bas-côtés et n'avais pas vu de panneau interdisant la traversée aux vélos... Alors...


Mes-Images--10 1494On n'avait pas vu d'autre pancarte, juré !

Sur une petite plateforme on se harnache pour être le plus visible possible pendant les 2,4kms dans le tube : vestes fluo, casque avec lampe frontale orientée vers l'arrière, en position clignotant, feux du vélo allumés..


Mes-Images--10 1495L'entrée du tunnel.. les préparatifs.

Et c'est parti !  A peine à l'intérieur, une charmante voix féminine tombant de la voute nous informe que le tunnel est interdit aux vélos... Tant pis, on y est, on continue. Le temps de nous envoyer la Guardia Civile on sera de l'autre côté.

On avait remarqué dans les derniers kilomètres 'avant' que la circulation était quasiment nulle. Le tunnel était très bien éclairé et ventilé, même froid. La bande d'arrêt d'urgence pas très large mais suffisante..

Un panneau lumineux signalait aux usagers motorisés qu'il y avait des cyclistes dans le tunnel, les appelant à la prudence.. Les caméras de surveillance nous avaient bien repérés...

Finalement, la lumière du jour est réapparue. Sur un dégagement à la sortie, quelque peu essouflés par l'effort, on s'arrête pour retirer notre déguisement de spéléos retrouvant une allure normale de cyclo-touristes.

De l'autre côte de la chaussée, une demoiselle passe la tête par une fenêtre du centre de surveillance. Elle fait signe de passer la voir... aïe, aïe, aïe...

J'arrive le premier à l'arrière du baraquement. A la vue de nos mâts à drapeaux, et en particulier du drapeau breton, son visage s'éclaire dans un grand sourire.. Tout en nous expliquant que les vélos sont interdits dans les tunnels en Espagne, que ce que l'on avait fait était dangereux, que les camions... etc... elle nous apprend que sa meilleure amie est Bretonne. Dans la foulée, elle nous propose les 'servicios' du barraquement et fait le plein de nos gourdes en eau fraîche. Photo oblige !


Mes-Images--10 1496Rémi, qu'est-ce que tu lui as dit ?

 

En la quittant elle nous indique que le seul restau où l'on pourrait manger un bout est à Almarza, à 20 kms. Dernier point d'intérêt : le tunnel est à 1 400m d'altitude. Pas étonnant que l'on avait ressenti la fraîcheur.. On avait bien grimpé depuis le matin !

Ce seront 20kms sans donner un coup de pédale... on croyait rêver !  Très rapidement on atteint Almarza et "Les 4 vents", le charmant bistroquet d'un bourg profondément endormi sous le soleil de plomb. On nous sert un repas solide : une grosse louche de macaronis sauce tomate en entrée, un morceau de viande très plat, impossible à identifier mais tendre, une vraie portion de frites, un dessert et une boisson pour le prix d'un jambon beurre/bière à Paris. 

Repus, désaltérés, les cyclistes redémarrent pour 'la dernière ligne droite'... interminable route plate sans virages.


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Route du Far West

La chaleur est difficilement supportable. Mon petit thermomètre indique 43° au soleil... Il n'y avait pas d'ombre.

Entrée dans Soria par le nord. Quartiers 'verrues', graffitis.. On tourne en rond pour trouver l'office du tourisme, suivant des flèches qui ne mènent nulle part... Un employé municipal nous perd un peu plus. Finalement c'est la Poste qui nous met sur le bon chemin. Questionnée sur les possibilités d'hébergement, la préposée de l'OT nous dirige vers la "Casa Diocesana Pio XII", un hostal à petits prix, sorte de maison de retraite, mais nickel et très calme !

Les vélos sont rangés au sous-sol.

20h00 : rapide tour du centre ville.


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Une église de Soria complète avec nids de cigognes sur le "clocher" et la croix

 

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Le moderne et l'ancien cohabitent... 


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Une bière à une terrasse près du parc. Les Espagnols sont amassés dans les cafés et dans les rues, les yeux rivés sur d'innombrables postes de TV : c'est Espagne-Pays Bas ce soir, on parle fort, peu de tee-shirts orange !

En nous mettant à table pour une énième salade, l'Espagne mène 1 à 0. L'humeur est festive... 90 minutes plus tard les bars et les rues sont vides...


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Fin de match : les bars sont vides..

 

Les rares passants baissent la tête...  Seule consolation : c'est le Brésil qui aura la palme de la déculotée.. 

 

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Sûr que les Pays-Bas ne les batteront pas dans ce domaine là...

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Rédigé par johnsbikingtrips

Publié dans #Espagne et Portugal

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Publié le 21 Juillet 2014

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Espagne et Portugal en vélo : 1 400 km de reliefs 'physiques' et de chaleur.

14 juin 2014. Soria - Atienza, 92 km.

 

On quitte notre hostal Pie XII vers 9h00 car le petit déjeuner ne commençait qu'à 8h30. Au vu des autres pensionnaires, des vieilles personnes ayant depuis longtemps dépassé ce que l'on appelle pudiquement "le 3ème âge", on se disait qu'on a bien raison d'en profiter pendant qu'il est encore temps... Plus question de jouer au 'Boy Scout' à 60 ans passés... La sortie de Soria ne présente aucun problème. On arrive rapidement sur une belle route bordée de fleurs, en forêt de pins et de chênes. Multiples parfums du matin que le soleil n'a pas encore altérés.


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Pas de soucis de neige aujourd'hui...

 

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Il y en avait tout le long de la route en forêt !

 

La route est plutôt plane; par endroits il y a même des descentes. Les villages traversés sont sympas mais encore endormis tant 'l'humillacion" au foot hier soir les a assommés.


Mes-Images--10 15345 buts encaissés...les têtes vont tomber...

Bref arrêt à "La Tienda de Luis" à Quintana Redonda pour acheter à boire.


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La rue principale de Quintana Redonda en milieu de matinée..

La place est désertique ! Continuation à travers des paysages magnifiques de plaines colorées en vert, en rouge, en ocre.. Osonilla, Osona, Fuentepinilla.. Les fleurs des champs sont partout.


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Vent, soleil et fleurs des champs..l'été !


Une fois encore on est confrontés à la débauche d'infrastructures routières : ronds points inutiles et trottoirs qui ne mènent nulle part, en rase campagne, équipés de signalisation dernier cri : des flèches lumineuses, alimentées par des panneaux solaires, tournent sans cesse dans le panneau du rond point pour indiquer le sens de contournement... La grande herbe a depuis longtemps pris possession des fissures au sol... Zones industrielles abandonnées, à louer, à vendre... Chaque patelin avait la sienne. Maintenant ils ont des rues entières de hangars vides...

Nouvel arrêt à Berlanga de Duero, cette fois-ci pour visiter le centre du bourg. Peu d'activité sur la place.


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Pas de clients, on remballe !

Des locaux sont installés à l'ombre des arcades à refaire le monde. Des touristes sortis de leur autocar traînent la savate.. Les volets sont tirés pour garder la fraîcheur..


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Le poissonnier devait être en manque de glace.. Pas besoin d'enseigne pour le trouver... 

Imposant château à gauche en quittant le village. Tours rondes et massives, longue muraille crénelée, tout y est... et de loin tout semble être très bien préservé..


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Le château de Berlanga.

On décide de s'arrêter pour déjeuner à Caltojar (espérant y trouver une auberge...). L'église romane est splendide.


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L'église romane de Caltojar, une merveille !

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Le portail de l'église.

Dommage qu'elle soit fermée. Un vieil homme est assis sur le trottoir, le dos au mur, profitant de l'ombre qui est de plus en plus courte. Des chiens aboient. On se croirait dans un Western "spaghetti". Des voix sortent de derrière un rideau en lamelles plastique multicolores.. Ca parle fort. Pas d'autre activité en 'ville'. C'est vrai que, le soleil étant pratiquement au zenith, les gens raisonnables ne sont pas sur la route.. 

Le vieil homme nous indique une auberge en bas de la côte, sur la Calle Mayor. Le bâtiment est fleuri de nombreux pots de géraniums donnant un aspect accueillant aux lieux mais le rideau de fer est à peine entrebaillé. Les occupants auraient-ils eu vent de notre arrivée ?


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Trop chaud pour tirer le rideau de fer jusqu'au bout...

C'est un bar-épicerie "de base". La télé braille sur le comptoir, diffusant des clips de heavy metal. Quelques tables.. Deux clients sirotent l'un un gros ballon de rouge, l'autre un apéro.. Le jovial patron a des faux-airs de J-L Borloo. On lui demande si c'est possible de manger quelque chose ? Des oeufs, du chorizo, du fromage, du pain; des 'batatas fritas' comme ils disent, ce qu'il peut nous concocter...

En dix minutes les plats arrivent.. fromage, saucisson, oeufs sur le plat, pain.. On croyait que c'était fini. Le patron repart dans sa cuisine et le client disparaît dans la rue. Le premier en ressortira peu de temps après avec de belles grillades de porc, quant au client, il reviendra avec une poêle à frire pleine de pommes de terre sautées qu'il est allé préparer chez lui !!! Incroyable ! Quel bonheur de faire de telles rencontres !

Le ventre rempli, après moultes remerciements et une photo souvenir, on enfourche les ânes restés dehors, à l'ombre, direction plein sud : Atienza.


Mes-Images--10 1574A gauche, le client qui nous a apporté les pommes sautées; en polo noir, le patron des lieux.

La suite du parcours se fait dans des paysages très étonnants : des plaines sauvages et pierreuses s'opposent à des coins de relative verdure, où l'homme cultive ce que la nature lui a laissé. Le ciel reste le domaine des Cigognes, des aigles, des vautours...


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Ici et là des villages perdus au milieu de nulle part...

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Champs de cailloux et moutons..

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C'est toujours impressionnant de voir les ombres des grands oiseaux aller et venir sur la route devant soi. Après plusieurs passages ils s'en vont, abandonnant les "proies" à la chaleur de la route..

Celle-ci commence à monter, surtout après Barcones, jusqu'à Atienza. Les derniers kilomètres avant l'étape sont physiques.


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Atienza, enfin...

Atienza, comme tout village doté d'un château fort, est perché sur un piton rocheux. Le château, massif comme celui de Montségur, coiffe l'ensemble.


Mes-Images--10 1603Fallait être pas mal tordu pour bâtir ici... (et en plus, sans subventions du FEDER).

Le village médiéval est splendide : petites rues en pente, étroites, pavées, vieilles maisons, jolie petite place où une fontaine chuchote...


Mes-Images--10 1604Une place d'Atienza

La demoiselle du bar parle très bien l'Anglais. En dix minutes elle nous trouve un hébergement et nous le réserve. On reviendra diner chez elle ce soir. Passage vite fait au supermarché, local bordélique avec un énorme comptoir à viande, obligeant le client à prendre un ticket pour se faire servir... Des jambons suspendus finissent de sécher. En dessous, des cartons constellés de taches de graisse protègent le sol..

Les vélos seront remisés dans la chambre. Douche vite fait : on voulait pouvoir monter au château avant que le soleil ne soit trop bas.

La montée (à pieds) est rapide, même après 92 km de vélo et 33° une bonne partie de la journée. La vue à 360° du haut du donjon est incroyable. La palette de couleurs rappelle la Toscane : verts, jaunes, ocres, bruns, gris... la lumière chaude de cette heure du jour renforce un peu plus encore la beauté du paysage qui s'étend à l'infini. Les ombres sont longues. C'est très beau !


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Quelques vues prises du donjon

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Mes-Images--10 1627Une des églises du village

 

Un superbe repas local clôt une journée, qui pour moi, a été une des plus belles de ce voyage, 'so far'. 

 

 

 

 

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Rédigé par johnsbikingtrips

Publié dans #Espagne et Portugal

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Publié le 20 Juillet 2014

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Espagne et Portugal en vélo : 1 400 km de reliefs 'physiques' et de chaleur.

15 juin 2014. Atienza - Guadalajara. 88 km

 

Ce matin le petit déj. était en self-service ce qui nous a permis de ne pas attendre. A 8h10 on est en route. Pas un chat en ville.


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Sans les fils et l'antenne, on pourrait imaginer des maisons de contes de fées

Direction Jadraque par la CM 101 qui rapidement nous emmène sur un plateau magnifique où on est poussés par un fort vent arrière plutôt frais, m'obligeant à mettre une couche supplémentaire.


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On ne se lasse jamais des couleurs..

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Au GPS on était à 1042m d'altitude. Vue infinie à 360°. Encore une fois, champs de couleurs variées, blé, oliviers, orge et même de l'avoine, céréale que l'on voit de moins en moins en France.

Nombreux panneaux "Passado de Ganado". J'apprendrai à midi qu'il s'agit de passages de troupeaux...

On se fait doubler par deux fusées : des femmes cyclistes à l'entraînement... en quelques minutes elles ont disparu. Nos deux bourricots n'avaient aucune chance de les rattraper..

Au bout du plateau, la route descend raide. On file à 60 km/h ! En bas, une ligne de chemin de fer et tout de suite après, une côte d'enfer, suivie d'une nouvelle descente qui nous mène au 'centre-ville' de Jadraque.

Au-dessus de la ville, une colline bien pointue et sur la colline, un énorme château. Un chemin très pentu, bordé d'arbres impeccablement alignés, y mène.


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Le château de Jadraque et ses abords

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La visite sera pour une autre fois...


11 1655Il paraît factice... mais la côte est bien vraie !

Pour nous, ce sera une montée de plus pour retrouver le plateau. La carte indique un point de vue. Il arrive à point pour un arrêt bien mérité. Il faut entrer dans le village de Miralrio pour découvrir, juste derrière la petite église, une vue époustouflante de la campagne environnante.


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Ils ont de l'humour à Miralrio. 

 

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Le point de vue... 

 

On note au passage que le muret derrière la bâtisse a été financé par l'Europe..

De notre perchoir on entend les cloches des animaux en plaine, l'écho du 'chant' des coucous. C'est splendide et si calme !


11 1666Une des rues du petit bourg... pas de risque d'écraser quelqu'un.

 

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C'est l'été !!!

Déjeuner à Hita. Le restau est vide. C'est pas encore l'heure selon les standards espagnols. On nous accepte quand-même. La serveuse parle Anglais et Français. Elle est roumaine et vit en Espagne depuis 9 ans. Ses frères sont bergers. Ils élèvent des brebis. C'est elle qui me traduira la pancarte vue tant de fois depuis le matin. 


11 1678Herbes folles.

 

Le patron nous trouve un hébergement à Guadalajara, l'étape prévue. C'est au bout d'une zone industrielle... en face un garage Renault... le long de la voie ferrée... après cinq ou six ronds points. En plus, il est bien situé pour la mise en route de demain, qu'il nous dit..

Tortola de Henares n'est pas un plat typique du coin mais un village à quelques kilomètres de Guadalajara, énième illustration de la crise qui frappe ce malheureux pays. Sur le bord de la route, une grue à montage rapide, rouillée, enlisée jusqu'aux moyeux de roue, finit de pourrir dans un lotissement laissé pour compte.


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Elle a connu de meilleurs jours !

Les affiches, bleuies par le soleil et le temps, vantant le site exceptionnel, la qualité de la construction, le standing, les prix 'à partir de'... montrant d'heureux acheteurs aux sourires 'Colgate', sont tout ce qui reste de la folie immobilière qui a pratiquement détruit le pays.

Les contre-allées et les trottoirs, devenus plate-bandes de grandes herbes poussant dans la caillasse, attendent la goudronneuse qui ne viendra plus.. Le promoteur a disparu, les entreprises ont fait faillite.. Tout est resté en plan, comme si les ouvriers s'étaient brusquement sauvés du chantier. Quel gâchis !  


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Guadalajara : tout droit; la fabrique de 'chamalos' à droite ...

Notre hébergement fut trouvé sans trop de mal grace aux indications reçues. En effet, c'était un hostal typique de zone industrielle, fonctionnel et sans caractère mais le personnel était très sympa. Les vélos sont rangés dans un grand garage fermé à clé. Pas grand chose à faire en attendant le soir. De plus, étant dimanche, tout était fermé. 

Le patron passera beaucoup de temps avec nous à essayer de trouver la meilleure façon d'entrer dans Madrid. Le comptoir de la réception était recouvert de cartes diverses... La plupart des routes sont interdites aux vélos étant soit grosses 4 voies ou autoroutes. Un vrai cauchemar. Il nous faudra faire une grande boucle par le sud pour enfin accéder à la ville par les banlieues sud-est. Ca promet d'être sportif !  

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Rédigé par johnsbikingtrips

Publié dans #Espagne et Portugal

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Publié le 19 Juillet 2014

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Espagne et Portugal en vélo : 1 400 km de reliefs 'physiques' et de chaleur.

16 juin 2014. Guadalajara - Madrid. 84 kms cauchemardèsques.

 

Ayant explosé mes chaussures de 'kéké' hier, je suis obligé, pour le moment, de pédaler en sandales ce qui entraîne le démontage des cale-pieds qui gênent. Finalement, mise en route vers 8h00. 

Mauvaise idée d'avoir pensé que l'hôtel serait bien placé pour nous mettre en route vers Madrid... Du fait du détour obligatoire vers le sud, nous sommes obligés de repartir vers le centre ville et d'attaquer la journée par une belle côte très active au niveau circulation. Quelques centaines de mètres sur le trottoir pour éviter camions, bus et Fangios locaux nous valent un rappel à l'ordre par la police qui confirme que les trottoirs sont pour les piétons, seuls.. Dommage que l'on n'ait pas cette police-là à Paris...

La route nous emmène à un très gros carrefour décoré d'une 'contribution à la culture' que je ne pourrai pas photographier tant la circulation était dense. Pour nous c'est en face, direction Chiloeches. Le village commence bien, puis c'est une côte d'enfer pendant des kilomètres.


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Dès qu'on les cueille elles perdent leur couleur..

Comme d'habitude maintenant, Remi m'attend en haut...

Bref arrêt à Pozo de Guadalajara où le bibliothécaire nous appose son tampon sur nos carnets de route.


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Rue de Pozo, mon vélo appuyé à la grille de l'épicerie.

On en profite pour faire les achats pour le pique-nique de midi. Pour l'instant on est encore sur des routes 'raisonnables'..


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Route de Santorcaz. Derniers kilomètres de calme..

On passe Santorcaz, Anchuelo.. A El Gurugu la pompiste nous indique la M300... C'est là que ça se complique !.. 

Pour ceux qui voudraient tenter l'expérience, voici l'itinéraire. C'est un mix de routes diverses et variées qui nous ont procuré des sensations dont on se serait bien passé. Routes secondaires puis nationales, puis 4 voies apparentées à de l'autoroute puis deux voies très passantes... pour finir par une interminable approche du centre ville de Madrid par avenues, boulevards et rues...

 

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"Cauchemar cyclopédique". Heureusement, la BAU est souvent large..

En termes plus clairs : M213 jusqu'à El Gurugu, puis M300 jusqu'à l'intersection avec la M224, puis M224 vers le Nord, Autopista M203 vers le SW, qui devient ensuite une route à 2 voies super passante, pour repasser à 4 voies un peu plus loin; entrée dans la zone industrielle de Vicalvaro, Calle de Rivas, C. de Villablanca, C. de Casalarrelna, Co. de Vicalvaro, Av. Doctor Garcia Tapia, Co. de los Vinateros, Av de Nazaret... et enfin, au moment où l'on n'y croit plus, arrivée au Parque del Buen Retiro DANS Madrid même... Quelle journée !  

 

11 1694Circulation, chaleur et côtes : le trio infernal !..

Durant cette promenade on a quand-même pris le temps de pique-niquer debout dans une sapineraie transformée en dépotoir à matériaux de construction.. C'était là ou sur une bande d'arrêt d'urgence..

 

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Pique-nique rapide sous la finale de l'aéroport de Madrid. 

L'approche de Madrid nous reconfirmera, si cela était encore nécessaire, la mégalomanie qui s'est emparée du pays durant les années de vaches grasses... Réseaux autoroutiers insensés, centaines d'hectares de zones commerciales et industrielles viabilisées et laissées en friche, ponts et tunnels au milieu de nulle part, que seul le vent emprunte...

 

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Qu'en diront les archéologues dans 3 000 ans ? 

Des voitures, taxis, passants et autres cyclistes nous aideront à garder le cap dans le dédale de voies qui nous amèneront finalement au coin sud-est du Parc.

La grande gare d'Atocha est toute proche. En toute logique on devrait y trouver un office du tourisme. Il y en a un, en effet, perdu tout au bout de la gare, petit comptoir géré par deux messieurs fort sympathiques mais d'aucune utilité. Leur seule contribution est de me diriger vers une agence de voyages susceptible de nous trouver un hébergement en ville.

Notre critère principal est de pouvoir sécuriser les vélos. La demoiselle de l'agence 'El Corte Ingles donne deux / trois coups de fil et le tour est joué. Ce sera un hostal super bien situé, dans le quartier SOL, tout proche du monument à Cervantès... sans aucun doute, clin d'oeil malicieux aux deux cavaliers et à leurs montures bien chargées.

La -grande- chambre est au 4ème étage. Pas de soucis, les vélos y monteront debout dans l'ascenseur. Le jeune 'concièrge' et son assistante nous suivent avec les sacoches et autres bagages..  


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Pas question de les laisser dans la rue !

Comme d'hab... douche, douche, douche et quelle douche après une pareille journée !

Le pain rassis au jambon sec de ce midi était bien loin.. Le 'diner' sera pris dans un self à prix fixe. Mauvais repas... même les fruits. Seule consolation : ce n'était pas bien cher... Retour à l'hostal après une bière prise dans un petit bistro de quartier, cantine du commissariat de police voisin.

 

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Madrid by night

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En plein midi les voiles protègent du soleil..

Aborder Madrid en vélo relève de la démence et mérite l'internement tant le schéma routier est impossible et dangereux pour notre mode de locomotion. ...Et moi qui pensais que sortir de Paris par l'ouest était compliqué...

Comme pour enfoncer le clou, les différents bureaux touristiques que l'on a eu l'occasion de visiter nous ont tous avoué que Madrid n'est pas fait pour les bicis (comme ils les appellent..). Dommage de ne pas y avoir pensé quand l'Europe était si généreuse... On ne demande pas grand-chose... 

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Rédigé par johnsbikingtrips

Publié dans #Espagne et Portugal

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