Nouveau voyage, nouveau format... Afin de rendre plus fluide le suivi de ce merveilleux voyage, je vous le livre sous forme d'une histoire continue, d'un seul tenant. Pour ceux qui voudraient avoir plus de détails sur telle ou telle partie du périple, je propose de consulter les articles spécifiques qui suivront.
J'espère que cela donnera envie à ceux qui souhaiteraient découvrir ces régions superbes d'Allemagne et de Tchéquie de préparer le vélo, faire les sacs et d'y aller !
"Ça y est, on est revenus !"
Le voyage, longuement préparé avec Rémi, co-équipier de l'an dernier, avait mal commencé mais notre curiosité et notre bonne humeur ont eu très rapidement raison des premières difficultés... En effet, la Deutsche Bahn décida, à 22h15, quinze minutes avant le départ d'Offenburg pour Berlin, d'annuler le train de nuit pour cause de revendications salariales...
Quelques préposés très sympas nous trouvèrent une solution pour nous rendre dans la capitale : d'un train direct qui nous aurait déposé à la Hauptbahnhof le lendemain vers 07h30, on se retrouvait à devoir faire six changements durant les 20 heures de voyage qui nous attendaient.
Toutes les villes de la 'façade' ouest de l’Allemagne y sont passées : Karlsruhe, Mannheim, Mainz, Boppard, Koblenz, Bonn, Köln, Düsseldorf, Duisburg, Essen, Bochum, Dortmundt, Münster, Osnabrück, Bremen.... pour terminer à Hambourg avant de redescendre vers Berlin avec un dernier changement à Schwerin...
Autant dire qu'il fallait vraiment que le voyage nous tienne à cœur !
Le 20 mai, à 18h33, lendemain du départ d'Offenburg, on entrait enfin en gare de Berlin.
Après une nuit réparatrice dans une pension au bout de la 'Vieille Moabit', Le voyage pouvait maintenant démarrer.
La vélo-route Berlin-Leipzig part de la Porte de Brandebourg. Ce fut l'occasion de la photo souvenir avec nos ânes de métal, posant devant le quadrige grandiose qui coiffe la porte.
La sortie de Berlin se fera au 'cap et à la montre' comme on dit en aviation. En effet, aucun signe des petites pancartes qui jalonnent habituellement les pistes cyclables en Allemagne. Rien ! On s'aidera des cartes dans les abris bus et des conseils des braves gens qui patientaient là.
C'est après une bonne quinzaine de kilomètres vers le sud que la première affichette apparaît enfin, autocollant délavé par les éléments, mais nous confirmant que nous étions sur la bonne piste..
La descente vers Leipzig est super agréable et sans difficultés. Une première section emprunte le même circuit que la vélo-route du Mur de Berlin. Les pistes sont splendides, les paysages alternent plaines et forêts. L'architecture et les villages sont typiques de l'Allemagne de l'est. Les hébergements en 'Gasthaus' ou en 'Penzion' sympathiques ne manquent pas. Premier arrêt à Werder, juste après la ferme des cochons frisés...
Le lendemain ce sera à Kemberg.
Etape à Kemberg, dans 'l'Abri de la Société de Tir'...
Leipzig sera atteint le troisième jour en fin d'après-midi. Après une traversée de la ville en fête, on rejoint l'Elster qui baigne la ville, direction le Camping un peu excentré au nord-ouest, mais super agréable. La visite de la ville le lendemain ne présente aucune difficulté avec les vélos. Ils nous offrent liberté de mouvement et rapidité d'accès aux différents monuments dispersés aux quatre coins de cette magnifique capitale régionale.
Le 'gothique' s'est emparée de la ville... Des couples complètement déjantés sillonnent rues et places dans une ambiance bon enfant..
Intérieur du monument de la Bataille des Nations, une des dernières déculottées de Napoléon...
Leipzig. Place du Marché. A droite, l'ancienne Mairie.
Après une journée de visite sur place, mise en route vers Grimma, bourgade située au sud-est de la ville, pour y retrouver la Mulde Radweg qui nous mènera aux contreforts des Sudètes, chaîne montagneuse à cheval sur la frontière Germano-Tchèque.
Pour le touriste qui sort des sentiers battus, Pfingstmontag, le lundi de Pentecôte, est un très mauvais jour en Allemagne : TOUT est fermé ! Restaurants, Commerces, Tavernes, Hôtels, Gasthaus... tout !
Cette constatation désolante sera pour nous l'occasion de déballer les tentes et de nous installer en bivouac à Wolkenburg, près de l'aire de pique-nique très bien équipée, en pleine nature, entre un bois de hêtres et la Mulde elle-même.
Du gazon, des toilettes nickel (avec eau, savon, papier et serviettes... le Pérou !
Après une nuit de pluie 'on and off', faible mais bien pénétrante, on se réveille sous un ciel nuageux clair mais sec. Remise en route sur la splendide Mulde Radweg vers Zwickau où les tentes sont mises à sécher dans le parc le temps de casser la croûte.
Pause casse-croûte :1er séchage improvisé dans le parc..
Un tour de ville dans Zwickau nous permet de découvrir la belle "Grand' Place" typique à toutes les anciennes villes allemandes, ainsi que l'église St Marien.
Intérieur de l'église St Marien, un point de passage du Chemin de Compostelle
L'étape du soir sera à Aue. Météo peu engageante et froid humide nous dirigent vers un des Gasthaus de la ville où la chaleur de la chambre permettra aux cyclistes de finir le séchage des tentes et autres équipements encore mouillés. Pas grand chose à dire d'Aue : grosse bourgade bruyante, grise et triste située sur la fin de la Mulde Radweg, ville de passage obligé.
Le 27 mai, reprise de la piste le long de la Mulde. Superbe vélo-route asphaltée en montée continue qui suit le tracé de l'ancienne ligne de chemin de fer Chemnitz-Aue-Adorf. A l'entrée d'Eibenstock des panneaux indiquent la "Karlsroute", rejoignant Karlovy Vary notre destination, via Nové Hamry et Nejdek !
Cette surprise-là n'avait pas été prévue... et pour cause, la vélo-route avait été inaugurée quinze jours avant !!
Super positif Office du Tourisme à Eibenstock ! Un grand merci à Holger Pansch, Coordinateur côté allemand de la Karlsroute, de nous avoir si bien reçus !
Cette nouvelle vélo-route nous faisait gagner plus de 40 km d'un relief redoutable...
Pendant les 29 km de montée jusqu'à la frontière, située à 850 m d'altitude, la température, elle, descend doucement... Au casse croûte de midi il fait 6°.. On a pratiquement tous nos habits sur le dos... Il fait froid et le vent n'arrange rien. La piste serpente parmi les villages puis à travers la forêt.
Deux piliers en béton, une pancarte et et hutte en bois sont tout ce qu'il reste de la frontière. Il y règne 5 petits degrés C...
Le côté tchèque est un régal, même si le revêtement est parfois assassin pour les pneus des montures.. 36 km de descente vers Karlovy Vary : après les gravillons en forêt à la montée, on l'avait bien mérité !
Frontière Allemagne-Tchéquie : autrefois le passage devait être plus compliqué...
Les premiers kilomètres en Tchéquie, jusqu'au abords de K-V, font reculer "la machine à remonter le temps" d'un cran supplémentaire.. Malgré une activité apparente, on sent une grande différence avec l'Allemagne de l'est (qui a bénéficié bien évidemment de la réunification..) se traduisant par la 'modestie' des infrastructures, des villages traversés et même des propriétés individuelles. Les quelques travaux entrepris ici et là, les panneaux publicitaires, les grosses voitures... ne cachent pas un décalage considérable entre les deux pays anciennement 'frères' L'odeur de la fumée de charbon ne trompe pas....
Nova Role : départ de l'Express Régional.
A Karlovy Vary on s'installe à l'hôtel Kosmos, non loin du centre ville. Les décors de l'établissement l'ont gardé ancré dans l'ère soviétique. Pas de problèmes pour nous : les vélos y sont en sécurité !
Le lendemain sera consacré à la visite de l'extraordinaire ville thermale, un vrai bijou d'architecture consommant photo après photo tant les devantures, balcons, tours, pignons et autres décorations sont magnifiques.
...et il y en a tant d'autres...
Janus au pied des marches. Avenir ou passé ? Choix difficile..
Remise en route le lendemain pour la découverte de la Krusnohorska Magistrala comme ils l'appellent... La porte d'entrée se situe à Bozi Dar à 1 028 m d'altitude. Ça promet une belle grimpette qui sera confirmée à partir de Jachymov. Une fois ou deux on devra pousser les vélos tant la pente, en travaux de surcroît, était difficile.
Bozi Dar est atteint en début d'après midi... Il nous aura fallu toute la matinée pour couvrir les 26 misérables kilomètres jusqu'à l'arrêt pique-nique ! Ça augurait bien pour la suite : 150 km sur les crêtes d'une chaîne ressemblant étrangement aux Vosges, tant par le relief que par les paysages traversés.
Traversée de Jachymov... quelle montée !
Le Radium Palace à Jachymov... Ça vous blanchit les dents !
L'étape du jour sera Medenec, unique possibilité d'hébergement (en gîte) dans la première section de la nouvelle vélo-route. On atteindra le village en fin d'après-midi après avoir réussi à parcourir seulement 46 kilomètres tout en montées (jusqu'à 1 240m) et en descentes, en forêt et sur des 'alpages' équipés de tout ce qu'il faut pour faire du ski en hiver...
Gîte sympa appartenant à l'unique 'restaurant-bar-relais de chasse' du village. Après une escouade de cyclistes finissant leur demis, la relève fut assurée par les habituels piliers du bar, avalant bière sur bière tout en refaisant le monde. Pour nous, la soupe aux lentilles et l'assiette de goulache du patron réchaufferont les touristes transis, la bière indispensable à la digestion !
Des montées et des descentes à perte de vue..
La goulache du gîte. Vu le gabarit du patron, valait mieux ne rien laisser..
Les 14° dans la chambre furent vaincus en se glissant dans les duvets. Durant la nuit le chauffage se mit quand-même en route, fort heureusement pour la lessive qui attendait vainement sur les séchoirs surplombant les radiateurs...
Le petit déjeuner du lendemain est avalé avec un grand verre de café turc (à grosse moutures). La tenancière nous montre la météo du jour sur son smartphone : une barre interminable de pluie coiffe les Sudètes.. La journée commençait bien.
Harnachés comme des scaphandriers on met en route pendant que le Comité des Fêtes installait quelques stands et manèges sur la place détrempée par la pluie qui s'était invitée aux festivités...
Début de parcours sans difficultés sur la route mouillée, puis entrée en forêt de pins, de mélèzes, de hêtres... et là ça se gâte.
Vive le vélo sous la pluie !
Fantastiques forêts de hêtres... dommage qu'il y avait tant de relief..
En sortie de forêt c'est la 'taïga-toundra' qui nous attend. Magnifiques étendues de tourbières, de marais, de plans d'eau, parsemés de bouleaux, de conifères et de buissons courts sur pattes...
La taïga-toundra des Sudètes..
Difficile gestion des couches d'habillement. A la montée on transpire, à la descente on gèle.. Trouver la bonne épaisseur n'est pas simple. Les kilomètres défilent lentement... On pousse jusqu'à Mnisek, village 'duty free' sur la frontière. De l'autre côté, à 50 mètres, le bourg de Deutscheinsiedel et sa très sympathique Gasthaus "Zum Einsiedler" qui nous procure le gîte et le couvert.
Le lendemain, en début de matinée on repasse la frontière pour reprendre la vélo-route N° 23, autre désignation de la Krusnohorska Magistrala. Les chemins recouverts d'une épaisse couche de graviers fins, en montée mais aussi en descente nous ralentissent, tout comme les sentes herbeuses à travers les prairies... Cinq bars de pression dans des pneus de VTC n'aident pas !
La signalétique devient soudain imprécise, nous obligeant à naviguer à l'estimée, à la boussole. Après une traversée de forêt sur des chemins défoncés on retrouve la 23 aux abords de Nové Mesto. On se fixe comme objectif Tisa, une bourgade où l'on espère trouver une Gasthaus ou à défaut un camping. Après un deuxième passage involontaire en Allemagne à Cinovec, la vélo-route continue par une succession de villages perdus, anciennes fermes collectives autour desquelles s'est peu à peu constituée une bourgade..
Pensées miniatures sauvages..
Toute seule perchée sur sa colline..
C'était souvent comme ça, sur des kilomètres !
Un bâtiment administratif, une ferme, quelques maisons...
Arrivée à Tisa à 17h00 sous un beau soleil de fin d'après midi mais qui néanmoins ne réchauffe pas les coins d'ombre toujours aussi glaciaux.
Une bière à la Gasthaus, profitant des derniers rayons, un repas très consistant mais tout à fait adapté aux besoins des cyclistes et à 20h10 on pique du nez, épuisés par la géographie tchèque.
Le petit déj. servi à 9h00 nous permet de récupérer en prévision de l'entrée triomphale dans Decin, où l'on doit retrouver l'Elbe, pour l'avant dernière partie du voyage. La carte indiquait un dernier raidillon (sur route) à la sortie du village. Il fut en effet très physique mais atténué par la descente ininterrompue jusqu'à l'Elbe, dont les 4 derniers kilomètres effectués sur une pente à 12%.
On traverse l'Elbe à 12h00, direction le centre. Quelques beaux immeubles, mais pas mal de 'fonctionnel soviétique' aussi.
Belle façade de la Grand' Place de Decin.
Les Couronnes tchèques échangées et les carnets tamponnés à l'Office du Tourisme on refile de l'autre côté du pont pour retrouver l'Elbe Radweg qui démarre rive gauche.
Peu à peu le ciel se couvre gâchant un peu les extraordinaires paysages rencontrés de part et d'autre du fleuve : falaises d'énormes blocs de pierre surmontées de pins et de bouleaux, énormes maisons entourées de forêts de rhododendrons, jardins en terrasse remplis d'azalées...
A Heidenau, à 17 km de Dresde, la pluie, froide et drue, met un terme à la journée de pédalage. On se trouve une Gasthaus dans la ville triste et déserte, trop heureux d'être au sec. Le dîner sera pris dans la seule auberge ouverte, notre Gasthaus ne servant que le pet. déj....
On venait d'apprendre le deuxième mot malheureux de la langue allemande 'Ruhetag'.... 'Jour de fermeture'... et bien évidemment, pour les autres restos en ville, c'était aujourd'hui...
Au réveil, le soleil (et la vie) s'étaient réappropriés la rue. A 7h00, les inlassables cantonniers étaient déjà au boulot à balayer les caniveaux pour la énième fois.
C'est si propre que c'en est stérile !
Maisons sur la rive droite de l'Elbe
Dommage que le soleil n'ait pas été au rendez-vous...
On en prend plein les yeux au réveil !!
Pas un papier, pas un mégot, tout doit disparaître !
2 juin 2015 : pas d'étape bien définie, étant donné les visites prévues tout au long de la journée... On se fixe une limite d'étape vers 19h00.
La ville de Dresde est assez rapidement atteinte. Balade bucolique à travers les champs qui bordent le fleuve. Soleil, vent chaud, parfums des acacias et des sureaux, du colza, du foin qui vient d'être coupé... Beaucoup d'activité sur la piste à l'approche de la ville, mais aussi sur l'eau.
De magnifiques demeures, épargnées par les terribles bombardements de février '45, s'alignent sur les coteaux bordant le fleuve, jardins en terrasses, vignobles, châteaux, oriflammes....
Visite assez rapide du centre de Dresden, totalement reconstruit, projetant une image d'irréel, presque factice, tant tout est neuf... A mes yeux, l'intérieur de la Cathédrale en est l'illustration la plus convaincante.
Un vrai décor d'Hollywood...
A la sortie de Dresden, l'ancienne usine de cigarettes Yenidze, surnommée 'Tabakmoschee'.
Les coteaux avant Meißen... pays de vin blanc, sec et fruité..
Meißen, atteinte en début d'après midi, est une ville spectaculaire, longtemps connue pour sa porcelaine fine, un joyau d'architecture.
On laisse les vélos à l'Office du Tourisme, afin de monter vers la cathédrale qui surplombe le fleuve et le reste de la ville. Splendide balade parmi les rues étroites, escaliers fleuris, ruelles pavées... ! Malheureusement chaque ville demanderait plusieurs jours de visite...
Meißen : en montant vers la cathédrale
Meißen rive droite et vue sur le fleuve
On aurait pu visiter cette ville pendant des heures, explorer les venelles, entrer dans les boutiques, découvrir les trésors... mais les heures tournaient et la piste nous attendait.
Elle continuera à travers les prairies bordant le fleuve, serpentant parmi les saules et les fruitiers.
Un parcours non recommandé en cas de rhume des foins..
Une déviation au niveau de Riesa, ville ne présentant aucun intérêt, nous expédie sur une petite route de campagne qui nous amène, à 19h00 à Strehla. L'auberge locale dans une sorte de cour de ferme nous paraît sympa. Ce sera l'étape du soir.
L'établissement fonctionne du jeudi soir au dimanche soir mais la patronne nous prépare malgré tout un super repas. Après un schnaps offert par la maison, s'en suit une visite des locaux...impressionnants, puisqu'ils permettent de recevoir plus de 200 personnes dans une enfilade de salles totalement insoupçonnables de l'extérieur !
On évite de justesse une embuscade au bar avec le patron, visiblement plus à même d'ingurgiter toutes sortes de boissons que nous. Ce sera un 'demi' supplémentaire seulement...
La salle des banquets....
3 juin 2015 : première bataille avec le vent, et quelle bataille. Il soufflait relativement chaud du nord-ouest, plein face ! Il n'a pas faibli de la journée...
Longue balade le long de l'Elbe, par champs et villages, la plupart proprets, certains en vrac...
De place en place des 'nilomètres' indiquent les crues successives de l'Elbe. Les hauteurs atteintes sont impressionnantes. A la 'ferme' de Strehla, en 2013, l'eau était montée à plus d'un mètre soixante dans la cour... Au printemps l'Elbe sort régulièrement de son lit...
Rapide passage à Torgau et dans l'église 'cycliste' de Weßnig avant de nous arrêter à Pretzsch à la boulangerie-penzion de Mr et Mme Schütze.
Tondeuses à gazon sur une des nombreuses digues..
Eglise cycliste de Weßnig..
Distributeur gratuit d'eau minérale, plate et gazeuse s'il vous plait !
A chacun sa couleur et son style de toiture..
Fast food à Torgau... 'bon appétît' .. Beurk..
Céramiste local.. explication du process par l'image..
Arrivée à Pretzsch en fin d'après-midi. Après les ablutions d'usage et s'être habillés en 'êtres humains' on se rend à l'unique auberge pour la bière traditionnelle et le dîner.
Le menu est ahurissant tant les prix sont modestes ! La bière à 2 euros... les plats entre 4 et 6 euros... les alcools à 1.2 euros... Autre planète, autre temps !
Repas excellent !
Drôle de coutume des clients entrant dans le bar : ils 'toquent' du doigt chaque table occupée en guise de salutation, de bonjour... puis vont s'asseoir à leur tour.
Une bière brune en attendant le repas...
La nouvelle journée démarre avec un passage de l'Elbe sur le bac. La piste passe de l'autre côté à Pretzsch avant de filer sur Lutherstadt.
Le bac à Pretzsch, un des très nombreux permettant la traversée tout au long du fleuve..
Les villages traversés sont aussi vides et endormis que tous ceux vus jusqu'alors. Pas grande activité hormis des commères discutant sur leur pas de porte ou l'occasionnel cantonnier balayant pour la énième fois la poussière des caniveaux.
La piste nous mène à Lutherstadt où la 'boucle du sud' est bouclée. Nous y étions passés sur le chemin de 'descente' vers Leipzig... Le voyage tire à sa fin..
Visite de la ville qui ressemble tant aux autres villes historiques allemandes, avec grand-place, Rathaus (+ Keller bien sûr). La ville se prépare à célébrer les 500 ans de la Réforme, en 2017. Luther est omniprésent.
Selfie 'fish-eye' sur la Place du marché...
Statue de Luther sur la Place du marché
La R1, qui nous mènera à Berlin, passe au coin de la Place du marché et file vers le nord, d'abord à travers des banlieues 'modestes', puis à travers plaines et bois. Chemins en tout venant, en sable compacté, bitume magnifique, pavés auto-bloquants... tout y passe !
Les senteurs et la nature réveillent le bonheur de l'enfance : pins, acacias, sureaux, colza, herbes folles, coquelicots, bleuets...
...des kilomètres de pistes super...
On arrête à Bad Belzig, petite station thermale fréquentée par les Berlinois...Les vélos sont rangés dans la cour de la Penzion.. Promenade digestive en ville après le dîner. Un panneau fixé au-dessus de la porte indique que Luther a prêché dans la petite église..
5 juin 2015... dernière réelle étape cyclo du voyage... Ce soir on sera dans les environs de la capitale, évitant néanmoins de nous y installer pour les deux nuits restantes; la finale de la coupe de l'UEFA ayant eu pour effet de propulser les prix des pensions et autres hébergements à des niveaux stratosphériques...
L'approche de Berlin commence par une magnifique balade en plaine et en forêt. Les autoroutes traversées nous rappellent malgré tout que la 'civilisation' se rapproche...
La fin du parcours se fera le long des très nombreux lacs qui se trouvent à l'ouest, sud-ouest de la capitale.. Puis ce sera Potsdam où on perd la R1 et où l'Office du Tourisme est introuvable.. Nos recherches nous mènent à travers une ville très vivante, lumineuse : grandes artères piétonnes.. quelques beaux monuments reconstruits... Dommage que l'on n'ait pas le temps d'en faire une exploration plus approfondie.. Faudra revenir !
La piste retrouvée passe sur la Glienicke Brücke et nous mène à l'étape du soir : Berlin Wannsee, banlieue à une vingtaine de kilomètres de la Porte de Brandebourg.
Brück : arrêt obligatoire pour un café et une pâtisserie...
Un des lacs bordant Potsdam
Aperçu du centre de Potsdam.
Cette fois-ci la 2ème boucle était bouclée..
Le 6 juin et le 7 juin sont consacrés à parcourir Berlin en long et en large...
Grâce aux vélos nous avons ainsi pu re-découvrir/découvrir des quartiers très éloignés des uns des autres, couvrant facilement les grandes distances les séparant.
Tiergarten, Porte de Brandebourg, Unter den Linden, Alexander Platz, East side Gallery, le monument des 'Trois hommes' sur la Spree, la Frankfurter Tor avec ses immeubles soviétiques, Check Point Charlie, le mémorial de la "Topographie de la Terreur", le mémorial de l'Holocauste, l'église du Kaiser Wilhelm, les berges de la Spree, le parlement, Charlottenburg, le château de Bellevue.... et tant d'autres...
Merveilleux voyage dans une machine à remonter le temps, difficile à décrire tant tout réside dans le vécu, le ressenti, la sensibilité de chacun au vent d'été, aux fleurs des champs, au parfums des foins et des forêts, à la lumière..
Comme tous les voyages, celui-ci m'invite une fois encore à recommencer !!
Go ? No Go ? Pour Rock'n'Roll et moi c'est tout décidé ! C'est GO !!