Berlin-La Pologne-Kaliningrad-Klaipeda par la véloroute R1. Jour 4
Publié le 13 Mai 2013
Berlin-La Pologne-Kaliningrad-Klaipeda par la véloroute R1. Jour 4
13 juin 2013. Miedzychod > Trzcianka. 102kms Chaud !
Comme d'hab', petit déjeuner de circonstance afin de préparer le cycliste aux 100+ kms qui l'attendaient !
Rock'n'Roll, qui avait eu les honneurs du garage du patron, est bâté à 7h30, prêt à affronter une nouvelle journée de routes pourries..
Petit tour en ville pour en visiter les hauts lieux, fort sympathiques !
Miedzychod, centre ville
Miedzychod
Boni Blue, la dernière mode à Miedzychod...
Sortie du bourg sur une piste magnifique, malheureusement trop courte.
Les 30kms suivants sont parcourus sur la route 160, très passante et souvent défoncée, en direction du nord, jusqu'à Drezdenko.
Pas question de rêver. C'est 30km les yeux rivés sur la chaussée pleine de trous et dans le rétro, au cas où... Arrivée à Drezdenko en milieu de matinée.
Petit tour dans le centre ville de Drezdenko, très sympa !
La Magnifique Mairie
Coup de tampon dans le carnet et ballade à pieds en poussant le vélo pour visiter quelques beaux spécimens d'architecture. Sur le côté de la Mairie, curieuse porte basse encadrée de deux colonnes surmontées de globes...
Un buste martial coiffe un gros bloc de pierre. L'inscription "Polonais pour toujours" rappelle la fierté et des convictions de ce peuple tiré à hue et à dia durant toute son histoire ..
Remise en route sur une chaussée moins passante. Forêts de pins et de bouleaux à perte de vue. Grosses exploitations forestières.
Les Polonais roulent comme des malades sur des routes souvent défoncées. Heureusement qu'ils ont les phares allumés. Au moins on les voit venir de loin...
Rencontre d'un couple de Hollandais. Ils faisaient la R1 en sens inverse. Me déconseillent plusieurs "campings" sur la route. Pour l'instant je n'en avais pas encore trouvé un seul qui corresponde à mes étapes... et, soyons honnêtes, y'a pas photo quand on trouve des hébergements corrects avec un bon lit, une douche et un petit déjeuner de déménageur pour moins de € 20 la nuit !
Arrêt à Krzyz pour ravitaillement en eau et coup de tampon à la mairie. Au carrefour avec la 123, la route 174 part vers l'est.
Une énième Sainte Vierge décore le carrefour. Une belle forêt de petits arbres se profile... mais à peine les premiers chênes passés j'ai le droit à une attaque en bonne et due forme par des escadrilles de taons et de mouches excitées par la météo qui devenait orageuse. Une seule façon de limiter leur acharnement: ne pas s'arrêter et pédaler comme un dingue !
Succession de patelins miteux baignant dans une odeur de lisier qui ferait passer certaines effluves bretonnes pour du Chanel N° 5.. A Wielen, une chapelle abandonnée dans un parc (comment est-ce possible en Pologne ?) attend un sursaut patriotique !
Chapelle à Wielen
(Faut dire qu'avec un tel nombre de calvaires, de Vierges Marie et de statues du Pape polonais à entretenir, les crédits doivent être sérieusement ponctionnés...).
... et il y en a des milliers...
Pilska, Folsztyn, Nowe Dwory, Jedrzejewo, Gajewo.... alignements de maisons en crépi gris implantées à 50m de la route, rues en sable, mares aux canards, nids de cigognes -clac, clac, clac... un peu déprime tout ça...
Les fenêtres en PVC oscillo-battant que l'on voit partout surprennent quand-même !
Une belle grange en pierres, que fait-elle là ?
Casse-croûte rapide dans l'arrêt de bus face au cimetière, plus par besoin que par envie... Ca devait être le défouloir des jeunes du village vu le nombre de capotes qui trainaient...
A Gajewo, au carrefour de la 153, des Turcs avaient installé un marché de vêtements dans une ancienne station service... Pas un piètre client, pourtant la marchandise ne manquait pas !
Redoublement des attaques d'insectes volants de toutes ailes. 17km à souffler, enlever et remettre le casque, car bien sûr, les bestioles s'enfilaient dans les fentes et devenaient folles de ne plus pouvoir en sortir... 17km de coups de bras inutiles, de jurons, de claques sur les jambes... jusqu'à l'entrée de Trzcianka où j'avais repéré le Nowe Ajax hôtel à l'autre extrémité de la ville, au bord du stade..
Passage à l'OT pour un coup de tampon. Personnel sympa. Une statue de Jean-Paul II dans le square.. Pas excellente la ressemblance.. mais fleurie quand-même !
Hôtel un peu soviétique. Je m'imaginais la grosse matronne, installée sur le palier de l'étage à vérifier les allées et venues des clients... C'était un autre temps. Maintenant un billard, pas totalement de niveau, a pris sa place !
Le vélo est garé dans une salle du rez de chaussée. Nickel.
Horreur, pas de bière au bar !! Incroyable même !
Le repas du soir, servi par la cuisinière elle-même, était très consistant et surtout bien gras ! Difficile de le faire passer à l'eau gazeuse... La télé hurle sur le grand écran du restaurant. La télé réalité polonaise c'est quelque chose !!!
Malgré les kms, la journée n'avait pas été trop pénible.
Le ciel se voile, il fait très lourd. La fille de l'OT avait certainement raison: on aura le droit à l'orage. Tant mieux, ça fera du bien.
La partie de Pologne que je venais de traverser ne respirait pas la gaité. Le tourisme n'est pas encore très bien "maîtrisé", pourtant il y en a des panneaux de financements européens !...
Peu de gens parlent autre chose que le Polonais.
A l'exception de quelques quartiers, de quelques belles rénovations, les villes sont un peu tristes, les façades, qui à une époque devaient être superbes sont malheureusement pas mal délabrées. Les murs sont envahis de calicots et de panneaux publicitaires criards..
Commerces à Malbork, un peu plus loin..
Les magasins sont strictement utilitaires: pourquoi perdre son temps à décorer la vitrine ? On remplit la vitrine et on vend.
Tout le stock est en vitrine..
Quant aux routes et rues...pas de commentaires !
... et ici, c'est pas encore trop mauvais...
Dans les villages c'est encore moins gai. C'est triste et gris; l'odeur de lisier n'arrange rien.
Les exploitations agricoles, implantées dans les locaux d'anciennes fermes collectives, sont bordéliques. Des tas de vieilles machines s'entassent dans des parcs à ferraille.
On y rénove un bâtiment et le reste tombe en ruines.. Des petites boîtes privées s'y installent pour faire leur business...
La grande herbe, les buddleias et les sureaux gagnent du terrain chaque jour, recouvrant les grandes dalles de ciment des cours.
Mais de quoi je me plains ? C'est la belle saison....