Espagne et Portugal en vélo : 1 400km de reliefs 'physiques' et de chaleur. Santiago de Compostela - Le retour.
Publié le 5 Juillet 2014
Espagne et Portugal en vélo : 1 400 km de reliefs 'physiques' et de chaleur. La fin du voyage.
30 juin et 1er juillet 2014. Santiago de Compostela 'all day'. Une vingtaine de km parcourus...Temps gris, pluvieux et froid. Retour vers la France.
Faut maintenant penser au retour !
Pendant le voyage Rémi et moi avions rediscuté du retour. Aucun intérêt de transiter via la Bretagne compte tenu de la tournure des évènements. De plus, l'option de filer directement vers Irun en autocar était bien moins coûteuse, plus rapide et plus sûre que de tenter de trouver de la place dans le Ferry partant de Gijon vers Saint-Nazaire. Le dernier tronçon Irun/Hendaye - Paris ne présentait aucun problème : on avait l'embarras du choix au niveau des trains.
Donc, dès le petit déjeuner fini on file à la 'Estacion de Autobuses' dans l'espoir de trouver de la place dans le bus partant à 18h00. Pas de chance, trois des quatre places de vélo étaient déjà prises. Le bus de demain matin à 7h00 ne serait pas d'un grand secours car arrivant à 22h00 à Irun, il nous laisserait sur le tapis en ce qui concerne la continuation en train vers Paris.
La solution retenue fut donc de réserver des places dans le bus du 1er juillet, partant à 18h00 et arrivant à lendemain à 07h00 à Irun.
La perspective de passer la nuit assis dans le bus n'était pas réjouissante mais au niveau du coût kilométrique la solution était imbattable.
La très sympathique préposée des cars Alsa nous informe de l'obligation de démonter les roues avant des vélos et d'emballer l'ensemble (vélo + roue avant) afin d'éviter de causer des dégâts aux autres bagages en soute.
Les billets pris on file à l'hostal afin de reconfirmer une nuit supplémentaire et demander où l'on pourrait trouver de quoi emballer les ânes. Ils nous indiquent une "Ferreteria" (quincaillerie) à 300m. Le patron connaît la musique et nous demande combien de vélos sont concernés ? Deux vélos c'est 10m de plastique à bulles, tout préparé, fourni avec rouleau de scotch large.
La logistique étant assurée on repart en ville vers 11h30.
Les marchands font feu de tout bois !
Un vélo qui ne connaît pas les côtes ? j'ai pas dû acheter le bon !
Help !
Premier arrêt la Cathédrale, cette fois-ci accessible, mais uniquement par la porte de la Place de Praterias car la messe des pèlerins était en cours. La cathédrale est bondée.
On arrive au moment ou l' équipe de huit 'tiraboleiros' mettent en oeuvre le 'botafumeiro', énorme encensoir de 1,6m de haut, pesant plus de 50kg...
L'impressionant 'botafumeiro' en pleine manoeuvre...
Très rapidement il se met à balancer décrivant un arc de plus en plus important dans le transept de la cathédrale et laissant derrière lui une trainée de fumée d'encens. L'opération est spectaculaire et dure environ 10 minutes. Au plus fort de l'amplitude, il balance pratiquement d'une horizontale à l'autre. A l'origine, l'exercice permettait, paraît-t-il, de parfumer l'air, car la savonnette n'était pas connue de tous....
La messe finie il est enfin possible de 'déambuler' à travers l'édifice et d'admirer l'extraordinaire richesse des nombreuses chapelles et les autres merveilles....
Douceur des jeux de lumière.
"Welcome to this place of prayer; please come in" qu'elle dit la pancarte...
Ils ont de l'humour à Compostelle !
Chapelle du Pilier avec ses décors de coquilles en trompe l'oeil...
Le pavage
Décorations murales
Santiago Matamoros tuant les Maures... (des fleurs cachent ses exploits pour ne pas froisser la sensibilité chrétienne......
Santiago Matamoros en plein boulot !
Une des 12 Croix de Consécration datant de 1211. Soleil, Lune, Alpha, Oméga
Au chapître 'démesure' on reste abasourdis par la profusion du Baroque entourant St Jacques dans la Chapelle Majeure... dégoulinade d'ors et d'argents, angelots, torsades, fleurs, motifs divers. Trop c'est trop... Faut quand même rappeler que c'est un édifice Roman....
La chapelle majeure. Statue de St Jacques.
Les pèlerins font la queue pour passer derrière la statue de St Jacques et y poser les mains : scouts portant banières, femmes de missions polonaises, coiffées de leur fichus bleus, jeunes filles bras nus et en shorts, bonnes soeurs, vieux routards le sac encore sur le dos, touristes en tous genres, croyants purs et durs... et nous qui regardons de loin..
Déjeuner 'du pèlerin' un peu bourratif dans un café en face de la fac de médecine.
On termine notre visite vers 15h00, contents d'avoir emporté polaire et veste imperméable.. Il fait froid et il brouillasse.
Les pierres grises des bâtiments le sont encore plus sous le ciel bouché et bas... Plutôt tristounet cette fin de voyage, mais faut bien qu'il y ait une raison à la verdure des collines...
Vue de la colline d'en face, architecture froide et impersonnelle..
Hier en arrivant, on avait vu que de 15h à 17h, au Couvent de San Francisco, il serait possible de recevoir un document commémorant le 800ème anniversaire du pèlerinage de St François d'Assise à St Jacques de Compostelle.
La queue n'est pas longue car l'information était très discrète. Assise à une petite table, une femme délivre des certificats sur présentation de la crédencial, en ajoutant un coup de tampon à celle-ci.. Nous lui expliquons que notre périple ne répondait pas exactement aux critères du pèlerinage 'orthodoxe'. Pas de soucis, elle nous remit à chacun un diplôme attestant de notre passage ainsi qu'un magnifique coup de tampon dans nos carnets de voyage respectifs. Tant de gentillesse et de simplicité... C'était comme un gros rayon de soleil dans la grisaille de l'après-midi.
Une rue du centre
La météo se dégradant rapidement, décision est prise de retourner à l'hostal. (Le louageur est venu et la Clio est partie. Ouf, un problème réglé).
1er juillet 2014, météo pourrie. Vent, pluie, nuages bas, la totale. On comprend le lien celtique de la Galice... Pas grand chose à faire que de préparer les sacs et d'attendre l'heure de nous rendre à la gare routière. A moins d'une éclaircie, la promenade risque d'être compromise. Vers 14h00 le ciel se dégage un peu et on décide de faire un dernier passage devant la Cathédrale, histoire d'immortaliser la présence des ânes de métal et de leurs cavaliers à Compostelle.
Rock'n'Roll et son cavalier, pas très rapides mais arrivés quand-même !
"Socle du Monde" - Socle magique N° 3 - Piero Manzoni 1961 - Hommage à Galileo.
Sans commentaires...
Notre dernier repas de pèlerin, pris dans un petit café qui ne payait pas de mine, est une surprise bien agréable !
Pour € 10, tarif syndical, on a le droit à un repas magnifique comprenant une bouteille de vin ... à 10°... le premier que l'on buvait depuis la France..
Une belle sortie d'Egypte, polychrome.
Finalement à 16h00 il est temps de rejoindre la 'Estacion'. Démontage des sacoches, de la roue avant, du rétro et des autres accessoires fragiles. Selle baissée au max et guidon dans l'axe du cadre. Attention particulière au dérailleur... Emballage des ânes pour le voyage en soute : 5m de plastique à bulles et un demi rouleau de ruban adhésif chacun.. (6m de plastique à bulles auraient été plus commodes).
Ils ne risquent pas de se sauver...
A 18h10 le bus s'ébranle vers le nord d'abord : A Coruña puis Lugo, Ribadeo, Luarca, Aviles, Gijon, Oveido, Llanes, Santander, Bilbao... arrivant finalement à Irun à 7h02, mardi 2 juillet.
Nuit de pluie non stop, de virages et de ronds-points, de course vers l'est le long de la côte, villes mouillées, vides et tristes... Pas ou très peu de sommeil dans les fauteuils raides et serrés... 4 chauffeurs se relaient, dont une femme 'Fangio', un 'Sterling Moss' et un 'Tarass Boulba' (qui calme rapidement une classe de jeunes montés à Bilbao). Le terminus à Irun est une cour de la Renfe, les chemins de fer espagnols. A peine garé, le chauffeur arrête le car, ouvre les soutes et disparaît, laissant à chacun le soin de récupérer ses billes . Pas de casse, ouf !
Y'a plus qu'à tout remonter...
Le ciel était très menaçant mais on réussit à tout remettre en ordre et à regagner la France où le 1er arrêt est la gare de Hendaye. Ce sera le train de 12h45, arrivant à Paris à 18h33.... encore pas mal de temps à attendre, mais depuis avant-hier on avait pris le pli..
Le café-croissants-tartines du bistro en face la gare nous remet du baume au coeur. Dehors il tombait des seaux d'eau !
A midi le train se positionne en gare nous laissant tout le temps nécessaire pour charger les ânes pour leur dernier voyage assisté.
18h30 Gare Montparnasse. L'aventure est finie...
Merci Rémi de m'avoir si souvent attendu !
Un dernier article, à venir dans les prochains jours, concluera ce voyage... car demain, c'est direction l'Ile de Wight, pour un deuxième coup de vélo avec ma fille !!