Irlande en Vélo - The Ring of Kerry avec ma fille. Killarney-Glenbeigh. Jour 3.
Publié le 21 Novembre 2013
Irlande en Vélo - The Ring of Kerry avec ma Fille-Killarney-Rossbeigh.
Jour 3
Le 15 septembre 2013. 47km
Mauvaise nuit à cause de deux grives saoules rentrées à 4h du matin... Portes qui claquent, gloussements et rires avinés, conversations bruyantes.... la totale pour mettre les cyclistes de bonne humeur.
Debout à 8h00. Petit déj. irlandais pour affronter une météo qui n'augurait rien de bon: oeufs, bacon, saucisses, boudin noir, tomates, haricots (baked beans), toasts, confiture, café....
Le personnel de l'hôtel avait sorti nos vélos de la lingerie. Ils avaient du en baver car les deux ânes étaient attachés l'un à l'autre. Y'avait plus qu'à les bâter.
L'exercice à peine fini, la pluie se met à tomber drue et froide...
Un bonnet de douche sur le casque et les guètres de son père... pas très élégant, mais efficace !
Retour dans le hall pour enfiler pantalon de pluie, vestes et guètres et nous voilà partis sous une averse soutenue, vers le centre ville pour rejoindre le "départ" du Ring of Kerry.
Après maintes investigations et lectures sur le sens à emprunter, on décide de parcourir le fameux anneau dans le sens contraire des aiguilles d'une montre, c'est à dire comme les bus de touristes....
Qu'importe la pluie, l'aventure commençait enfin !
Une première dizaine de kilomètres pas sympas à cause de la densité de la circulation, de l'étroitesse de la route et de la pluie qui s'installait pour durer.
L'arbre était très grand et la maison très petite !....
Les véhicules nous doublaient larges mais on se prenait des douches d'embruns à chaque dépassement. Le bruit était incessant.
Dommage de ne pas y avoir pensé avant...
Apparition des premières pancartes de limitation de vitesse ... 100 km/h sur des routes étroites et pourries... On en verra d'autres, plus ahurissantes encore...
A Beaufort Bridge, je propose à Jenny de passer chez le pompiste situé face au pont, histoire d'acheter quelques victuailles pour le pique nique du midi et demander -à tout hasard- s'il peut nous tamponner nos carnets... qu'on ait au moins un tampon en date du 15 !
Achat de pain, de fromage et de 'bologna' (saucisse reconstituée dont vaut mieux pas connaître la composition) dans la station/magasin qui vendait aussi bien de la teinture pour marquer les moutons, des niches pour chiens, des journaux, des conserves et un peu de charcuterie qui se morfondait dans une vitrine bien peu garnie...
Brendan.
On y rencontre Brendan, un Irlandais bien sympa qui nous aborde, curieux de voir des scaphandriers circuler en vélo. Il nous indique une petite route alternative pour rejoindre Killorglin, nous évitant ainsi à circuler sur la "nationale". Bon brin de causette. Il nous recommande chaleureusement de passer par Valentia Island et de considérer une escale à l'hôtel "Moorings" à Port Magee... celui que Jenny avait justement réservé... Heureux de cette rencontre, on se quitte, le remerciant bien vivement pour ses conseils.
A vendre, à louer....la crise a laissé des traces..
Moutons songeurs..
Cycliste heureuse, en plein effort !
A peine le pont traversé on se retrouve au calme sur une petite route qui file parallèlement à la "nationale" par bois et villages, jusqu'à Killorglin où on trouve une table de pique-nique le long de la rivière. La pluie avait cessé. Le ciel était encore bien gris mais pas suffisamment menaçant pour effrayer les cyclistes..
100% chimique, mais quand on a faim on ferme les yeux !
Photos de la fameuse chèvre de Killorglin de l'autre côté du pont.
La Chèvre Puck
Petit tour en ville. Magasins très colorés...
Vantard !!
Un des nombreux tableaux de gris et de verts...
La serveuse d'un pub nous indique la route à suivre pour continuer à éviter la nationale, en passant par Caragh Lake, immense lac en contrebas de la route recommandée, accessible par un petit sentier que Jenny et moi empruntons à tour de rôle, ne voulant pas laisser les ânes seuls sur le bord du chemin...
Caragh Lake
Sur la route, le soleil avait finalement percé la masse nuageuse. Il faisait maintenant beau et même chaud. Vues splendides au bord de l'eau.
Remise en route requinqués par le changement de météo, mais avec un fort vent de face... On ne peut pas tout avoir !
Notre petite route débouche sur la nationale que l'on doit emprunter sur quelques kilomètres et c'est enfin Glenbeigh, où l'on bifurque à droite vers Rossbeigh, située au bord d'une péninsule composée de dunes herbeuses et d'une immense plage de sable, orientée Nord/Sud. Le vent est tel que l'on doit s'arrêter plusieurs fois pour reprendre nos esprits, tant il nous saoule... Les côtes s'en mêlent aussi....
Une fin de parcours éprouvante...
Le B & B est sur une hauteur, offrant une vue à couper le souffle de la baie de Dingle. Devant nous, des kilomètres carrés de crêtes blanches coiffant les vagues qui viennent inlassablement mourir sur le sable.
Après les moutons à l'unité, les moutons au kilomètre !
Les lumières et les couleurs sont magiques, changeant constamment au gré d'un passage nuageux au large. C'est comme un tableau impressionniste vu à travers un kaléidoscope 'grand angle' . Derrière la dune, des prés salés d'herbes et de roseaux.
Les herbes folles de la dune
L'ouïe et la vue sont mis à rude épreuve. On voudrait tout voir, sentir, entendre et emmagasiner pour pouvoir le raconter. Tâche impossible.
Derrière nous, les montagnes formant "notre" côte sont à contre-jour, dessinant des silhouettes de dégradés de gris qui rivalisent avec celles des nuages percés par des rayons de soleil, tel un gigantesque éventail lumineux posé sur la mer.
On s'installe rapidement au B & B afin de profiter au maximum de cette lumière unique de fin d'après midi.
Saisissants contrastes de formes et de couleurs !
Descente à pied sur l'immense plage de 3km de long pour tâcher de prendre la mesure des éléments....
3km de plage parfaitement plane, mais peu de baigneurs...
Vent, soleil, eau, herbes folles, contre-jours, embruns, galets rouges, verts, gris...
Sur la plage, alignements de poteaux en bois... restes d'un quai, d'un brise lames ?
On ira jusqu'aux restes d'un bateau cotonnier échoué suite à un incendie, au début du 19ème siècle. Il apparaît et disparaît au gré des marées et du mouvement des sables...
Malgé la technique, impossible de tout faire rentrer dans la petite boite...
Le vent et la marche creusent !
Le seul 'restaurant' de Rossbeigh a fermé définitivement ses portes. Pas d'autre solution que de reprendre les montures, débarrassées des sacoches, et de filer en 'ville' au pub local.
Ambiance très chaleureuse, typique des pubs: tables basses, fauteuils, tapis, cuivres, fléchettes, tableaux d'artistes locaux, long bar en bois...odeurs de bière...
Pour nous ce sera deux faux-filets splendides avec frites taille XXL et légumes d'accompagnement. Le tout, bien arrosé. On l'avait bien mérité !
Ils nous avaient vus venir: on a eu droit à frites et purée !!
Retour à notre B & B dans le noir. C'est la première fois que je me sers de ma lumière... de nuit. Le vent est tombé.
Heureux de parquer les deux ânes de métal dans le couloir de la Guest House et de retrouver l'horizontale après une magnifique journée de contrastes de tous ordres. Que du bonheur !!