L'île de Wight en vélo avec ma fille. Jour 1. Paris - Portsmouth
Publié le 20 Septembre 2014
L'île de Wight en vélo avec ma fille.
3 septembre 2014. Jour 1. Paris - Portsmouth...
Jenny arrive à 8h15. A 8h40 les ânes sont bâtés, les photos du départ prises, les adieux faits et nous en route, direction le bd. Jean Jaurès.
Le père et sa fille à la mise en route...
A Stalingrad c'est tout droit par la rue La Fayette jusqu'aux rues de Chateaudun puis St Lazare. La remontée de la rue d'Amsterdam s'effectue en poussant les vélos sur le trottoir pour entrer "à niveau" dans la salle des pas perdus de la gare.
Attente...
Trajet cool par une belle matinée ensoleillée et tonique. Paris sort de sa torpeur de vacances... les dames montrent leur bronzage. La mauvaise humeur légendaire du parisien n'a pas encore refait surface....à la hauteur de la Gare du Nord, un Africain, nous voyant passer avec nos petits mâts à fanions, chante à tue-tête : "Paris c'est magnifique, c'est cosmopolite" !!... A la gare du nord c'est particulièrement vrai !
L'inter-cités pour Caen est à quai 20 minutes avant le départ ce qui nous laisse tout le temps pour démonter sacs et sacoches et charger les mulets et l'équipement. Les deux places de vélo ne sont pas très larges et ce n'est pas particulièrement facile de suspendre les montures aux crochets compte tenu de la rembarde sur la petite plateforme...
Pas beaucoup de place mais on ne peut pas se plaindre, c'est gratuit sur l'Inter-cité !
Faudra s'y prendre suffisamment tôt pour les décharger. Le train démarre à 10h10 précises. Premier arrêt Caen.
La première surprise c'est le système de réservation des places dans le compartiment : des petits cartons glissés dans un support en plastique transparent !! Wake up SNCF, on n'est plus au temps de la vapeur ! Faut dire quand même que question confort et place pour les jambes, l'Inter-cité bat le TGV à plate-couture.
A 11h45 on prépare l'arrivée : vélos décrochés, sacs empilés à côté de la porte, prêts à sauter sur le quai dès l'arrêt. Heureusement c'est le quai N° 1 ce qui nous évite bien des tracas de souterrains, escaliers etc.., les ascenseurs étant plus courts que les vélos. Bravo aux têtes pensantes de la SNCF; c'était pourtant pas compliqué de prendre modèle sur les Allemands !
La dame avec son panier à chat sort la première. La pauvre bête, miaulant à tue tête, n'en pouvait plus dans sa cage à la Louis XI... En moins de deux minutes tout est sur le quai.
Quelques rues, un pont ou deux et on se retrouve sur le chemin de halage du canal de Caen à la mer, transformé en voie verte magnifique.
Pur bonheur de ciel bleu, de soleil et de petit vent de face. La quinzaine de kilomètres qui séparent Caen de la côte sont rapidement avalés tout comme le sandwich à 5 euros de la maison Gondrée à Bénouville.
Le nouveau Pegasus Bridge, plus long que l'original.
Le café-restaurant, établi au coin de Pegasus Bridge, endroit mythique des premières heures du débarquement en juin 1944, est un véritable reliquaire, incroyable lieu de mémoire, contenant mille objets historiques : cartes, uniformes, badges, photographies, armes, casques, fanions et drapeaux, etc... le tout portant des étiquettes expliquant la provenance, la date et les circonstances du don.
Combien ne sont pas allés plus loin que la plage ?...
La patronne, fille des propriétaires de l'époque, entretient cette 'première maison de France libérée par les alliés' au petit matin du 6 juin, avec une passion haute en couleurs ! Le pont d'origine, ainsi que des planeurs ayant amené la sixième division aéroportée britannique, sont exposés dans un musée de l'autre côté du canal.
Le pont se lève, une barge passe.
Continuation sur la piste jusqu'à Ouistreham, le port de Caen.
Le bateau des Phares et Balises.
Re-attente devant la gare portuaire
1ère 'Contribution à la culture' du voyage
Au terminal du Ferry l'enregistrement se fait sans difficultés, puis après une longue attente, les cyclistes et l'unique motard sont engloutis par la baleine, menu fretin dirigé vers une alcôve où tout est solidement attaché pour la traversée.
Mer calme, soleil, ciel bleu, pas un nuage à l'horizon et plus de six heures devant nous avant l'arrivée prévue à 21h15 locales.
La France est déjà loin derrière...
Un thé dans le salon et un excellent repas au restaurant aideront à faire passer le temps, tout comme le roupillon de Jenny au soleil sur le pont, à l'abri de la brise.
Jenny en plein effort !
L'après-midi s'étire... Peu à peu on commence à distinguer les lumières de la côte anglaise. On passe à l'est de Wight au moment où le soleil disparaît derrière l'horizon. Des bateaux, attendent leur créneau, immobiles au large.
Sur l'horizon, Bembridge et l'île de Wight
Après une approche lente et précise à travers le Solent et l'estuaire, notre ferry arrive à quai à l'heure prévue. Débarquement sans problèmes. On fait un bout de chemin avec deux cyclistes du bateau qui se rendaient à la gare. Pas plus mal car malgré le peu de circulation à cette heure de la nuit, les abords du port sont assez compliqués.
Arrivés à un carrefour, un cycliste rentrant chez lui nous demande si l'on avait besoin d'aide. Après une longue balade à travers un dédale de petites rues de Portsmouth on arrive à l'esplanade, large trottoir dallé, désert, faiblement éclairé de tristes guirlandes vertes et jaunes, bordant des kilomètres de plages de galets... Une jetée, (The Pier), que l'on trouve dans tant de villes de bord de mer en Angleterre, fermée au public pour cause de délabrement, se projette en mer devant l'hôtel. Un graffiti semble résumer l'opinion qu'en ont les locaux... "Take the pier down Bertha..." Check-in rapide, vélos rangés dans un bureau.
Notre voyage avait bien commencé ! Demain c'est Wight !