Paris - Bretagne par Chartres et le Mont Saint Michel. Jour 4
Publié le 13 Novembre 2012
Jour 4. Domfront - Courtils par la Voie Verte
Super bien dormi dans mon perchoir qui dominait la ville. Calme absolu. "Domus Domfront" est une excellente adresse de Chambre d'hôtes. A retenir !
Ciel plombé, bas, effrayant tant il était noir au lever du jour. Pour l'instant c'est encore 'sec'... après on verra.
Habillé de circonstance tout de même, je passe au Crédit mutuel pour avoir un peu d'avance liquide (c'est pas une plaisanterie..). A peine ressorti, les cieux se lâchent. Ca tombe à seaux et ça n'arrêtera pas avant midi !
Rattraper la Voie verte demande un peu d'attention car on la prend à la sortie de la ville, en bas de la côte de la D976, à droite. Elle est un peu pénible au début à cause de travaux de voierie mais ceux-ci semblent pratiquement terminés.
Au-delà elle est sympa, bien qu'un peu grasse aujourd'hui, à cause des éléments. On circule souvent sous une voûte d'arbres qui protège un peu de la pluie, sauf quand il y a un coup de vent et que les arbres sont secoués.
En plaine, je subis un rinçage continu, "cuve pleine", comme si la machine ne voulait pas essorer...
A Saint Jean du Corail, je fais une tentative pour trouver un bistrot, histoire de prendre un café pour me réchauffer. Rien ! Triste à mourir ! Juste une grande flaque boueuse où des canards pataugeaient joyeusement... eux !
Encore des pancartes "A louer, à vendre..." pas étonnant !
Nouvelle tentative à Bion, 2km plus loin. Harnaché comme un extra terrestre, dégoulinant, j'entre dans la petite épicerie/café/tabac. Un grand noir et un pain au chocolat pour réchauffer le cycliste !
Selon la patronne, il fait même trop mauvais pour faire l'ensillage...là, c'est grave. Je remets en route sur une piste qui colle, retenant l'âne de métal et son cavalier dans leur fougue ! Le ciel est bas et les bois de sapins bordant la piste, impénétrables.
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Je pensais m'arrêter à Mortain pour manger un bout, mais au vu de la côte qui menait au bourg, je décide de continuer jusqu'à St Hilaire du Harcouët.
J'aurais dû affronter la côte.... Le steak était OK mais les frites qui l'accompagnaient avaient dû être cuites dans de la 5 W 30 qui avait pas mal servi. L'ensemble pèse sur l'estomac.
Le repas fini je fais le tour de la ville. Pas très gai, ni très joli. Ca sent la reconstruction d'après-guerre, époque où l'esthétique passait au second plan. Ici aussi les agences immobilières tournent à plein régime tant il y a de biens à vendre.. et ceux qui restent ne semblent pas voir la vie en rose...
Deux consolations: il ne pleut plus. Le ciel s'est même dégagé et on aperçoit des coins de bleu. L'autre bonheur est de découvrir un super magasin de cycles et d'accessoires où j'achète une paire de chaussettes étanches et de nouvelles guêtres, les autres prenant l'eau, tant il avait plu. C'est pas drôle de pédaler les pieds gelés et mouillés !
Isigny le Buat: "La Manche Libre" et une belle petite église.
Vers Vaudoir/ La Frémondais, je remarque un minuscule clocher et son coq dépassant à peine des arbres en contrebas à droite. Un coup de frein trop confiant, la roue avant légèrement tournée, sur une VV bien grasse = magnifique gamelle, heureusement sans conséquence. Rien de cassé, pas de grincements de la part de l'âne de métal: les sacoches avant ont amorti la chute.
Arrêt à Ducey pour regarder le Chateau des Montgommery
et pour acheter des Rennies dans une pharmacie tant les frites de la brasserie de St Hilaire étaient encore présentes...
La fin de la Voie Verte est atteinte face au vieux pont métallique de l'ancien chemin de fer qui enjambe la Sélune à cet endroit. Pontaubault.. Une soudaine tristesse m'envahit.. peut-être d'avoir parcouru la majeure partie de mon "Kerpot 2012" ?
A la sortie du village, en haut d'un raidillon sur la route de Athée,
j'aperçois pour la première fois le Mont Saint Michel ! La vision subite de cette Merveille se détachant du ciel, au loin, me fait froid dans le dos tant elle est magique !
A Céaux, le malheureux Poilu du Monument aux Morts a eu moins de chance que celui d'Orgères. Vingt ans avant la photo de la "Mort du Soldat Républicain" de Robert Capa, il a, comme l'Espagnol, reçu une balle et s'écroule, agrippant le drapeau contre son coeur.
Courtils, ville étape ! Suis accueilli par la très sympathique propriétaire de "L'Antre de Brocéliande", chambre d'hôte en bordure du village que j'avais réservée pour la nuit.
Le monde est petit, vraiment petit. Avant de s'installer à Courtils, cette dame habitait en Seine et Marne à quelques kilomètres du village où j'ai travaillé pendant 30 ans... et aujourd'hui sa belle-fille travaille avec une de mes propres filles au Château d'Ermenonville !!!
Va falloir que je me penche sur la "Synchronicité" de Carl Jung tant les coïncidences sont troublantes !
Douche, petite lessive et nettoyage sommaire de Rock 'n' Roll qui en avait bien besoin. Les galets du dérailleur étaient partiquement bloqués à cause des projections de sable et de boue subies sur les chemins depuis le départ. La chaîne cliquetait, gémissait me suppliant de lui donner un coup de brosse et de burette...
Pendant une heure la vieille brosse à dents et la brosse raide furent mises au boulot. Un coup d'huile complèta l'exercice. Rock 'n' Roll était prêt pour la suite du voyage !
Ma logeuse se propose de me transporter au village voisin afin que je puisse dîner. Le repas fini, elle me ramène. Merci pour tant de gentillesse !
"L'Antre de Brocéliande": une autre adresse à retenir, pour l'excellent accueil, le confort et le calme !!