Paris - Leipzig en vélo, J12: Paderborn - Immenhausen
Publié le 19 Septembre 2012
22 juillet 2012, Paderborn - Immenhausen.
"Merde, encore une.... (côte)"
Mise en route un peu avant 9h00. Je me trompe de rue en passant la voie ferrée: retour sur 500m; pas grave ! mais c'était la première des nombreuses erreurs de parcours de la journée...
La Kaiser Route Radweg s'était terminée à Paderborn. Je devais maintenant trouver le meilleur chemin pour rattraper la Leine-Heide Radweg à Kirchgandern, en passant par Hann. Munden, objectif de la journée, soit une promenade d'une bonne centaine de kilomètres non balisés.
L'OT à Paderborn n'avait pas été d'une grande aide. C'était "terra incognita" une fois sorti de la ville vers l'est. Moi, je voulais simplement éviter les grands axes, tâchant de rester sur les voies secondaires...
Je quitte Paderborn par une route qui n'en finissait pas de monter. Au carrefour, pas de panneau indiquant les pistes pour vélo. 2eme erreur de trajet qui s'est soldée par un 360° autour d'un pâté de HLM pour retrouver le point de départ..
Finalement en route vers Dahl sur un plateau planté d'une multitude d'éoliennes géantes. Logiquement, je devais trouver une petite route à droite avant le village, mais pas de panneau.. ou trop occupé à regarder ailleurs ! Ce sera donc une continuation vers Dahl.
Une fois arrivé, grand'père m'indique un raccourci à travers le village. Kolossale descente, debout sur les freins à travers des vergers...(...mais plus ça descendait, plus je craignais la montée de l'autre côté. Par expérience, elle est toujours au moins proportionnelle à la descente, sinon plus raide encore...).
Devant l'église, la fanfare attendait que la messe se termine pour conduire une procession à travers le village orné de fanions et d'oriflammes. Le calvaire et son petit parvis étaient décorés de fleurs et de fougères. Sainte Margaret avait le sourire...
J'avais eu raison de craindre le pire: succession de côtes à couper les jambes du cycliste. Quelques très belles descentes aussi.. A Grundsteinheim, c'est "geradeaus" et 2 km plus bas me voilà bon pour remonter une côte que je venais de descendre à fond les gamelles. Le sourire du cultivateur qui m'a remis sur la bonne route en disait long sur ce qui m'attendait.
Les vaches, voyant repasser le cycliste pantelant, transpirant, jurant, poussant sa monture, n'ont pas cillé: je n'étais certainement pas le premier.
Un bout de route 'nationale', heureusement pas trop passagère ce dimanche matin..
Je retrouve la piste qui serpente à travers les champs bordés de bleuets et de grandes marguerites blanches...
Ici, on sème encore de l'avoine.
Nouvelle côte jusqu'à Lichtenau... et ça continue à grimper, puis à descendre, puis à re-grimper... merde !
Eglise de Kleinenberg... Des bigotes voient d'un mauvais oeil le cycliste vagabond fouler le gravillon du parvis de leur belle église..
Succession de montées et de descentes jusqu'à Scherfede/Rimbeck, sur une piste qui passe à travers champs et bois. Arrivée à Warburg où toutes les indications cyclistes disparaissent une fois encore. Un monsieur qui lisait le journal sur son balcon me remet en route... "geradeaus" qu'il me dit, lui aussi !
A Dalheim, une brave femme me répète le mot magique: "geradeaus".. puis à droite !
Carrefour sur la piste: choix douloureux... soit profiter d'une belle descente à gauche... soit monter une côte "verticale" dans l'espoir de retrouver Grimelsheim.. Je lève le doute avec le GPS qui m'indique la côte ! Montée épouvantable.
Chateau fort perché sur une colline... (Desenberg ?). Très belle et longue descente vers Niedermeiser puis, en sortie de bourg, nouvelle route qui n'en finissait pas de monter.
Je n'ai pas trouvé la route de Kelze, mentionnée sur la carte. Celà m'a contraint de passer par Hofgeismar et de couper plein sud pour gagner Grebenstein.
A la sortie de ce village, la côte, juste après le pont, est impossible en vélo. J'ai du m'y reprendre à 4 fois, poussant Rock'n'Roll à bout de bras...
La pendule tournait et le cycliste avait sa claque. La chaleur, les côtes, la soif et la fatigue avaient eu raison de mon désir d'atteindre Hann. Munden, situé 18 km au-delà d' Immenhausen... que je n'avais pas encore atteint.
A Immenhausen, décision est prise "to call it a day" et de trouver une auberge accueillante pour Rock'n'Roll et son cavalier.
Penzion à côté de la Rathaus. Douche ++ et une bière pour dépoussiérer les tuyaux. Visite de cette belle ville avant le diner.
Rude journée de montées et de descentes sous une chaleur écrasante.
Quelques commentaires basés sur l'expérience de cette journée 'non balisée' :
-se méfier du mot "geradeaus" (tout droit...)... Il est plein de pièges pour les étrangers.. Quand on connaît la route, c'est toujours tout droit; pour les autres, il y a toujours une intersection perfide qui te plante.
-utilité du GPS pour lever le doute à certains carrefours (ceci dit, on n'est pas toujours heureux de la route qu'il indique...)
-l'échelle 2km sur Google maps est parfois trop limitative car certains lieux-dits ou patelins de petite taille n'apparaissent pas. Préférer une échelle plus détaillée (1 km) et ne pas hésiter à inscrire les grandes directions/villes voisines dans la marge des cartes. (La signalisation routière indique souvent la direction de la grande ville juste au-delà du bord de la carte que l'on s'est imprimée (loi de Murphy...)).
Sur routes 'principales', faire très attention. L'automobiliste allemand s'écarte généralement bien en doublant, mais beaucoup conduisent très vite, et comme des sauvages. Rétroviseur indispensable !
-finalement, par expérience, avec vélo chargé, sur routes hors chemins balisés, je compte 70 à 80 km par jour max. à cause des erreurs de parcours et des aléas du relief. Deux vues d'Immenhausen.