Paris - Leipzig en vélo. J17 : Naumburg - Leipzig
Publié le 14 Septembre 2012
27 juillet 2012: Naumburg - Leipzig
Mise en route vers 8h30. Pour une fois, je ne me perds pas au démarrage... il était temps: ce soir je devrais être à destination.. La fille de la réception m'avait dit de traverser le pont devant l'hôtel et de descendre à gauche: pas trop de risques... Naumburg "centre" est à quelques coups de pédale. Un raidillon aux abords de la ville m'oblige à descendre de ma monture et à la pousser dans la côte.
Rapide tour de ville, de la grande place du centre; photos et tampons et me revoilà perdu en voulant retrouver la Radweg, malgré les instructions de la patronne de l'OT... elle ne pouvait pas savoir que la route qu'elle m'avait conseillée était barrée pour cause de travaux. Les ouvriers me remettent sur la bonne voie.
Pas trop de peine à retrouver le halage de la Saale pour filer vers Weissenfels.
Je tombe sur un marriage bruyant, nouveau riche, clinquant...ne suis plus habitué au bruit..
Traversée du pont, passage devant la Bahnhof et en route pour le Nord, direction Grosskorbetha ( la petite existe aussi...).
Passage à Bad Durrenberg; radweg super agréable en sous-bois la plupart du temps. Leuna: immense zone industrielle, usines, cheminées mais moins tristes que sous la pluie. La radweg serpente à travers les champs et le soleil a remonté le thermostat de plusieurs crans.
Arrivée à Merseburg vers 12h30. Tampon à l'OT et currywurst sur la place.
La ville est en plein chantier. Les tristes HLM ont pris de couleurs; portes et fenêtres neuves, halls d'entrée rajoutés: beaucoup de travail; résultat sympa. Malgré tout, les gros tuyaux de chauffage urbain que l'on voit partout en Europe de l'est n'ont pas disparu. De temps à autre, elles deviennent plus aériennes encore... (vis de purge ?)
Trop chaud pour pousser Rock'n'Roll en haut de la côte pour visiter le Château. Les photos seront prises d'en bas sur le bord de la rivière qui baigne la ville.
J'avais entre temps photographié le plan de la nouvelle radweg (Salzstrasse radweg) dessiné sur un panneau juste avant la sortie de la ville. Heureuse initiative "héritée" de Daniel, mon mentor en la matière. Mise en route le long de la 181, route bruyante et chargée reliant Merseburg et Leipzig. Heureusement, la piste est en quelque sorte protégée derrière une solide barrière métallique. A Wallendorf, les panneaux de la Salzstrasse disparaissent. Le plan photographié plus un 'lever de doute' GPS me remettent sur la bonne voie. Je file à travers les champs vers le nord pour rattraper la Rassnitzer See,
immense lac où quelques heureux avaient trouvé des accès entre les roseaux pour se baigner sous le soleil de plomb. J'y serais bien allé, tant ça chauffait, mais seul, je ne voulais pas risquer le vélo et son chargement...
Un peu plus loin, m'étant réfugié sous un arbre, à l'ombre, un vieux monsieur est arrivé. Avec mon Allemand basic je lui ai expliqué d'où je venais et où j'allais. Le pauvre homme ne s'en remettait pas. "Avec le vélo" ? qu'il me dit... Pour lui, un vélo c'était un moyen d'aller faire un tour dans les champs derrière chez lui... au-delà, ça relevait de la science fiction.
Remise en route sous un cagna qui devenait lourd de oppressant. Je file jusqu'au bout de la Salzstrasse radweg et, passant par villages et bois, arrive à une intersection sans panneaux reconnaissables. Un jeune me confirme que si je continue plein est, comme j'avais fait depuis Merseburg, j'atteindrais Leipzig. Un peu de sous bois sur une route sympa sans circulation et je vois des gens à vélo, à gauche, en surplomb, sur ce qui semblait être une digue. J'y monte à la première occasion.
Oui, c'était une rivière canalisée entre deux berges très espacées surmontées d'un chemin cyclable: la Luppe, qui rejoindra l'Elster à Leipzig. Ca filait plein est et je me disais que ce devait être la rivière qui passait devant le camping au NE de Leipzig. Une fille me prévient de travaux sur le halage et de l'obligation de faire un petit détour un peu plus loin. Heureuse rencontre qui me fera passer devant la pancarte de Leipzig ! Ca y est ! je suis arrivé, même si le centre de la ville est encore à une dizaine de km.
Je ne prends pas de risques et installe Rock'n'Roll devant la pancarte pour les photos officielles. Je me souviens trop bien de Prague l'an dernier. Nous n'avions vu qu'une pancarte portant le nom de la capitale Tchèque, heureusement photographiée, au cas où...
Encore quelques kilomètres et c'est le camping. Je décide, vu la couleur du ciel, la chaleur et l'orage menaçant, de m'y installer mais en louant un petit bungalow plutôt que de monter la tente.
A peine Rock'n'Roll débâté et garé dans la petite entrée du bungalow,
c'est l'orage: un orage allemand, kolossal... des trombes d'eau, des éclairs, du tonnerre... le vent s'en mèle.. Ca dure prèsqu'une heure. Hourrah, quelques degrés de moins, ça fait un bien considérable !
J'en rajoute en prenant une douche interminable...
Quelques courses au supermarché du coin.
J'étais heureux d'avoir réussi ce voyage, seul, mais triste à l'idée qu'il prenait fin, même si j'avais encore une journée complète devant moi pour visiter la ville. Je pensais déjà à l'étape 2013: Berlin, la Pologne, Kaliningrad, la Lithuanie... et même, si le temps le permet, Riga en Lettonie.
Tant que l'on a des projets, rien n'est jamais fini..chaque voyage n'est qu'une préparation pour une nouvelle étape sur la longue route...