Paris - Leipzig en vélo. J18: Leipzig et retour à Paris
Publié le 13 Septembre 2012
28 juillet 2012. Visite de Leipzig et retour à Paris
L'orage d'hier a cassé la chaleur. J'ai bien dormi. Levé de bonne heure; douche; petit déjeuner et bâtage de Rock'n'Roll.
Mise en route vers le centre ville vers 8h30; continuation le long de l'Elster jusqu'au parc Clara Zetkin,
qu'une cycliste me recommande, plutôt que de prendre l'avenue très passante.
A la sortie du parc, je tombe sur la nouvelle mairie: bâtiment absolument kolossal, mastoc, orné de statues puissantes et de bronzes.
Continuation en ville où l'on reste la tête en l'air à jauger la démesure, la débauche de statues, de mercures ailés, de bas reliefs, de décorations art nouveau, de facades en tuiles d'émail etc.
Du moderne et de l'ancien se faisant vis à vis dans un incroyable mélange de styles, d'opposition des lignes, de conceptions architecturales différentes. Un paradis pour les nostalgiques de périodes révolues et pour les étudiants en histoire de l'art !
Passage à l'OT où mon carnet reçoit l'un de ses derniers coups de tampon. Je mets en route vers le parc et la statue de la Bataille des Nations, situés au sud de la ville au bout d'une avenue interminable
qui traverse des quartiers dont le design est proche de l'idée que l'on se fait de l'Allemagne de l'est "sous influence".
Le ciel s'est brusquement couvert et le vent s'est levé. Des bourrasques énormes transportent des feuilles déjà tombées et des nuages de poussière.
L'avenue passe devant l'imposante bibliothèque avant de déboucher sur l'esplanade d'une autre réalisation dantesque: le terrain de foire de Leipzig.... une collection de bâtiments dans divers états de délabrement, tristes ruines de ce que fut, avant '89, un haut lieu de la propagande du Comécon, et de l'URSS son maître.
Imposant pavillon soviétique, en cours de restauration: structure à colonnades en béton, surmontée d'une flèche dorée elle-même coiffée par une énorme étoile en verre rouge. (Celles des tours du Kremlin, à Moscou, pèsent plus d'une tonne chacune...).
Photo obligée devant le double "M" de l'entrée de la foire.
J'y gare Rock'n'Roll, sur sa béquille, comme j'avais fait l'an dernier à Nuremberg devant l'estrade du "moustachu" au stade Zeppelin. Un peu ému qu'il était l'âne de métal !
Cap sur le monument qui pointe au loin.... indescriptible masse de grès rose en forme de cloche.
Ca donne l'impression que les concepteurs ne savaient pas comment le "coiffer". Bas reliefs guerriers en bas et statues kolossales en haut. C'est massif, laid, grossier, lourdingue comme la "nouvelle" mairie... en pire !!
Les cars de touristes déversaient leurs flots de voyageants, 30 minutes max et on repart...
A ce qu'il paraît, le "moustachu" aimait particulièrement ce lieu, plus imposant que les opéras de Wagner. Pour lui, c'était tout un symbole: celui des puissances alliées qui avaient finalement vaincu définitivement notre Napoléon.
D'après la brochure, c'est le plus grand monument d'Europe. Une chose est sûre: il aurait bien pu être bâti par les mêmes architectes que ceux qui ont sévi sur le champ de foire que je venais de quitter: c'était du costaud !...
Retour en ville après une grosse averse. Direction le centre à travers les rangées de HLM, certains rénovés, d'autres en attente. Toutes les banlieues se ressemblent à l'est.
Visite de lieux complètement dingues comme l'Université de Leipzig semblable à une énorme cathédrale de verre bleu et de métal, dans laquelle vient s'incruster un "panneau/vitrail".
Les autres bâtiments de l'Augustus Platz ne sont pas moins intéressants, temoins d'un passé qui ne regardait pas à la dépense en béton...
Très belle fontaine et curieuse paire de sonneurs de cloches en haut d'un des immeubles.
La fin de visite devient malheureusement du "bouche-temps", pendant lequel je repasserai dans des lieux vus le matin. Seule avantage: la lumière a changé, permettant des prises de vue moins ternes.
Fin d'après-midi: direction la Hauptbanhof...
qui fait pâlir de honte nos gares parisiennes: propre, bien organisée, une signalétique simple, claire, irréprochable: la classe pour le touriste paumé ! On a prèsque honte de circuler sur les sols impeccables avec le vélo.
Des agents de la gare m'indiquent le lieu exact où je dois me tenir sur le quai pour charger Rock'n'Roll. Le premier train Leipzig - Hannovre part à l'heure. A 20h23 précises, je suis à Hannovre et à peine sur le quai, dois subir les incivilités, grossièretés et cris d'une bande d'Africains avinés qui réglaient leurs comptes dans un total mépris des voyageurs qui essayaient de regagner la sortie. Merde !
Après trois semaines de calme je retrouvais subitement et sans transition ce que je considère comme le pire fléau de notre temps: le manque de respect de l'autre...
Autant la gare de Leipzig est un "palais", autant celle de Hannovre n'est qu'une énième 'gare du nord', repaire des marginaux locaux, punks, alcooliques et autres paumés gueulards.
Mon deuxième train arrive et se connecte aux wagons pour Zurich, déjà en gare. J'installe Rock'n'Roll au chausse-pieds dans la section réservée aux vélos. Je le cale tant bien que mal pour minimiser les dégâts. Heureusement, le dérailleur AR est côté cloison.
Mon compartiment couchette est nickel. J'y suis tout seul... Un sandwich et un coup de rouge pour le faire passer... et dodo... en morse car ça remue pas mal quand-même.
...mais quelle bonheur de pouvoir s'allonger !
A six heures on est à Saarbrucken; Epernay à 8h45; Paris juste après 10h00.
Le wagon à vélos est pratiquement vide, les autres cyclistes étant descendus aux arrêts précédents. Rock'n'Roll est dans son coin. Pas de dégats ! Ouf !!
Je dis au-revoir à 5 jeunes qui remontent patiemment leurs vélos emballés, sur le quai et prends le cap de la maison.
Le vélo est remisé à la cave et les sacoches montées à l'appartement. A peine rentrés, cycliste et matériel n'attendent qu'une chose: reprendre la route pour retourner explorer l'Europe... un peu plus à l'est encore ... Ce sera l'été prochain !