Paris-Leipzig en vélo. J5: Aachen-Berg (Niddegen)
Publié le 26 Septembre 2012
15 juillet 2012: Aachen - Berg (tout près de Niddegen)
Réveillé et levé de bonne heure.
Depuis le petit matin, la pluie tombait en trombes.... Ciel gris plomb, plus triste encore qu'hier.
Petit déjeuner sérieux. Ce matin le buffet est épargné. Les locustes doivent encore être au lit...
Rock'n'Roll est bâté et prèt à partir vers 9h00.. je traînais dans le vain espoir que le ciel se dégage...
J'enfile la veste de pluie, mais ne mets ni pantalon, ni guêtres: kolossale erreur !
Paumé dès le troisième coup de pédale, comme à chaque sortie de ville. (Le début de la Radweg est bien marqué, généralement du côté de l'OT, puis on dirait que des esprits malins se sont amusés à retirer la pancarte suivante au 1er carrefour).
Faut pas perdre la petite couronne verte, emblème de la KaiserRoute, de vue.
Route retrouvée un peu plus loin sans trop de soucis. Passage dans des banlieues résidentielles friquées. Arrêt face à une caserne à la sortie d'Aachen pour enfiler le pantalon de pluie tant ça tombait... mais pas encore les guêtres (persistance dans la Kolossale erreur).
Déluge à Kornelimunster. Je m'abrite tant bien que mal sous un gros chêne. Pas long avant que ça ne soit pire encore sous l'arbre.. Un peu de soucis pour retrouver le chemin qui passe dans le beau village, sans panneaux.
J'en profite pour faire une deuxième halte dans un abri-bus.
Rien de particulier jusqu'à Derichsberg, où peu après, la Radweg m'emmène dans un champ détrempé. Impossible d'avancer, donc ce sera marche arrière et un 'raccourci' par la route jusqu'au patelin suivant.
Au carrefour, sortant du bourbier, je rencontre un couple de cyclos français qui rentraient d'Istanbul après un périple de près de 8 000km durant lesquels les éléments s'étaient montrés particulièrement contrariants: pluie, froid, neige...ils avaient eu droit à tout . Marre de la tente mouillée, de l'humidité.. une seule envie: rentrer à Angers par la route la plus rapide..
Je leur donne des indications grosso modo pour la partie française, des points tournants, des écueils vécus à éviter, un itinéraire succint pour le trajet Paris -Orléans...
On se quitte. Bon courage les amis !
Neuenhammer et sa pancarte "STO". Je ne sais pas ce que cela signifie, mais sous la pluie battante mon périple en prenait la tournure...
Persévérance ou obstination: "that is the question". Où est le trait fin qui délimite ces deux comportements si différents ?
Une chose était sûre: je ne baisserais pas les bras. Je pensais à Emiljo de Lorient qui avait fait la Via Carolina seul, sous 3 semaines de pluie... allant jusqu'au bout ! Alors, moi, je n'avais pas le droit de me plaindre, d'autant plus que je pouvais dormir au sec dans le pire des cas...
Montée dans le Parc National du Nord Eifel. Ca doit être très beau en été...Hêtres, pins, cours d'eau, grand calme, belles routes très peu fréquentées. Super descente vers Schevenhütte où un nouvel abri-bus me permet d'essuyer l'appareil photo que je n'osais pas trop sortir. Route agréable et plate, mais pluie +++
L'odeur de feux de bois dans les villages traversés était un peu curieuse pour la saison...
A Jungersdorf je me paume de nouveau et finis à Merode. L'heure suivante sera un zig-zag non stop jusqu'à Lendersdorf/Niederau où finalement je redécouvre la Radweg passant sous le pont enjambant la Rur.
Magnifique piste en sous-bois longeant la rivière.
Quelques éclaircies. Au camping juste après Udingen je remarque un autel en plein air... probablement là pour permettre aux campeurs d'aller implorer les divinités -locales ou de plus haut niveau - de leur donner un peu de soleil, histoire de rendre les lieux moins sinistres.
A regarder les flaques d'eau et les moisissures qui ornaient les caravanes, ça allait demander plus qu'une prière..
Un peu plus loin, à Obermaubach, la Radweg longe une immense retenue d'eau et mène vers un premier raidillon.
A Zerkall ce sera de la route jusqu'à Berg. Nouvelle petite mise en jambes et puis c'est l'horreur de la côte de Niddegen: soit 1, (2, 3 ?) km de montée en virages qui n'en finissaient pas.
Comme aux Trois Frontières, je la monte sans mettre pied à terre, si ce n'est au milieu, pour enlever ma veste devenue sauna mobile.. Pas peu fier le cycliste..
Arrêt à la station Aral en haut de la côte pour un coca. J'en profite pour laver succintement le bas du vélo, devenu une masse de boue suite aux passages dans les chemins détrempés. L'arrosoir de la station service est bien utile.
Dernier coup de cul jusqu'à Berg, qui malgré son nom n'est pas perché plus haut que Niddegen. Belle perspectives. J'y trouve une pension super sympa: l'hôtel Rosenflora. Le patron parle anglais. Sa femme, qui gère l'affaire, est aussi aux fourneaux. Gens très sympathiques. Etablissement à recommander aux cyclos de passage.
Tout est trempé et mis à sécher: l'eau a même réussi à s'infiltrer dans mes sacs étanches à rouleau... Séchage des chaussures, (bourrées de PQ), au sèche-cheveux: demain je mettrai les guêtres, promis !
...d'autant plus que le ciel ne semblait pas vouloir s'éclaircir.. Au passage, coup d'oeil sur le toit d'à côté. Non je n'avais pas trop bu; il s'était seulement un peu affaissé par endroits,
probablement aidé par la météo..