Paris - Pierrefonds - Ribemont - Maubeuge - Charleroi. Jour 3
Publié le 6 Juin 2012
3eme jour - Ribemont - Maubeuge. 89 km; 16.4 kmh; 5h24 à vélo.
Chaud et lourd, vent encore favorable !
Mieux dormi, si ce n'est que les coucous se sont une fois encore levés avant nous... mais ils étaient loin.
Comme promis, le Maire-adjoint est arrivé peu avant 8h00 pour percevoir les redevances de camping... Encore occupé à ranger le matériel, j'entendais Daniel discuter avec lui. Surprise: la commune nous offrait la nuitée... par égard à ce que nous entreprenions... !
Super sympa de leur part. Ils en sont chaleureusement remerciés !
Mise en route vers 8h10 direction le canal pour reprendre le halage. Pas trop de soucis jusqu'à Thenelles où l'herbe réapparaît.
On remonte donc à travers le village pour rejoindre la grand'rue bordée de maisons basses en briques. C'est l'heure de la rentrée des classes, des cris et des pleurs.
L'église, au bout de la rue, surplombe la commune.
Passage devant le monument aux morts; un peu différent de ce que nous avons l'habitude de voir ailleurs:
un poilu, casqué, visage rosé, moustache brune, les habits peints en bleu horizon monte la garde, appuyé au fusil, sur le piédestal du monument.
A la sortie du village on continue sur la route, car le halage ne s'améliorait pas.
Premier arrêt à Origny Ste Benoîte, délicatement parfumée par la sucrerie/distillerie: une puanteur repoussante de pulpe de betteraves fermentée que la commune subit probablement toute l'année en échange des emplois procurés.
Un café vite avalé au café 'Mazagran' sur la place et on remet en route par une succession de petits bourgs bordant l'Oise qui s'amenuise peu à peu.
Pour commencer, ce sera Neuvillette, Bernot et Hauteville, où la route traverse le canal et où, pour la première fois de ce voyage, on est confronté à l'administration !
Voulant connaître l'état du halage en amont, on s'adresse à un préposé des VNF qui s'empresse de nous rappeler les interdits, les décrets...la loi, non mais !
Pas question pour un vélo de circuler sur le halage: c'est comme ça, c'est la règle !
Le Vidocq rouquin (le visage du préposé était sandwiché entre deux rouflaquettes d'un autre temps), nous rappelait qu'on était bien encore en France, pays des droits de l'homme, mais dont la corollaire est que nul n'est sensé ignorer la loi (celle réglementant les accès au halage datant de février 1932 tout de même)...
La moutarde montait doucement... Daniel ne savait pas si le Vidocq était sérieux ou non... finalement, au bout d'une dizaine de minutes d'échanges aigre-doux, on reprend la route du nord-est...
Succession de villages semés tout au long d'une route peinarde: Macquigny, Proix, Vadencourt, Grand Verly, Tupigny, Hannapes, Venerolles, Etreux. Rencontres sympas.
Coup de tampon à la mairie, histoire de remplir une nouvelle case de nos carnets de route et de laisser passer un grain. Continuation sur un bout de halage jusqu'à la petite base nautique.
Après un chassé-croisé dans les rues de la commune, d'autres "VNF" plus sympa ceux-là, nous remettent sur le bon chemin.
Continuation sur la vieille route 'déclassée' via Oisy (D934), jusqu'à Landrecies, commune de Dupleix dont la statue trône devant l'hôtel de ville.
D959 jusqu'à Maroilles où on s'arrête sur la place, sous les grands acacias, pour pique-niquer. Le soleil était enfin sorti et on commençait à en sentir les effets. Malgré tout, ça sentait l'orage pour la fin d'après midi !
Des forains sympas nous dépannent en eau.
On reprend la route pour la dernière partie du parcours jusqu'à Maubeuge car le halage ne nous inspirait pas confiance.
Saint Rémy du Nord, Haumont, Louvroil... descentes et montées sans fin sous un soleil qui cognait sérieusement. La borne départementale du Nord fait un pied de nez au film "Les Ch'tis". On la franchit sous un ciel bleu, baigné de soleil !
Le Nord c'est pas que de la grisaille !
L'Avesnois, avec ses prés verts, bordés de haies basses et de trognes de saules, ses fermes aux champs, ses petites fabriques artisanales de fromage de Maroilles, offre un contraste joyeux par rapport au linéaire strict des chemins de halage encadrés de peupliers.
Ca fait du bien aux yeux !
Maubeuge centre ville: direction l'office du tourisme installé dans le châtelet des fortifications de Vauban. Un préposé sympa nous fournit des cartes et le coup de tampon réglementaire.
Encore deux kilomètres sur la route de Mons (RN2...) et on aborde le camping municipal qui s'étale dans un beau cadre de verdure, fleuri, super bien entretenu, doté de sanitaires d'une propreté irréprochable,.. pas grand monde ce jour-là: la gardienne nous laisse choisir nos emplacements..On s'étale.
Ce sera loin de la route, mais pas trop loin des sanitaires... je me souviens trop de la goulash d'Aldi à Heidelberg, l'an dernier !
Tentes montées en un temps record. J'en profite pour étendre matelas et sac de couchage sur le fil à linge tendu entre deux arbres.... A peine terminé, on a droit aux premières gouttes... tout est engouffré dans la tente.. c'est pas drôle de dormir dans un duvet humide !
Rien de sérieux: tout rentre rapidement dans l'ordre. Super douche interminable dans les sanitaires des handicapés (la gardienne nous les avait recommandés car l'eau y est plus chaude...).
Après la bière rituelle, c'est l'heure de la soupe. Tout est installé sur la table de pique-nique. La météo nous permet une fois encore un repas champêtre.
21h30: la journée avait été chaude... je m'enfile dans la tente, la 'fenêtre' de ventilation largement ouverte; allongé sur le dos dans le plus simple appareil, histoire de 'refroidir' avant de glisser dans le sac à viande,
je contemple mon plafond: la voute célèste qui s'assombrit tout doucement, encadrée par les cimes des arbres qui nous entourent... j'écoute les oiseaux qui se chamaillent dans leurs derniers arrangements pour la nuit, des coups d'aile, un chant de merle... il n'y a plus de bruit sur la route...
C'est le bonheur!