Paris - Pierrefonds - Ribemont - Maubeuge - Charleroi. Jour 4

Publié le 5 Juin 2012

 

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4ème jour - Maubeuge - Charleroi. 57 km; 15 kmh; 3h52 à vélo

Sec, le temps de plier le matériel, et pluie jusqu'aux abords de Charleroi...

Vent toujours favorable !

 

Dormi en morse, mais OK tout de même. Levé à 6h00 vaincu par les besoins naturels du matin ! Pas de rosée ! Tente sèche ! Ciel gris mais température douce.

Toute la forêt tropicale y va de bon coeur, même le coq de la ferme voisine qui s'y est mis dès 4h00. Petit déj. habituel et mise en route à 7h40.

Arrêt en ville face à l'Office du Tourisme pour un café à La Rethonde, Porte de Mons. Haut lieu de foot, décoré d'une multitude d'écharpes de clubs, avec tableau pour résultats en temps réel. Les clubs bretons sont là aussi: l'honneur est sauf !

La pluie se réveille, tantôt averses, tantôt crachin: bien mouillée et pas très chaude tout de même. Mise en route par la véloroute de la Sambre, direction la Belgique.

Très roulante et super bien balisée.

 

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Les abords de Maubeuge, vus de la rivière, me rappellent la grisaille des ensembles des pays de l'Est, que ce soit la banlieue de Plzen ou celle de Moscou; bouquet d'immeubles type années 60, plantés en vrac dans des champs d'herbes folles.. pas bien gai -et la pluie n'arrange rien-

 

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Tout au long de la quinzaine de kilomètres qui nous séparent de la frontière, le chemin serpente parmi des marais, des petits bois, des maisons grises et tristes, des ensembles industriels sinistrés, en ruine... trois, quatre villes éteintes, à bout de souffle... un kiosque à musique pour requiems seulement...

 

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Du pain sur la planche pour le Ministre du "redressement productif"... car on est encore en France !

 

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Arrivée Belgique, marquée par le premier panneau 'Ravel' et une magnifique usine en ruine, tous carreaux cassés.

 

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(Le halage deviendra plus paisible jusqu'aux abords de Charleroi...). 

 

Il faudra aller en ville (Erquelinnes) pour pouvoir adosser les vélos contre la pancarte bleue et sa couronne d'étoiles.

 

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Continuation le long de la Sambre sur des pistes en ciment... clocloc, clocloc à chaque passage de joint.. Villes et villages en briques sombres que la pluie noircit plus encore. Eglises massives perchées en haut des collines... carillons..

On est obligés de se mettre à l'abri sous les ponts tant la pluie tombe. La douceur rend pénible le port des habits de pluie: plus mouillés par la transpiration  -à l'intérieur- que par la pluie à l'extérieur...

Un des nombreux arrêts nous donnera l'occasion de hisser les couleurs entre les vélos: un grigri que j'ai confectionné pour Daniel, reprenant les drapeaux des six pays qu'il a l'intention de traverser.

 

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Pas question de le salir, alors il sera rangé au sec, dès la photo prise !

 

Pas trop envie de pique niquer ce midi alors on s'arrête dans une auberge tout près de l'Abbaye d'Aulne, très imposante ruine Bénédictine, devenue Cistercienne, fondée au 7è siècle par un brigand repenti. Repas chaud et 'consistant' selon les dires du menu.

On quitte le "Bief du Moulin" le ventre plein et les jambes molles pour une fin de parcours d'une dizaine de km.

Le ciel s'était éclairci rendant l'épreuve moins pénible. On avait passé la matinée à mettre puis à enlever la veste. .. Maintenant fallait simplement éviter d'attraper froid !

Marchienne au Port: c'est là qu'il faut traverser pour continuer de l'autre côté. Pas difficile de louper le pont: une "péniche église" est amarée au quai d'en face.

Sa grande croix grise la condamne à rester là... à moins qu'elle ne se replie pour passer sous les ponts ?

 

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Après une descente vers le halage opposé par un chemin en pavés style Paris-Roubaix, on a l'explication de la présence de la péniche - église:

...... on entre dans 'L'Enfer de Dante'.  Faut sauver les âmes !!

Micheline, très sympathique cycliste de Namur, procurant aide et conseils sans compter -et que je remercie ici, une fois encore- cultive à merveille l'humour belge.

En effet, elle m'avait dit que les derniers km n'étaient pas particulièrement bucoliques...

Moi je dirais que je n'ai jamais rien vu de pareil dans le domaine de l'horreur industrielle !

L'étroite piste cyclable est coincée entre la rivière encombrée d'énormes péniches vides ou chargées.

 

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De puissantes pelles hydrauliques équipées de bennes à griffes piochent inlassablement dans des tas de ferraille énormes, stockés sous des hangars qui pourraient contenir plusieurs Airbus A380 entassés les uns sur les autres...

Ailleurs, des electro-aimants, effleurant le haut de la pile, aspirent leur part... et chacun déverse sa prise, dans un vacarme assourdissant, au fond des cales des péniches qui attendent en contrebas.

 

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Plus loin encore, d'énormes ptérodactyles bleus, perchés sur leurs socles, trient des rebuts metalliques du bout de leurs becs effilés. Tout cela partira aussi par barges. 

Au loin, un empilement énorme de cabanes en tôles rouillées, de convoyeurs effondrés, de tuyaux finit de se délabrer...

Saleté, bruit, grisaille, fumée, odeur de ferraille rouillée, blocs de béton, graffitis... tous nos sens sont en émoi sur les 4 km de ruines et de pollution... Heureusement, le halage n'est pas fermé pour cause de chargement de notre côté.

Après une demi-heure à regarder, entendre, sentir et photographier l'enfer, on s'en extrait, soulagés, aux abords de la gare, contents d'avoir des pneus Schwalbe Marathon Plus, durs à la crevaison...

 

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Passage dans la rue principale et montée vers la Maison de Tourisme en face de l'Hôtel de Ville.... 

Les deux préposées, rivalisant de proactivité et de joie de vivre, nous trouvent un hôtel où les vélos seront à l'abri (sans supplément... -Eviter l'Ibis qui facture €10 par vélo/par nuit...)

On s'installe donc à l'Hôtel Léonardo, les vélos en sécurité dans la salle du coffre.

On débâte et on file à la douche.

Un tour du centre ville vers 16h30 - 17h00. Pas très gai pour un vendredi soir.

Seuls quelques bars restent ouverts mais les terrasses sont désertes.

 

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Beaucoup de magasins fermés, à louer ou à vendre.

Les rues ne sont pas en très bon état. De beaux immeubles ne sont pas entretenus. C'est triste et la pagaille architecturale ne fait rien pour arranger les choses.

 

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Pour nous, ce sera deux Leffes et un mauvais repas, pris sur l'artère principale...

Retour hôtel à 20h00. 

 

22h00: extinction des feux !

Rédigé par johnsbikingtrips

Publié dans #Paris - Charleroi en vélo

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