allemagne et tchequie 2015

30 mai 2015. Il a plu toute la nuit et le premier coup d’œil du matin n'est pas engageant.. Mais la bande de pluie traversant les Sudètes semble étroite et il y a un peu de vent... alors on peut espérer une amélioration !

Mise en route sous une pluie fine, sur des chemins bien mouillés. Lente montée à travers bois et 'alpages' vers la "Taïga-Toundra" Tchèque.

Le chemin débouche alors dans une campagne bien différente, mais toujours très valonnée, que le soleil, enfin revenu, rend plus gai.

Pique-nique en Allemagne, juste de l'autre côté d'une petite rivière qui marque la frontière. Des femmes installent des tables et préparent l'étape déjeuner d'un groupe du 3 ème âge que l'on croisera un peu plus loin, soufflant comme des locomotives tant ils peinaient, eux aussi sur leurs vélos...

Quelques raidillons nous obligeront à poser pied à terre, pas tant à cause de la pente elle-même, mais de l'état du revêtement.

L'étape sera l'auberge de Deutscheinsiedel, en Allemagne, juste en face de Mnisec.

31 mai 2015. Avant dernière étape dans les Sudètes avant la 'descente' vers l'Elbe.

On se fixe Tisa comme objectif de la journée, laissant le dernier raidillon pour demain avant la très longue balade en roue libre sur les ultimes kilomètres de la Krusnohorska Magistrala..

On démarre par une belle côte recouverte d'une épaisse couche de gravillons fins nous obligeant à pousser les vélos sur des centaines de mètres.

Puis ce seront des chemins de prairie à l'herbe bien grasse, histoire de coller le vélo au sol et de ralentir sérieusement les cyclistes..

Un mauvais marquage nous perd dans un bois, nous obligeant à rouler à la boussole..

La piste retrouvée, la fin de parcours sera une succession de montées et de descentes, à travers des villages un peu plus coquets.

La côte à la sortie de Pétrovice, quelques kilomètres avant Tisa, nous convainc du choix de l'étape !

1er juin 2015. Le dernier raidillon franchi à la sortie de Tisa, la balade du jour fut une longue descente vers l'Elbe que l'on rattrape à Decin, dernière ville tchèque d'importance avant la frontière allemande.

A peine arrivés sur "l'Elbe Radweg", la vélo-route qui longe le fleuve jusqu'à Cuxhaven, le ciel se charge et les nuages menaçants finissent par avoir raison du soleil. Juste le temps de pique-niquer le midi et c'est la pluie, "fine et forte" comme dirait une marque de moutarde.

Les alignements de belles maisons et de jardins remplis de rhododendrons et d'azalées se succèdent jusqu'à Bad Schandau et un peu au delà. Falaises impressionnantes en surplomb.

La pluie, qui s'était maintenant bien installée, nous contraint à interrompre l'exercice à Heidenau, ville triste et sans intérêt.

2 juin 2015. Au réveil le soleil est revenu et Heidenau reprend vie.

Mise en route sur l'Elberadweg, direction nord-ouest.

Le premier arrêt à Dresde ne nous laisse pas de souvenirs impérissables tant la ville, presque totalement reconstruite, et encore en travaux, semble un gigantesque décor de cinéma. L'âme des lieux semble s'être envolée durant les bombardements de février 1945.

Meißen au contraire est un bijou qu'il ne faut pas manquer, même si par une très chaude après-midi de juin la montée à la cathédrale promet de bonnes suées.

Hirschstein, surplombant l'Elbe sur son rocher, sera 'notre' dernier château de la journée. Au delà, es abords du fleuve commencent à s’aplatir de part et d'autre, formant de vastes plaines fréquemment soumises aux débordements du majestueux cours d'eau.

3 et 4 juin 2015. Deux belles journées de pédalage sous un grand ciel d'été, mais sans trop de chaleur. Le rêve de tout cyclo !

Le 3, ce sera Strehla - Pretzsch via Torgau : 83 km de pur bonheur !

Le 4, on s'arrêtera à Bad Belzig, petite ville thermale, en passant par Lutherstadt, en pleine rénovation pour le jubilé de la Réforme qui sera célébré en 2017. 81 km à travers bois et champs avec en prime la traversée de l'Elbe le matin !

5 et 6 juin 2015. Fin du voyage et visite de Berlin.

Bad Belzig sera le dernier arrêt 'champêtre'. Au delà, c'est le retour à la foule, au bruit et à la circulation, même si la vélo-route nous permet encore de tenir la "civilisation" à distance...

La finale de la coupe de l'UEFA (Juventus-Barcelone), qui se tient au stade olympique de Berlin nous oblige à chercher un hébergement dans la très grande banlieue, la capitale étant impossible aussi bien au niveau disponibilité que prix...

Le gîte sera trouvé à Wannsee, un peu au nord de Potsdam, à environ 20 km du centre ville Berlin.

Même si on était loin des prix et du charme des pensions que l'on avait connues tout au long du parcours, on préfère tenir que courir.

Les vélos sont débâtés et rangés dans la cour, attachés ensemble à un gros tuyau.

Ils passeront les deux nuits parmi les casiers de bouteilles vides et les poubelles... bien triste fin de parcours, mais au moins ils étaient sécurisés.

Le 6 au matin on met en route de bonne heure, sans les sacoches, direction le centre ville.

Le chaos y régnait, la faute au foot. Des kilomètres d'autocars occupaient les contre-allées de la très longue avenue menant au Tiergarten. La Porte de Brandebourg était hors limites aux cyclistes, l'Alexanderplatz était transformée en QG de la Juv... Mais le bonheur de la découverte à vélo c'est de pouvoir changer de cap à convenance et de couvrir de vastes distances sans trop de peine. Cela nous permit, malgré ces quelques limitations, de sillonner l'Ouest et l'Est et de rentrer le soir gavés d'Histoire de cette première journée de visite.

7 juin 2015. On quitte l'hôtel en fin de matinée car la journée sera longue. En effet, le train pour Offenburg est à 22h14...

Retour en ville où la situation est redevenue pratiquement normale... Les autocars sont partis... Quelques Italiens traînent encore, plus calmes qu'avant le match. La bière les aide a digérer la défaite d'hier soir. Côté Espagnol, pas de fanfaronnades, le contrat a été rempli.

La balade nous emmène à travers la ville, à commencer par l'église du Kaiser Wilhelm et ses extraordinaires vitraux bleus de Gabriel Loire; ce sera ensuite Potsdamer Platz puis la "Topographie de la Terreur", musée-mémorial bâti sur l'ancien emplacement du siège de la Gestapo, retraçant la montée, l'apogée puis l'écroulement de l'abomination qui devait durer   1 000 ans...

Un passage au mémorial de l'holocauste, devenu terrain de jeu et aire de pique-nique, clôt nos deux jours de visite de cette capitale passionnante.

A 22h14 le train entre en gare et c'est une ruée sur le wagon à vélos. Une quinzaine de vélos plus bagages à enfourner en 4 minutes... Inutile de dire que le coup de sifflet s'est fait attendre tant le chaos était indescriptible.

Finalement, tout rentre dans l'ordre et vers 23h00 on retrouve le calme de notre cabine.

8 juin 2015. Il pleut à Offenburg. Pas question de se faire tremper pendant une heure et demi. On décide de prendre la 'Micheline' qui fait la navette vers Strasbourg, où il pleut aussi...

Pas grand-chose à faire à une heure où les cafés ne sont pas encore ouverts... alors c'est direction les 'Institutions Européennes'. La grisaille les rend plus impersonnelles encore...

Une photo avec les vélos devant les drapeaux du parvis avant d'être priés de nous garer en face, puis retour en ville pour un café - croissants authentique, que l'on fait durer, histoire de se réchauffer.

Belle visite de la cathédrale suivie d'une choucroute de saison, puis c'est l'heure de rejoindre la gare.

Notre beau voyage se termine, mais sans tristesse.... car déjà les idées fusent pour 2016 !