Publié le 29 Septembre 2020
Après le Donegal et l'Allemagne de l'Est, passés à la trappe cause Covid, nous avons décidé de rester près de chez nous et d'utiliser notre maison près de Vannes comme 'base' pour explorer différents endroits de la région, essentiellement richesses historiques, faisant des bonds à travers les siècles, mais en essayant de garder un semblant d'ordre chronologique.
Promenades dans le Golfe, Mégalithes, Forteresses et Chapelles peintes seront au programme d'une dizaine de jours de très belle météo, permettant à nos ânes de métal de s'aérer sur les voies vertes et petites routes de campagne.
Lundi 14 septembre 2020.
Jenny arrive de Paris, avec son vélo, par le train de l'après-midi. Bagarres habituelles pour accéder à la place dédiée aux vélos dans le TGV à étage, nécessitant de virer toutes les énormes valises qui l'encombraient. Heureusement, elle se fera aider par un autre cycliste tout aussi excédé par la politique vélos de la SNCF, que par le chacun-pour-soi de certains passagers.
On passe la fin de l'après-midi à peaufiner le programme et regarder les cartes.
Sans avoir donné le premier coup de pédale on est déjà en route, rêvant des découvertes à venir, des chemins que l'on allait parcourir. La Fête, c'est avant la Fête !
Mardi 15 septembre 2020. Vannes - Séné - Port Anna - Mousterian et retour. 40 km
Mise en route après "l'heure des bureaux" pour éviter la grosse circulation des abords de Vannes le matin. Dès que l'on se trouve au Poulfanc, sur la contre-allée, puis sur la piste cyclable en direction de Séné, le chaos de voitures et de camions se calme. A l'hippodrome on est enfin presqu'à la campagne.. Continuation en direction du lieu-dit le 'Purgatoire'. Puis à droite vers Port Anna sur la GR aménagée pour recevoir les vélos.
Peu de marcheurs à cette mi-septembre, mais très belle météo sur le petit chemin qui serpente à travers bois et plaines, pour déboucher sur les 'hauteurs' de Port Anna, où on espérait voir les quatre Sinagots amarrés dans l'étroite Marle. Pas de chance, ils n'y sont pas aujourd'hui.
Après un pique-nique sous les pins surplombant le petit port, on reprend la GR puis un bout de la route principale desservant la petite presqu'île pour rapidement reprendre un chemin de l'autre côté, en direction de Moustérian.
Passage au Dolmen de Gorneveze puis direction la Pointe du Bill, étendant sa 'chaussée' de pierres vers la minuscule île de Béchit. Une école de voile est de sortie, colorant le gris des flots de leurs petites voiles rouge/orangées.
Retour à la maison via le sentier pédestre zigzaguant à travers les marais et les bois alentour. A l'hippodrome on choisit de passer par le port de Vannes en empruntant la piste cyclable longeant les bâtiments de l'université au Campus de Tohannic. Une 'contribution à la culture' nous attend à la hauteur du musée "DéDaLe Rive gauche", sur le port.
Mercredi 16 septembre 2020. Vannes - Locmariaquer (avec traversée maritime...). 52km
Partis de bonne heure cette fois pour ne pas louper le ferry de milieu de journée à Port Navalo. Belle météo qui promet soleil et chaleur. Au giratoire de la route de Nantes, au Poulfanc, Jenny, qui se trouvait derrière moi, m'appelle à l'aide, à hauteur de la station service. Son filet, accroché normalement au porte-bagages, et qui sert de fourre-tout en route, s'était détaché à une extrémité et enroulé autour du moyeu de la roue arrière, heureusement côté opposé à la cassette.
Dans ces moments, d'avoir quelques outils dans la sacoche se révèle d'un grand secours. Le crochet rigide, type extrémité de sandow, était sérieusement coincé dans la base des rayons côté moyeu. En outre, impossible de dérouler les fils caoutchouc qui avaient fait une demi douzaine de tours avant de bloquer la roue...
Il faudra la clé plate de 15, normalement utilisée pour démonter les écrous de sa roue avant, pour pouvoir enfin extraire le gros crochet déformé des rayons où il s'était coincé. Heureusement pas de casse au niveau des rayons. Seulement une légère déviation du porte bagages arrière.
Remise en route sur la route de Nantes jusqu'au petit chemin qui entre dans le bois à droite, au niveau de la petite rivière qui se jette dans le chenal de Saint Léonard, en face du restaurant 'Le Bouchon Breton'.
A partir de ce point nous suivrons l'excellente véloroute N° 45, qui part du port de Vannes et qui se termine à deux pas de l'embarcadère à Port Navalo.
A l'extrémité de la rue de Saint Goustan, celle qui se trouve à l'arrière et en contrebas de Leroy Merlin, du Golf et de la maison de retraite, et qui passe sous la route de Sarzeau, filant ensuite vers Theix, nous empruntons une variante au niveau de l'aire de co-voiturage (dénommé 'Theix-Giratoire de Since'). La véloroute N° 45 fait normalement une boucle via Theix, ce qui rallonge inutilement le trajet.
Donc, à la sortie de la zone de co-voiturage, côté sud, nous prenons la rue des Nouettes (R338) qui longe la route de Sarzeau (D780) sur quelques centaines de mètres pour brusquement virer à gauche en légère montée. Après les quelques maisons au lieu-dit La Nouette on continue pendant une centaine de mètres sur la petite route et on emprunte le chemin agricole à droite, menant aux bâtiments de la Laiterie à 200-300m de là. Au-delà de la laiterie une petite route asphaltée mène tout droit au lieu-dit Lanfloy où on tourne à gauche sur la C333 en direction de la D7/Plaisance.
Au Stop, on prend à droite vers Noyalo. Bref arrêt au moulin à marée.
Dans Noyalo, (excellent far à la boulangerie Place de Rhuys...) on continue sur la Vélo-route N° 45.
Pendant un bon bout de chemin celle-ci longe la D780. A la hauteur de Saint Armel nous poursuivons le long de la route de Sarzeau, laissant à gauche 'Les Meubles de Sophie" et continuons, au-delà de Saint Colombier, puis bifurquons à gauche dans les bois, en direction de Kerhouet-St. Colombier, et au-delà, vers Sarzeau, après avoir coupé la route menant de Sarzeau à Suscinio/Penvins (la D198).
De Noyalo à St. Colombier la véloroute est asphaltée et en site quasi propre (route essentiellement agricole). De Saint Colombier à Sarzeau, super balade sur des chemins bien compactés, très souvent ombragés, ce qui, lors de notre voyage, était très bienvenu.
Après un court transit dans Sarzeau nous sommes "ré-expédiés" dans la la nature sur une succession de petites routes très calmes : La Bas Bohat, Le Riellec, Kerdouin, Botpenal, puis une longue piste en tout venant bien compacté qui nous mènera au giratoire du Net, très proche d'Arzon.
Les derniers kilomètres se font sur des petits chemins sympathiques avant de déboucher sur les 'hauteurs d'Arzon' pour ensuite longer l'église et descendre dans des rues très calmes vers la baie et un peu plus loin, l'embarcadère.
Après avoir repéré le petit guichet du 'Passeur des Îles', nous pique-niquons dans un coin d'ombre du port, assis sur une plate retournée, en profitant de la magnifique vue offerte par le port et les nombreuses îles (Les îles Vezit, Er Runio, Le Grand et le Petit Huernic...). Il fait très chaud !
Tickets achetés, c'est l'heure d'embarquer pour la croisière, certes plus modeste que celles que nous avons faites avec Brittany Ferries vers l'Irlande, mais croisière quand-même ! La durée importe peu, c'est le dépaysement qui compte !
Traversée le nez au vent, cap 333°, à 8 nœuds. Les poissons sous la quille devaient aller plus vite que nous... Mais qu'importe !
L'arrivée au port du Guilvin se fait par un étroit chenal qui nous mène à l'embarcadère. Les vélos retrouvent la terre ferme et en quelques coups de pédale nous atteignons l'excellent 'Relais de Kerpenhir' situé à quelques centaines de mètres au sud du port, en direction de la pointe.
Déchargement des sacoches et en route, sans perdre de temps, pour remonter quelques millénaires dans l'histoire et nous rassasier une fois encore de menhirs, de dolmens, de tumulus, de tombes à passage, témoins miraculeusement survivants du génie de peuples qui ont encore beaucoup à nous apprendre et dont les inscriptions dans la roche, les multiples et magnifiques gravures, resteront certainement à tout jamais inexpliquées.
Nous nous concentrons aujourd'hui sur le 'Site des Mégalithes' renfermant entre autres Le Grand Menhir Brisé et le Tumulus de la Table des Marchands, magnifiques monuments érigés il y a plus de 250 générations !!
Ici, comme à Newgrange, en Irlande, visité en 2018 (voir article), ou Gavrinis, tout proche, que nous avons découvert l'an dernier, les chercheurs, les scientifiques et les guides acceptent avec humilité leur incapacité à produire une explication définitive de la raison-d'être de ces extraordinaires réalisations, laissant à chacun le soin de se faire une opinion, d'imaginer ce que ces hommes ont voulu exprimer, de rêver aux significations de cet héritage. Comme nous disait notre guide à Newgrange : "Your guess is as good as mine" (Votre opinion est aussi bonne que la mienne).
Loin de nous en faire une, nous préférons simplement nous imprégner des 'ondes' qui enveloppent ces lieux, nous accroupir pour passer la porte basse, remonter le temps dans l'étroit couloir menant à la cavité funéraire de la Table des Marchands, pour finalement être éblouis par la beauté des gravures rupestres que nous avons la chance de découvrir, quelques 4 000 ans après leur réalisation sur ces roches énormes.
Après l'extraction de la pierre, ce qui n'a pas dû être une mince affaire, après un transport de 10 à 20km, combien de coups de percuteur en quartzite ont été nécessaires pour dégrossir les 280 tonnes (estimés) du Grand Menhir Brisé et en 'lisser' la surface ? Se poser la question est comme tenter de comprendre la signification d'un univers infini...
Se poser de telles questions ne sert à rien, car nous n'aurons jamais les réponses. Mieux vaut simplement accepter que depuis la nuit des temps, face à l'inconnu, des peuples dits 'primitifs' ont fait preuve d'une ingéniosité surprenante et ont su, confrontés aux cycles des saisons, de la vie, de l'univers, donner une dimension spirituelle/scientifique à leurs réalisations.
Nous avions bien pédalé sous la chaleur et avions reçu en cadeau d'arrivée cette visite magique du Site des Mégalithes. Un bon repas, bien mérité, clôt cette belle première journée à Locmariaquer. Le coucher du soleil sur la Pointe Er Hourel sera la cerise sur le gâteau.
Jeudi 17 septembre 2020. Locmariaquer.
Visites de mégalithes et retour vers Vannes (2ème traversée maritime !). 49 km. Météo très chaude.
Une fois encore, la journée s'annonce très belle.
Mise en route, sans hâte, vers le Tumulus de Mané er Hroek, situé à deux pas de l'hôtel. Classé comme 'Tumulus géant', (100m de longueur, 60m de largeur, hauteur 10m !), érigé il y a plus de 6 000 ans !
Le tombeau, qui était hermétiquement clos à sa découverte, renfermait une collection extraordinaire de 'mobilier' funéraire : haches polies (roches alpines et ibériques), perles de pendeloques etc. Aucun ossement n'y a été retrouvé.
Aujourd'hui, il est accessible par un escalier en pierres construit récemment. Une impression curieuse s'en dégage car contrairement aux tumulus des tombes à couloir, 'en surface', celui-ci, s'enfonçant sous terre, se rapproche beaucoup plus de la notion de tombeau comme nous les connaissons de nos jours. Nous ne nous y attardons pas.
Notre deuxième arrêt sera au Tumulus de Mané Lud, situé en bordure nord-ouest de Locmariaquer, sur la route d'Auray. Celui-ci est d'une toute autre nature, Un couloir constitué de pierres plates dressées, plantées à la verticale, donne accès, par une 'porte basse', à une chambre funéraire dont le sol, les murs et le 'plafond' sont constitués d'énormes dalles portant de nombreuses gravures. Il est admis que l'ensemble a été construit il y a 6 000 ans. Des fouilles menées au XIXè et début du XXè siècles ont mis à jour deux inhumations ainsi que des ossements de chevaux. (source Wikipédia).
Notre dernière visite avant le retour sera au Tumulus de Mané Rutual, autre dolmen à couloir, d'environ 20m de long, érigé lui aussi il y a environ 6 000 ans. De nombreuses gravures ont été découvertes sur les pierres constituant le monument, principalement sur les faces intérieures des dalles de couverture, ce qui pourrait signifier que celles-ci provenaient du ré-emploi de menhirs gravés antérieurement. Des objets provenant des fouilles sont exposés au Château-Gaillard à Vannes.
L'accès est condamné du fait de la fragilité de l'ensemble.
Cette visite termine notre court mais riche séjour à Locmariaquer. Il est temps de faire quelques courses en ville pour le pique-nique et de nous rendre à l'embarcadère pour la navigation de retour.
Celle-ci se fera sur une mer toute aussi calme qu'hier. La marée basse nous permettra de voir les ostréiculteurs au travail sur leurs 'tables', supports métalliques surélevés pour éviter tout contact avec la vase, le sable et les éventuels prédateurs. Travail de Romains qui peut, à tout instant, être anéanti par une pollution de l'eau de mer.
Vendredi 18 septembre 2020. Visite de la Forteresse de Largouët et de la Chapelle de Cran. 33km.
Aujourd'hui, balade quasi digestive ponctuée cependant d'une série de côtes que nos mollets, surpris, n'avaient pas connues les jours précédents.
Il faut être à la billetterie de la Forteresse avant 12h10, heure de la pause déjeuner du responsable. On peut cependant rester dans le parc durant la fermeture de mi-journée, ce que nous ferons, profitant d'un banc au pied de la tour, face à l'étang, pour déjeuner en compagnie des centaines de canards en charge de la musique.
Ayant sous-estimé la rudesse des côtes et surestimé notre vitesse moyenne, nous arrivons devant le guichet des billets à 12h04...
A peine l'entrée réglée et les vélos garés derrière le chenil, le préposé nous quitte, bouclant la porte d'accès derrière lui, nous laissant libres de découvrir l'extraordinaire domaine qui nous propulse quelques 4 500 ans en avant par rapport à notre passage récent dans le Néolithique...
Une longue allée nous mène à la forteresse proprement dite, cachée par une courbure du chemin non loin de la tour et du donjon. On découvre tout d'abord les ruines sécurisées d'un logis du 17ème siècle, derrière lesquelles un mur de chapelle avec rosace en pierre résiste, lui, au temps et à l'histoire depuis le 15ème siècle. Le donjon, haut de 57m, est du 14ème, la façade du châtelet du 15ème...
Celui-ci, entrée principale de la 'zone intérieure' de la forteresse, se dresse fièrement au-delà de l'ancienne douve. On y voit les emplacements du mécanisme permettant de faire fonctionner le pont levis. Au centre, "l’écu à dix besants du seigneur de Rieux et la hure de sanglier, attribut des Raguenel-Malestroit, famille de son épouse". Les Rieux seront les détenteurs des lieux jusqu'en 1643...
A gauche, la tour en forme de fer à cheval et plus au fond, à droite, l'immense donjon, dont la structure en pierres est pratiquement intacte.
Alors que la Tour est inaccessible au public, le Donjon, gardé par des centaines de pigeons, offre aux visiteurs un magnifique escalier à vis permettant de monter très haut dans l'édifice et d'en découvrir de nombreux recoins. Les murs sont parsemés de marques gravées par les Compagnons tailleurs de pierre ayant contribué à la construction.
Très peu de visiteurs sont présents, alors, comme des enfants réservant le meilleur du gâteau pour la fin, nous ne nous pressons pas, délectant le moment présent dans l'attente de la découverte du Donjon.
Le pique-nique terminé, et l'impatience de visiter le Donjon à son comble, nous pénétrons l'édifice par un long couloir et débouchons au niveau du "rez de chaussée", partie réservée aux gardes, constellée de plumes et animé par les allées et venues des nombreux pigeons y ayant élu domicile.
Aucun plancher n'entrave la vue vers le haut, mais les nombreuses cheminées des étages supérieurs restent collées aux murs, condamnées à jamais à ne plus être que des conduits véhiculant des courants d'air froids. La mousse verte recouvrant les murs sombres de cet immense tuyau vertical, dont la section change à chaque étage, la couleur orange-rosée des voutes surplombant les "fenêtres" et divers éléments d'architecture suspendus dans le vide du fait de l'absence des planchers, donnent à ce Donjon un aspect surréel, magique. On ne peut détacher les yeux des cinquante et quelques mètres de murailles qui se terminent, tout là-haut par un petit coin de ciel bleu.
Le large escalier à vis permet d'accéder aux "étages" supérieurs. De nombreuses petites 'pièces' et couloirs sont disposés de part et d'autre de cet escalier richement gravé des marques des Compagnons tailleurs de pierre. A chaque étage, la vue vers le bas devient de plus en plus surprenante, la couleur verte de la mousse ajoutant un élément fantastique tout droit sorti de 'Game of Thrones' ou du 'Nom de la Rose'...
Il est temps de quitter ce lieu passionnant et de reprendre la route pour une plongée dans un autre aspect de l'Histoire, dont l'époque est sensiblement la même que celle de la Forteresse de Largouët.
Direction sud-est, puis plein sud à travers une campagne très vallonnée, vers Treffléan puis Crann.
Le second objectif de la journée est la Chapelle classée 'Notre-Dame de Cran'. Elle se situe dans un petit hameau charmant au sud de la route reliant Treffléan à Sulniac.
Elle aurait été construite au 12ème siècle par les Templiers, même si cette origine n'est pas totalement vérifiée. Il est dit qu'elle aurait appartenu à l'Ordre de Saint Jean de Jérusalem.
La chapelle contient plusieurs éléments très anciens, présentant un intérêt particulier au niveau historique.
La première merveille que l'on découvre en y entrant est le magnifique dallage constitué de grosses pierres plates et irrégulières, noires et blanches. Puis le regard est immédiatement attiré par une fresque peinte sur les murs des côtés sud et ouest de la Chapelle. Elle est datée de 1594 et représente le Jugement dernier, la Passion du Christ et plusieurs Saints.
Le décor peint couvrait originellement l'entièreté des murs de la nef. Suite à d'importants dégâts de toiture subis au début du XXème siècle, une partie importante des fresques a été détruite.
Dans le chœur, des sablières en bois sont sculptées et datées de 1524 à 1556. On peut notamment y voir un renard soufflant dans une cornemuse, un singe tirant la barbe d'un homme, plusieurs personnages dont un homme à grandes oreilles, un poisson avalant ou recrachant un humain, un dragon, etc...
La chapelle possède également plusieurs statues très anciennes en bois polychrome ainsi que des visages en pierre sculptée dont l'âge, bien que très ancien, ne semble pas encore bien défini. (Les commentaires en italique ont pour sources les panneaux descriptifs de la chapelle ainsi que Wikipédia)
Malheureusement, le ciel s'est couvert durant notre trajet en vélo rendant difficile l'observation de toutes ces merveilles.
Les photos ci-dessous proviennent d'une première visite que j'avais faite, au courant de l'été.
On reste émerveillés à penser que ces fresques, comme la Forteresse visitée précédemment, ont survécu toutes les folies des hommes et de l'histoire depuis plus de cinq siècles !
Notre dernière visite, souhaitée par Jenny, sera à l'abbatiale de Saint Gildas de Rhuys, Saint Gildas étant contemporain de la Légende d'Arthur, et présentant ainsi un intérêt particulier pour ma fille.
Pendant le week-end des journées du Patrimoine nous avions eu la chance de voir le Trésor de l'abbatiale, exceptionnellement ouvert à la visite ces jours-là. Bien au-delà des considérations religieuses des pièces exposés, que chacun est libre d'apprécier en fonction de ses convictions, c'était principalement, pour nous, la valeur historique, le travail magnifique des orfèvres de l'époque, qui nous intéressait.
Les objets en or, en argent, en cuivre, en bois précieux recouvert de soie et de pierres, de cabochons en cristal de roche poli - la pierre de l'union de la matière à l'immatériel - représentaient pour nous une autre forme de témoignages uniques du génie des artisans de l'époque.
Détail d'un des reliquaires avec cabochons de cristal de roche poli, permettant de voir à l'intérieur
Mardi 22 septembre 2020. Abbatiale de Saint Gildas de Rhuys et île Tascon
N'ayant pu consacrer le temps que nous aurions voulu à la visite de l'édifice, lors des journées du patrimoine, nous y sommes retournés pour une visite plus détaillée le surlendemain.
Chœur magnifique, très beaux vitraux, belles lumières.
Retour à la maison via un passage à l'île Tascon. La marée se retirait ce qui nous a permis de ne pas mouiller le bas de nos jeans en traversant le gué en béton. La réserve d'oiseaux de l'île d'Enesy nous a réservé de belles surprises.
Nous n'avions pas pu retourner en Irlande, ni aller en Allemagne de l'est, mais les quelques jours de dépaysement en vélo à travers notre belle Bretagne, les bonds dans la très riche histoire qui baigne notre région, nous ont procuré autant de plaisir que toutes les expéditions lointaines que nous avons faites par le passé.
L'aventure c'est se laisser aller au rêve, sortir des sentiers battus, quitter ses repères habituels, goûter le changement que l'on vit; c'est la perception personnelle et sensible d'un lieu, d'une situation... c'est redevenir curieux !
Et on n'a pas besoin d'aller bien loin pour vivre tout ceci. La preuve !