compostelle 2023 _ 2

Publié le 8 Novembre 2023

2ème partie

2ème partie

9 septembre 2023. León - Astorga. 60 km.

Quelques coups de tonnerre tôt le matin. Un ciel bien menaçant...mais au moment du desayuno, le soleil avait repris ses aises dans un azur infini.

La sortie de León n'est pas agréable. Succession de zones industrielles, artisanales et commerciales, plus les inévitables friches qui semblent maintenant entourer toutes les villes dans un concours de laideur.

Rapidement on se rabat sur le Chemin, peu actif ce matin. Mais devons le quitter peu après car les pluies de la nuit l'avaient rendu impraticable aux vélos : coulées de boue, ornières et flaques l'avaient 'bouillassé', nous obligeant à reprendre un bout de la N120.

Les camions et le bruit nous la font quitter de nouveau à Villadangos del Páramo. Le Chemin est sec mais longe la nationale. Au moins, on est en site protégé. On le suivra jusqu'à une dizaine de kilomètres d'Astorga.

Arrêt courses à Hospital de Órbigo où nous restons un bon moment pour admirer le magnifique pont enjambant la rivière Órbigo. Vu le nombre d'arches de ce pont, il doit falloir se méfier du cours d'eau qui nous paraît bien paisible.

Continuation sur le Chemin qui monte progressivement sur un plateau surplombant Astorga. Longue et chaude grimpette tout contre la nationale, sur une vieille voie asphaltée qui avait connu des jours meilleurs .

Après une section de sable et de cailloux bien compactés, on débouche sur une aire de repos pour pèlerins équipée de bancs, offrant une vue extraordinaire sur Astorga, au loin, en contrebas. Une croix, La Crucero de Santo Toribio, en mémoire d'un prêtre mexicain, assassiné en 1928, est dressée juste avant la descente, et "décorée" de nombreux galets et autres souvenirs de passage de pèlerins.

Le ciel devient soudain très noir sur Astorga...

Fin de parcours sur un chemin agricole impossible. Constellé de galets de toutes tailles, défoncé par endroits, plein de flaques et de coulées de boue. Champs de maïs de chaque côté. Puis soudain l'orage qui montait éclate et une pluie de grosses gouttes froides, accompagnée de grêlons, nous tombe dessus au milieu de nulle part.

A un moment, une petite rivière en crue coupe la route, nous obligeant à pousser les ânes de métal entre des rangs de maïs d'un champ bien détrempé, jusqu'à un "pont" très étroit, constitué d'une plaque en béton fendue, qui nous permet de traverser au sec.

Notre hébergement était situé à l'opposé de notre entrée en ville, à deux kilomètres du centre, sur la route La Corogne - Madrid. Inutile de dire que ce sont deux cyclistes pas mal crottés et trempés qui débarquent dans l'établissement, heureux d'arriver après la bagarre contre les éléments.

Débâtage et retour en ville pour une visite qui nous réservera d'excellentes surprises. Dans un angle du parvis de la cathédrale, les vélos sont attachés au seul arbre existant et décision est prise d'aller découvrir Santa Maria de Astorga..

Le choc sera aussi brutal qu'à Burgos. Avec ici, en prime, un musée magnifique. Les photos suffiront à exprimer la beauté de l'édifice et des pièces exposées. Les mots manquent.

A proximité de la cathédrale se trouve un bâtiment conçu par Gaudi : Palais épiscopal et musée. Vu de l'extérieur, le style n'est pas celui qu'on lui connaît. On dirait plutôt le château de Louis II de Bavière vu par Lego. Comparé aux merveilles ornant Barcelone, cette réalisation d'Astorga laisse une impression de kitch. Dommage que l'on n'ait pas eu le temps de voir l'intérieur. Cela aurait peut-être pu permettre de tempérer notre première impression.

Retour à l'hôtel par les petites rues de la ville. On est seuls dans la salle de restaurant éclairée par des néons d'hôpital. Repas pèlerin classique honnête. Entrée, plat, dessert et boisson pour € 13.50. On ne peut pas se plaindre.

21h30 : le patron balaie la salle, le bar est fermé , les lumières éteintes et nous remontés à la chambre pour digérer la visite extraordinaire faite à Santa Maria d'Astorga et son musée.

 

Eglise de Valverde de la Virgen. Quatre couchages disponibles pour cigognes de passage !

Eglise de Valverde de la Virgen. Quatre couchages disponibles pour cigognes de passage !

Le pont des pèlerins à l'Hospital de Óbrigo

Le pont des pèlerins à l'Hospital de Óbrigo

Le ciel se préparait pour accueillir les pèlerins à Astorga

Le ciel se préparait pour accueillir les pèlerins à Astorga

Aire de repos de San Justo de la Vega. Derrière Rémi, au fond, Astorga.

Aire de repos de San Justo de la Vega. Derrière Rémi, au fond, Astorga.

Marque de pèlerin au pied de la Crucero de Santo Toribio

Marque de pèlerin au pied de la Crucero de Santo Toribio

La rivière avait englouti le chemin

La rivière avait englouti le chemin

Façade de la Cathédrale d'Astorga

Façade de la Cathédrale d'Astorga

Un détail de la Façade. Quelqu'un de connu !

Un détail de la Façade. Quelqu'un de connu !

Un livre de chants, parmi les trésors de la Cathédrale

Un livre de chants, parmi les trésors de la Cathédrale

Parmi les nombreuses chapelles : San Lorenzo

Parmi les nombreuses chapelles : San Lorenzo

San Miguel

San Miguel

San Juan Bautista

San Juan Bautista

La Maître-Autel, une véritable cascade de dorures

La Maître-Autel, une véritable cascade de dorures

Le Christ en croix, au sommet du Maître-Autel

Le Christ en croix, au sommet du Maître-Autel

Chapelle de Santiago Peregrino

Chapelle de Santiago Peregrino

Bas-relief en bois polychrome, déambulatoire de la Cathédrale.

Bas-relief en bois polychrome, déambulatoire de la Cathédrale.

L'orgue de la Cathédrale

L'orgue de la Cathédrale

Dans le choeur

Dans le choeur

La pendule astronomique

La pendule astronomique

Une perfection architecturale à donner le vertige !

Une perfection architecturale à donner le vertige !

Un des très nombreux vitraux

Un des très nombreux vitraux

Magnifique panneau de bois sculpté (représentant Goliath ?), daté de 1551, ruiné dans sa transformation en porte !!

Magnifique panneau de bois sculpté (représentant Goliath ?), daté de 1551, ruiné dans sa transformation en porte !!

Un exceptionnel travail de la pierre. Musée de la Cathédrale

Un exceptionnel travail de la pierre. Musée de la Cathédrale

Vie, tentations, souffrances et mort de San Antonio Abad. Anonyme. Début XVIè. Musée de la Cathédrale

Vie, tentations, souffrances et mort de San Antonio Abad. Anonyme. Début XVIè. Musée de la Cathédrale

Livre d'Oraisons d'Albert de Brandebourg. Vers 1534. Fac similé. Musée de la Cathédrale

Livre d'Oraisons d'Albert de Brandebourg. Vers 1534. Fac similé. Musée de la Cathédrale

Texte enluminé. Musée de la Cathédrale

Texte enluminé. Musée de la Cathédrale

Retable gothique de "Transition". XVè - XVIè. Musée de la Cathédrale

Retable gothique de "Transition". XVè - XVIè. Musée de la Cathédrale

Détail du retable. La religion est Amour !

Détail du retable. La religion est Amour !

Détail du retable. Martyr de Saint Sébastien.

Détail du retable. Martyr de Saint Sébastien.

Le palais "Lego" de Gaudi.

Le palais "Lego" de Gaudi.

Retour sur terre... de "l'infiniment beau" à "l'infiniment laid".

Retour sur terre... de "l'infiniment beau" à "l'infiniment laid".

10 septembre 2023. Astorga - Ponferrada. 64 km. Journée chaude et splendide.

Petit déjeuner pris au bar de l'établissement sous une télé qui braillait ses stupidités en boucle dès 7h30. Inutile de dire que l'on n'a pas trainé.

Quittons Astorga sous un ciel pas encore très net, direction Ponferrada, sur la LE-142, une route départementale suivant de près le Chemin. Route impeccable, au revêtement très roulant, peu fréquentée.

Calme absolu du matin dans une campagne qui se réveillait doucement sous le soleil. Tintement des cloches d'églises sonnant les heures. Tintements plus grêles des clochettes portées par les bêtes, éparpillées dans les fourrés en bordure de route, recherchant, dans une végétation courte sur pied, les rares herbes qui y poussaient.

Bref tour du village à Pedredo, vide de tous ses habitants. Le clocher de l'église est lui aussi surmonté d'une chambre d'hôtes pour cigognes de passage.

L'arrêt suivant sera à Rabanal del Camino pour quelques achats au très mini, mais bien garni  'Supermercado'.

On en profite pour visiter la petite église "Nuestra Senõra de la Asunción", "rafraîchissement salutaire" tant elle est simple et dépourvue des ors dégoulinants qui nous assommaient dans toutes celles, grandes et petites, que nous avions vues depuis notre départ.

Petites fenêtres sans prétention laissant filtrer quelques rayons de lumière, dévoilant les pierres d'une belle structure brute, sans riches parements; une alcôve abritant une modeste statue de Saint Jacques, discrètement éclairée; un petit balcon soutenu par une poutre grossièrement équarrie, orné d'une balustrade très rustique; quelques belles pierres et un cintre coloré... Une grande simplicité qui me faisait penser que "tout -en fin de compte- n'est pas pourri au royaume du Danemark", et qui fait du bien à la tête après avoir subi les nombreux bombardements de richesses, déversés sur le profane par une institution qui a depuis longtemps renié ses 'statuts d'origine'..

Une petite bougie brille aux pieds la statue de Saint Jacques, une pensée pour tous ceux que j'aime.

Un moine allemand du monastère voisin (Monasterio de San Salvador del Monte Irago), nous gratifie d'un coup de tampon dans nos carnets, et c'est avec les sacoches regarnies, mais le cœur allégé, que nous quittons Rabanal pour rejoindre la grimpette vers le col de la Croix de Fer, à 1 504m d'altitude.

Les buissons feuillus, les petits chênes et autres végétaux prisés par les troupeaux en liberté font maintenant place à des collines herbeuses parsemées de petits buissons, puis à des bois de sapins.

La route est physique avec quelques raidillons surprise, notamment après le virage au-delà de la Taberna de Gaia à Foncebadón...

La Croix de Fer est atteinte en début d''après-midi. Très haute croix située au niveau du col, au pied de laquelle s'empilent toutes sortes d'objets, de pierres, de galets, de coquilles portant des messages dans toutes les langues. En face, une aire de pique-nique avec tables et bancs posés sur une herbe brûlée, constellée de petites fleurs roses ressemblant à des crocus à tige très courte.

On s'y arrêtera pour souffler et casser la croute. La montée avait brûlé pas mal de calories et le petit déjeuner n'était plus qu'un lointain souvenir.

La descente du col débute fort, sous un soleil timide, mais chaud. Au début, quelques montagnes russes cassent la vitesse mais dans l'ensemble ce seront 20 km parcourus avec très peu de coups de pédales, si ce n'est que de lever celle dans l'intérieur de chaque virage. Les nombreux lacets nous obligeaient malgré tout à ne pas laisser s'emballer les montures. Résultat : une bonne partie de la descente s'est effectuée au frein, à 15-20 km/h. Même pas drôle !!

Paysages magnifiques de tous côtés, vallées profondes, collines pointues, boisées, coupées par des chemins pare-feux et par innombrables lignes de haute tension, coiffées d'éoliennes tout aussi nombreuses. Quelques villages perdus sur les versants.

Le village d'El Acebo de San Miguel est une merveille, dommage que le soleil se soit caché au moment de notre passage. Ici aussi, rues désertes en plein après-midi, hormis près des auberges, à l'entrée du petit bourg.

Continuation sur la LE-142. Passage dans Molinaseca et entrée dans Ponferrada.

Notre hébergement est atteint vers 16h00. Les sacoches sont laissées dans la chambre et les cyclistes repartent pour une balade vélo en ville. Le centre, près du château est très animé. C'est la foire. Des stands offrant toutes sortes de marchandises, souvenirs, confiseries, produits régionaux etc. sont installés dans les rues. Le soleil est de retour. La foule est nombreuse et très bruyante. On fera deux BA pour un jeune cycliste japonais parti sans rustines...

Installés à la terrasse d'un café sur la Plaza de la Virgen de la Encina, on observe les passants. Les pèlerins, même 'déguisés' en touristes sont facilement reconnaissables au bronzage s'arrêtant à la cheville et aux tongs salvatrices portées après la journée de marche.

Après une bonne découverte des quartiers centraux et une descente le long de la rivière Sil c'est le retour à l'hôtel pour la douche, les écritures et l'attente du dîner. Ce soir, ce sera la spécialité locale : le 'Botillo Tradicional', sorte de grosse saucisse, élaborée à partir de morceaux de porc, fourrés dans un boyau de porc, fumée et semi-séchée. Elle se sert avec des gros morceaux de chorizo, des pommes vapeur et du chou. Inutile de dire que ce n’était pas le repas idéal à prendre avant de se coucher.. Heureusement, la fatigue et la bouteille de vin de Bierzo ont quelque peu contribué au sommeil...

Belle journée de pédalage. Satisfaction d'être parvenu au col de la Croix de Fer, sur le vélo, avec tout le barda, -malgré le dénivelé- Paysages magnifiques, à couper le souffle, soleil, vent, senteurs de pins et de fleurs.. Que demander de plus à la vie ?

 

 

 

 

En bleu, le trajet du jour

En bleu, le trajet du jour

Petit à petit on se rapprochait

Petit à petit on se rapprochait

Une agriculture en milieu "hostile"...

Une agriculture en milieu "hostile"...

... Seul salut, un peu d'élevage

... Seul salut, un peu d'élevage

La modeste église de Rabanal del Camino, l'alcôve et la statue de Saint Jacques.

La modeste église de Rabanal del Camino, l'alcôve et la statue de Saint Jacques.

Le choeur de l'église, le cintre peint

Le choeur de l'église, le cintre peint

Quelques belles pierres subsistent

Quelques belles pierres subsistent

Le balcon

Le balcon

Element de bois gravé parmi les balustres du garde-corps

Element de bois gravé parmi les balustres du garde-corps

La campagne à la sortie de Rabanal

La campagne à la sortie de Rabanal

Il commençait déjà à faire chaud

Il commençait déjà à faire chaud

Arrivée à croix de Fer

Arrivée à croix de Fer

Les petits 'crocus' (?) de l'aire de pique-nique

Les petits 'crocus' (?) de l'aire de pique-nique

1 504m tout de même !

1 504m tout de même !

Dans la descente vers Ponferrada

Dans la descente vers Ponferrada

Beaucoup de bruyères en fleur !

Beaucoup de bruyères en fleur !

Le Chemin des pèlerins à pied.

Le Chemin des pèlerins à pied.

Le relief se corsait

Le relief se corsait

On n'avait pas idée de ce qui nous attendait..

On n'avait pas idée de ce qui nous attendait..

La rue principale de El Acebo de San Miguel

La rue principale de El Acebo de San Miguel

Une maison de la rue principale

Une maison de la rue principale

Un décor de porte

Un décor de porte

Le château de Ponferrada

Le château de Ponferrada

Autre vue du château

Autre vue du château

C'est la fête en ville !

C'est la fête en ville !

L'église de San Andrés, Ponferrada

L'église de San Andrés, Ponferrada

11 septembre 2023. Ponferrada - O Cebreiro. 57 km, très très physique à partir de Ruitelán.

Nuit un peu compliquée à cause du 'Botollo Tradicional'...

Mise en route vers 9h00 sous un ciel très menaçant. Montée vers la N VI et route vers l'ouest.  Premiers kilomètres sans problèmes puis crachin de plus en plus dru.

Arrêt à Villafranca del Bierzo où le ciel est sec. Passage à la Oficina de Turismo pour un coup de tampon et pour les achats de midi.

Un doute à la sortie de Villafranca : la N VI emprunte un tunnel, mais après avoir bien vérifié, celui-ci n'est pas interdit aux vélos. Continuation en fond de vallée longeant le rio Valcarce. Belle nature de part et d'autre de la route, suivie en bordure par les pèlerins à pied. Depuis la mise en service de l'autoroute toute proche la nationale a perdu de son attrait et les villages étapes en souffrent.

Le ciel s'éclaircit et nous gratifie de soleil pendant 40km, nous permettant même de "déjeuner" au sec à l'entrée de Ruitelán. Mais à peine la cantine fermée, c'est une nouvelle drache, froide et interminable qui nous cloue pendant 1h00 sous un arbre puis sous un porche dans l'attente d'une accalmie. 

Vers 14h30 la météo s'arrange un peu et on repart en empruntant la CV125/1 à la sortie de Ruitelán. Avant le village de La Faba, virage en épingle à cheveux à droite cette fois sur la CV125/15.

Et c'est là que ça se gâte.....

La suite, jusqu'au sommet, sera une succession de pentes de plus en plus raides, en sous bois et à découvert. Le soleil était réapparu et avec lui des mouches hargneuses qui s'attaquaient au cycliste transpirant comme un bœuf. Quelle énergie dépensée à les chasser !.. Les paysages en contrebas et au loin étaient magnifiques : vallées profondes, successions de collines, de montagnes, éclairées par une belle lumière, prairies et bois de feuillus, sorbiers couverts de baies rouge-vif..... et d’arrêter pour contempler toute cette beauté était l'excuse supplémentaire que je me donnais pour 'voler' quelques instants de répit à la côte.

Après des efforts dont je ne me serais jamais imaginé capable, j'ai dû néanmoins mettre pied à terre et me résigner à pousser le vélo. Quelques faux-plats me permettent de remonter en selle mais très rapidement je dois renoncer et faire la route à côté de mon âne de métal, à 4.5km à l'heure. Presque plus épuisant que de pédaler...

Rémi m'attendait à chaque virage, sur chaque bosse, m'encourageant, me donnant des conseils, et c'est grâce à son aide et à sa patience que je suis enfin parvenu, vers 17h30, à atteindre la grande zone herbeuse surplombant le village d'O Cebreiro, à (seulement...) 1 330 m d'altitude..

O Cebreiro : perché sur un col, un hameau magnifique de quelques maisons solidement bâties; deux-trois splendides "yourtes de Schtroumpf" en pierre, (des pallozas), coiffées d'un toit de chaume conique dissymétrique (avec tressage de la paille pour l'une d'entre elles). Une courte rue principale dallée, quelques auberges/hostals de pèlerins, un bar-restaurant ou deux.. des boutiques de souvenirs et une belle petite église surplombant l'ensemble. On était en Galice !

L'impression ressentie à l'arrivée est indescriptible. Lumière déclinante de fin d'après-midi, le froid qui s'installait pour la nuit, la rue qui se vidait. Plus de bruit. Mais au loin, vers le sud, le soleil éclairait encore vivement les hauteurs, alors que les brumes envahissaient progressivement les vallées pour finalement nous engouffrer nous aussi. On était sur notre toit du monde... et le bonheur était d'avoir découvert ce lieu et d'avoir réussi ce qui me paraissait inatteignable. Les efforts de l'après-midi n'étaient plus qu'un lointain souvenir comparés à une telle récompense. O Cebreiro restera pour moi le cadeau le plus extraordinaire que m'a offert le Camino Francés. 

Dîner à la chaleureuse taverne "Venta Celta" en face de notre hostal. Après une rapide promenade digestive dans le village vide de présence humaine, c'est retour à nos appartements. C'est une fois encore l'occasion de refaire la journée.

Extinction des feux de bonne heure car l'ampoule de 11W perchée à 4m ne permettait pas de faire grand chose d'autre.

Sortie de Ponferrada. Encore un gâchis d'argent public.

Sortie de Ponferrada. Encore un gâchis d'argent public.

Y'a que ça de vrai pour faire avancer les cyclistes... ; )

Y'a que ça de vrai pour faire avancer les cyclistes... ; )

La N-VI suit la rivière Valcarce

La N-VI suit la rivière Valcarce

Conséquence de la crise immobilière de 2008...

Conséquence de la crise immobilière de 2008...

Ruitelán. C'est à partir d'ici que ça se gâte.

Ruitelán. C'est à partir d'ici que ça se gâte.

Cycliste heureux en attente d'une accalmie.

Cycliste heureux en attente d'une accalmie.

En route pour le sommet...

En route pour le sommet...

Une nature à couper le souffle ...

Une nature à couper le souffle ...

Le cycliste accompagnant sa monture à 4.5km/h...

Le cycliste accompagnant sa monture à 4.5km/h...

...et pendant ce temps-là, Rémi frais et dispo...

...et pendant ce temps-là, Rémi frais et dispo...

Enfin en haut ! Aérés par un vent glacial !

Enfin en haut ! Aérés par un vent glacial !

A l'entrée du village, plaque illustrant la légende de O Cebreiro

A l'entrée du village, plaque illustrant la légende de O Cebreiro

La légende

La légende

Une maison de Schtroumpfs

Une maison de Schtroumpfs

Une autre encore...

Une autre encore...

La même vue sous un autre angle

La même vue sous un autre angle

Belle lumière de fin d'après-midi

Belle lumière de fin d'après-midi

On ne peut pas se lasser d'admirer un tel spectacle

On ne peut pas se lasser d'admirer un tel spectacle

Le sorbier devant l'église

Le sorbier devant l'église

Un travail d'artiste

Un travail d'artiste

Le Chemin a-t-il besoin de tant de précision ?

Le Chemin a-t-il besoin de tant de précision ?

Le village se vidait...

Le village se vidait...

...et la brume en prenait possession pour la nuit.

...et la brume en prenait possession pour la nuit.

12 septembre 2023. O Cebreiro - Sarria. 46 km.

Malgré l'insonorisation inexistante entre les chambres des "Habitaciones Frade", la nuit de sommeil ne fut pas perturbée outre mesure, les autres clients de l'hostal ayant certainement autant besoin de récupérer de leur 'escalade' que nous.

Le paysage est magique au réveil, car tous les fonds de vallées au nord sont sous un épais matelas de nuages. Au sud, de longs filaments encombrent la partie encaissée du relief.

Le soleil levant colore le ciel de rose, puis, progressivement de bleu. Les couleurs des différents plans de paysages qui nous entourent passent par une succession de dégradés de gris teintés de rose avant de retrouver leurs couleurs 'habituelles', une fois le soleil suffisamment haut dans le ciel.

Le lever de soleil est magnifique et beaucoup de pèlerins sont assis sur le muret à le contempler. De nombreux autres sont déjà en route.

Petit déjeuner à la taverne d'hier soir. La totale, pour préparer les cyclistes en vue des efforts du jour.

Mise en route vers 9h10, comme très souvent. On commence par une belle et longue descente, malheureusement coté nord du col, donc à l'ombre, donc bien fraîche.. Court passage dans les nuages avant de ressortir au soleil sur un autre versant. On en profite pour franchir deux nouveaux cols, dont un de plus de 1 300m d'altitude.

Aujourd'hui, le parcours se fait de bout en bout sur la LU 633, départementale sympa et "scénique", peu fréquentée, en majeure partie en descente, YESSS !

Arrêt à Triacastella pour provisions et un café, car malgré le soleil,  il ne faisait pas chaud à descendre de O Cebreiro, pendant des kilomètres .

Continuation up and down jusqu'à Sarria où l'on arrive vers 13h30 sous un soleil éclatant et très chaud, après avoir pique-niqué dans un petit parc au bord du rio Sarria.

La B&B est extra. Les ânes de métal sont remisés dans un garage. Après une préparation de l'étape du lendemain, les cyclistes partent explorer le quartier, véritable petit village qui semble totalement indépendant de la partie centrale de la ville, moderne et bruyante.

Rues piétonnes, étroites et calmes, vieilles maisons, jardins murés, auberges, restaurants... Pas étonnant car la rúa Maior est en même temps le Chemin et semble n'appartenir qu'aux pèlerins.

 

 

On était sur le toit du monde. Vue vers le N-O...

On était sur le toit du monde. Vue vers le N-O...

... et vers le N-E !

... et vers le N-E !

Premières lueurs du matin vers le sud.

Premières lueurs du matin vers le sud.

...et quelques minutes après...

...et quelques minutes après...

Avant l'effort, le réconfort !

Avant l'effort, le réconfort !

Encore une vue magique !

Encore une vue magique !

La brume se dissipe rapidement

La brume se dissipe rapidement

Les sorbiers sont partout. 1

Les sorbiers sont partout. 1

Un peu plus haut qu'hier !

Un peu plus haut qu'hier !

Les fonds de vallée devront attendre le soleil un peu plus longtemps !

Les fonds de vallée devront attendre le soleil un peu plus longtemps !

Notre parcours en Galice

Notre parcours en Galice

Peu à peu on se rapprochait du but

Peu à peu on se rapprochait du but

Les sorbiers sont partout. 2

Les sorbiers sont partout. 2

La rua Maior à Sarria

La rua Maior à Sarria

Le Camino est un énorme business...

Le Camino est un énorme business...

13 septembre 2023. Sarria - Palas de Rei. 50 km.

Démarrage 'sous la couche'. Passage à la Oficina de Turismo pour obtenir un coup de tampon et descente par la rúa Corga do Convento pour rejoindre la LU 633 en direction de Portomarin. Ça commence fort dès les premiers coups de pédale. Nombreuses côtes qui vont nous casser les jambes tout au long de la journée. Circulation assez dense. Arrêt à la mairie de Paradela pour le coup de tampon des 100 km restant à couvrir jusqu'à Santiago. Pas de chance, on est encore à 114 km du but.

Durant mes périples vélo, je me suis toujours demandé pourquoi la route empruntée semble toujours avoir choisi de passer par les points les plus élevés, et non d'en faire le tour ?

La LU 633 continue de monter et de descendre et de zigzaguer dans une direction N-O, jusqu'aux abords de la rivière Minho qui arrose Portomarin. Un premier pont est atteint enjambant un bras du Minho, le rio Loio.

La vue de part et d'autre du pont est surprenante : vaste vallée herbeuse, évasée, parcourue par un mince filet d'eau. Difficile d'imaginer qu'elle puisse se remplir, bien que des marques de niveau apparaissent clairement, sur chaque berge.

Quelques coups de pédale supplémentaires nous amènent au Ponte nova de Portomarin, très haute structure donnant accès à la nouvelle ville rebâtie sur la berge opposée. Un second pont, en contrebas, près de l'eau permet de traverser la rivière au niveau des anciennes berges. 

Quelques traces du vieux village ainsi qu'une section d'arche de pont médiéval sont visibles, l'eau du barrage ne les couvrant plus actuellement.

Tel le Temple d'Abu Simbel sauvé des eaux, en amont du barrage d'Assouan, l'église romane de San Pedro, l'église forteresse de San Nicolas, ainsi que quelques anciens palais médiévaux, furent démontés pierre par pierre et rebâtis sur la colline voisine, avant que les restes de l'ancien village ne soient livrés aux eaux du barrage Belesar, construit au début des années 1960. 

Ces restes émouvants me rappelaient la vue de bâtiments et d'écluses réapparus à l'air libre, tels des fantômes du passé, lors de la dernière "vidange" du barrage de Guerlédan, en Bretagne.

Après un passage en ville, nous continuons sur la LU 633 en direction de l'Hospital da Cruz, puis de Ventas de Narón, sur une jolie petite route étroite serpentant parmi les plantations de sapins et d'eucalyptus.

Depuis 100km environ, nous partageons le Chemin avec des pèlerins de plus en plus nombreux.

Parmi eux, quelques 'authentiques', tels ceux rencontrés dès Pampelune, ou même avant, chargés de lourds sacs à dos, qui en disent long sur les distances franchies et l'effort consenti, avançant lentement, seuls ou à deux ou trois, en silence...

...et depuis peu, une autre variété, celle des "pèlerins consommateurs" d'un mini Camino vendu "clés en mains" par de nombreux tours opérateurs, leur fournissant le petit sac à dos, la gourde et la coquille, les déposant le matin et les reprenant le soir... transportant même leurs bagages d'une auberge à l'autre... 15kg et 28km max. pour la modique somme de 6 euros... 

Tout aussi improbable que l'impact de la course de vitesse de "notre" jeune cycliste japonais, rencontré à Ponferrada, et qui s'était donné 4 jours pour traverser l'Espagne, que restera-t-il à ces 'pèlerins' d'un nouveau monde pour qui la notion "d'immédiateté" a remplacé celle du temps long, de la patience et de l'effort ?

A une époque la légende de Saint Jacques a galvanisé les esprits de la Reconquista, participant à la libération du pays du joug Sarrasin. Aujourd'hui, l'emprise est d'un autre ordre : celle de l'énorme commerce qui s'impose tout au long du Camino, et qui peu à peu, le dénature.

La Tradition doit-elle évoluer ?

Bon, assez râlé...

Au delà de Ventas de Narón, la minuscule route passe par une succession de vieux villages, nichés dans une campagne verdoyante, étapes buvettes/ restaurants pour la foule de pèlerins qui y défile : Lameiros et sa chapelle, Ligonde, Portos, Lestedo, où nous arrêtons pour découvrir l'église de Santiago et le singulier cimetière qui l'entoure..

A l'auberge Mesón A Brea, la route se transforme en un petit chemin peu praticable pour nous et très fréquenté. Après trois cents mètres de bagarre avec les ornières et un gymkhana peu agréable entre les piétons, on quitte le Chemin pour gagner la N 547 toute proche, pour une finale d'un kilomètre ou deux vers Palas de Rei.

Notre hébergement à l'étape se situait à l'entrée Est de Palas, dans la rúa Cruceiro. Restaurant et café bar à proximité. Vélos en sécurité au garage de l'hostal.

Le temps restant avant le dîner, que l'on prendra en bas de 'chez nous', est occupé à trouver un point de chute pour le lendemain et la nuit suivante, en principe , à Santiago. 

Inutile d'imaginer dormir à Compostelle ! Les prix proposés sont délirants. Résultat : on rétropédale, reculant progressivement sur la N547, dans l'espoir de trouver un hébergement satisfaisant au niveau prix et disponible pour deux nuits...

Cette nouvelle donne entraine que l'étape vers Compostelle devra attendre le surlendemain.

Après de nombreux essais on trouve finalement une chambre à O Pedrouzo, petite ville sur la N547, située à 52 km de Palas de Rei et à environ 27km de Compostelle (soit 55km A/R Pedrouzo).

Bien que cela occasionne des kilomètres supplémentaires (au niveau du retour le soir), nous confirmons cette option.

Le restaurant des pèlerins en bas de l'hostal nous sert un excellent repas, mais à € 30 chacun on sent que le Graal n'est pas loin et que l'Indulgence est plus coûteuse ici qu'à Carrión de los Condes...

 

En bordure de route, vieux bâtiments de ferme couverts de lauzes.

En bordure de route, vieux bâtiments de ferme couverts de lauzes.

Au premier pont, non loin de Portomarin, le minuscule rio Loio, alimentant le Minho.

Au premier pont, non loin de Portomarin, le minuscule rio Loio, alimentant le Minho.

Autre vues du rio Loio, en aval du pont.

Autre vues du rio Loio, en aval du pont.

Les marques de niveau sont bien visibles

Les marques de niveau sont bien visibles

Au nouveau pont

Au nouveau pont

Le nouveau pont. En face, Portomarin

Le nouveau pont. En face, Portomarin

Le rio Minho, en amont du pont

Le rio Minho, en amont du pont

...et en aval

...et en aval

Autre vue de l'aval montrant les restes du pont médiéval.

Autre vue de l'aval montrant les restes du pont médiéval.

On se rapprochait du but !

On se rapprochait du but !

Les plantations de pins et d'eucalyptus, après l'Hospital da Cruz

Les plantations de pins et d'eucalyptus, après l'Hospital da Cruz

L'Ermitage de Lameiros

L'Ermitage de Lameiros

La petite église de Lestedo et son singulier cimetière

La petite église de Lestedo et son singulier cimetière

14 septembre 2023. Palas de Rei - O Pedrouzo. 52 km sans intérêt particulier....

On met en route sous la couche, qui peu à peu se lève faisant place au soleil qui tape encore bien fort à la mi-septembre.

La N547 sera une succession de montagnes russes ne permettant aucune récupération 'en plateau'. Descentes interminables pour traverser un minuscule ru et montées tout aussi interminables se terminant par une nouvelle descente... Up and down toute la journée.

Résultat : chaleur plus relief = sauna gratuit pour cycliste. 

Arrêt à Boente pour photographier un Hórreo, grenier à grain typique, sur 'pilotis', que l'on voit un peu partout en Galice. Coup de tampon à la petite chapelle du village, envahie par de nombreux touristes.

Autant on voyait peu de monde à 500 km du but, autant le Chemin, bordant la route, se remplit rapidement à l'approche de Santiago...et autant les sacs à dos s'allègent.

Dans Arzúa rencontre avec un couple de cyclistes Néerlandais, partis depuis 5 mois de leur domicile pour un périple via le Portugal. Ils pensaient être de retour à la maison courant novembre...

Quelques kilomètres plus loin, une partie du trafic quitte la Nationale pour emprunter la nouvelle autoroute, en construction. On retrouve un calme relatif. L'arrêt pique-nique sera l'occasion de ramasser des noix tombées des nombreux noyers qui bordent la route.

Après quelques milliers de coups de pédale supplémentaires, nous atteignons O Pedrouzo, étape du jour.

Le "centre-ville"  nous paraissant trop bruyant, ce sera dîner à la pension.

 

 

'Pèlerins' des derniers 100km

'Pèlerins' des derniers 100km

Le Hórreo de Boente

Le Hórreo de Boente

Dans la chapelle de Boente

Dans la chapelle de Boente

Il faudra attendre demain..

Il faudra attendre demain..

Très souvent, le Chemin bordait la route.

Très souvent, le Chemin bordait la route.

15 septembre 2023. O Pedrouzo - Santiago de Compostela et retour. 55km difficiles.

Quelle journée d'émotions !

Après un petit déjeuner sérieux (car le relief allait être pénible, surtout sur les chemins grossièrement empierrés, en sous-bois), nous démarrons sur une petite route sortant de O Pedrouzo par le nord-ouest, direction Santiago située à seulement 20 km... Très rapidement le revêtement devient problématique.

Le parcours est très compliqué à cause des caillasses et du sable. La pluie des derniers jours avait sérieusement creusé les chemins formant des ornières sableuses, difficiles à négocier en vélo.

Le chemin passe dans des plantations de pins et d'eucalyptus, utilisés dans la fabrication de la pâte à papier. A l'ombre il fait très frais mais au soleil on commence déjà à cuire.

On arrive en ville via des zones industrielles et autres quartiers sans intérêt touristique, réussissant même à nous perdre dans les petites rues étroites du centre de Saint Jacques.

Soudain, c'est la claque de voir les deux flèches de la cathédrale au détour d'un virage dans une ruelle bondée de visiteurs de tous pays, jeunes et vieux, à pied ou à vélo, certains dans un état visible d'épuisement, d'autres, équipés de la dotation 'tour opérateur' : mini sac à dos-gourde-coquille, déambulant frais comme des gardons.

Comme tous les autres pèlerins, on débouche sur la Praza do Obradoiro, face à la cathédrale.... et on réalise l'exploit accompli sur les routes et les chemins d'Espagne. 1238 km de coups de pédale ! Foule immense, cris de joie, photos, pour commémorer l'accomplissement du rêve. Certains sont allongés à même les pavés de la place, les bras en croix, abrutis par les efforts qu'ils ont déployés pendant tant de jours sur le Chemin. 

Une conférence se tient dans le grand hôtel des rois catholiques situé sur un côté de la place qui est surveillée par des dizaines de policiers, certains même sur les toits des bâtiments. Un drone fait du stationnaire..

Passage à la Oficina de Turismo pour un coup de tampon et ensuite direction le Bureau d'Information des Pèlerins de Compostelle dans le but d'obtenir la Compostela attestant notre Périple.

L'Office est remarquablement organisé pour 'traiter' les demandes des très nombreux pèlerins qui se présentent au bureau.

Une préinscription sur écran nous délivre un ticket nous permettant de nous mettre dans la file d'attente.

Quand notre numéro apparait sur l'écran on est priés de se diriger vers le comptoir correspondant où une personne tamponne nos carnets, nous délivre le certificat authentifiant notre pèlerinage ainsi qu'un certificat des kilomètres parcourus.... puis on passe à la caisse régler les €4 chacun plus les €2 pour les tubes de protection.

Extraordinaire ! Les Voies du Seigneur ont rapidement intégré le dernier cri informatique pour soutirer un mini denier du Culte aux pèlerins trop heureux d'être parvenus à destination.

Quel bonheur d'avoir réussi !

On fête l'évènement avec une bière, une assiette de frites, saucisse, salade, croquettes...le tout coiffé d’œufs sur le plat.

Repas de gala !

Demain on reviendra pour visiter la cathédrale et faire un saut jusqu'au Cap Fisterra.

 

 

Belle lumière du matin

Belle lumière du matin

Près de Compostelle

Près de Compostelle

Les chevaux et leurs cavaliers étaient prêts pour l'écurie

Les chevaux et leurs cavaliers étaient prêts pour l'écurie

A R R I V É S !!!

A R R I V É S !!!

La Place devant la Cathédrale

La Place devant la Cathédrale

L'Hôtel des Rois Catholiques

L'Hôtel des Rois Catholiques

Saint Jacques est partout...

Saint Jacques est partout...

....de part et d'autre de la place

....de part et d'autre de la place

Entre les deux flèches

Entre les deux flèches

Sur le chemin du retour, des chemins magnifiques mais difficiles..

Sur le chemin du retour, des chemins magnifiques mais difficiles..

...en caillasse mal damée.

...en caillasse mal damée.

16 septembre 2023. Santiago de Compostela et Cap Fisterra.

Comme dit précédemment, on avait gardé le lendemain de notre arrivée pour les visites :  essentiellement la cathédrale, la messe des pèlerins et le Cap Fisterra.

On est devant la porte de la cathédrale dès 11h00 pour être sûrs de trouver une place face à la Chapelle majeure et pour pouvoir observer tout le rituel de mise en action du Botafumeiro, cet immense encensoir de 1.6m de haut suspendu à une corde de 65m sous la tour lanterne de la cathédrale. Beaucoup de pèlerins sont déjà là. Attente interminable et enfin à 12h00 précises, la messe commence....et dure 45 minutes sans que le Botafumeiro ne soit lancé.

Grosse déception, car, sans minimiser la portée de la messe pour les pèlerins qui ont fait la route pour raisons spirituelles, c'est un évènement que l'on voit rarement ailleurs qu'ici.

Explication : il est actionné uniquement lors de la messe de midi du vendredi.

Messe et visite de la cathédrale finies, nous nous "joignons" aux nombreux touristes qui déambulent dans les petites rues étroites et bordées d'une multitude de restaurants, d'auberges et de magasins de souvenirs qui peu à peu transforment Compostelle en une filiale espagnole de Disneyland. Une excellente paella termine la visite du matin.

L'après-midi sera consacré à la découverte de Cap Fisterra, le deuxième cap le plus occidental d'Espagne.

Pour des raisons de temps disponible, le choix est fait d'y aller en voiture. Heureusement d'ailleurs, car le relief vers la côte est très accidenté.

On y arrive sous un soleil magnifique. L'endroit, perdu au bout d'une route qui ne cesse de monter depuis la ville de Fisterra, rappelle les côtes sauvages bretonnes et celles de l'ouest de l'Écosse. Les quelques arbres ont du mal à s'imposer et la nature est pas mal bousculée par l'afflux massif de touristes.

Visite de la pointe, coup de tampon à l'hôtel jouxtant le sémaphore, une bière, quelques photos et on repart. Sympa d'y être allés mais un peu décevant quand-même. Beaucoup de monde et trop peu de pèlerins venus brûler leurs habits de pèlerinage sur la plage en contrebas.

§§§§§

Pour conclure, mais est-ce possible (et souhaitable) ?...

Il faudra du temps pour "absorber" les plus de 1 000 km de vélo parcourus à travers le nord de l'Espagne, tantôt sur le Chemin, tantôt sur des routes qui le longeaient, pour revivre toutes les étapes, se souvenir de tant de belles rencontres, digérer les trésors du Chemin, certains somptueux et d'autres modestes. Il faudra du temps pour réaliser que ce voyage, prévu depuis plusieurs années, avait soudain été accompli.

...Et il faudra du temps pour répondre à la question : "pourquoi l'avons-nous fait ?".

Pour le moment, je ne peux offrir qu'une explication : "parce qu'il fallait le faire !"

 

 

Face à la Chapelle majeure

Face à la Chapelle majeure

Une partie des orgues

Une partie des orgues

L'autre partie, en mirroir

L'autre partie, en mirroir

Détail de la Chapelle majeure

Détail de la Chapelle majeure

Autre détail de la Chapelle majeure

Autre détail de la Chapelle majeure

La corde du Botafumeiro

La corde du Botafumeiro

Autre détail de la Chapelle majeure

Autre détail de la Chapelle majeure

Il y a tant à regarder !

Il y a tant à regarder !

Maramore !

Maramore !

Santiago de Compostela à vélo, par le Camino Francés. 2ème partie
Voûtes de la cathédrale

Voûtes de la cathédrale

Santiago de Compostela à vélo, par le Camino Francés. 2ème partie
 A l'air libre. Trop de dorures tue la dorure !

A l'air libre. Trop de dorures tue la dorure !

Une vue extérieure de la cathédrale

Une vue extérieure de la cathédrale

Affiche au Cap Fisterra

Affiche au Cap Fisterra

La côte sauvage

La côte sauvage

Le sémaphore

Le sémaphore

La croix du Cap

La croix du Cap

On avait réussi notre pari...

On avait réussi notre pari...

...la preuve !!

...la preuve !!

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Rédigé par johnsbikingtrips

Publié dans #Compostelle 2023 _ 2

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