L'île de Wight en vélo avec ma fille.
7 septembre 2014. Freshwater Bay - Newport.
Réveillé de bonne heure. Un peu perturbé par le premier coup d'oeil dehors... en effet, un brouillard, comme seuls les Anglais savent faire, s'est installé sur notre coin d'île...
En route pour "The Needles" en espérant que ça va se lever...
Après un petit déj. moyen on met en route vers 'The Needles' empruntant une toute petite voie serpentant entre des talus plantés de grands arbres s'ouvrant de temps à autres sur des prairies ou des cottages débordant de toutes sortes de fleurs.
C'est dimanche matin, y'a pas grand monde et le brouillard accentue le silence donnant des aspects mystérieux à la campagne.
C'est bien bouché quand même...
Au fur et à mesure de notre avancement sur la petite route, le ciel semble s'éclaircir, les bancs de brouillard laissant timidement filtrer le disque jaune laiteux du soleil.
Alum Bay : avant d'attaquer le dernier kilomètre de chemin menant à la pointe, on passe une vaste zone commerciale aménagée pour recevoir les touristes, avec grands parkings (Pay and Display), de nombreux magasins et même un téléphérique (!!!) permettant l'accès au ponton où des bateaux attendent les curieux, désireux de se rendre au plus près des pitons calcaires.
Alum Bay au retour de la pointe... le soleil est enfin là !
Un employé du parking nous confirme que nous pouvons emprunter le chemin avec les vélos. Le dernier coup de cul se fait donc sur une très étroite route goudronnée, en bordure de falaise, suffisamment solide tout de même pour supporter les bus à impériale qui déservent le sommet !
En haut, pas mal de structures en béton, type casemates. Des panneaux parlent de fusées, de guerre froide.... Faudra aller voir après le coup d'oeil aux Needles.
Entrée des laboratoires de savants fous...
C'est d'un tout petit belvédère que l'on peut apercevoir l'alignement des 4 îlots en calcaire terminé par un phare automatique. Pour le moment, il est en mode sonore, émettant deux coups de sirène successifs toutes les 30 secondes. On entendait son beuglement lugubre depuis Freshwater...
Les deux mètres carrés du point de vue sont au bord de la falaise, bien grillagés. Très loin en contrebas une plage étroite de galets et d'éboulements de calcaire blanc.
'Plage' et mer en contre-bas... Heureusement que le treillage est solide...
La muraille étincelante est parcourue de lignes de silex noir lui donnant l'allure d'une immense feuille de papier à musique..
Tout à coup le soleil perce la couche. C'est magique ! Tout resplendit !
The Needles et le phare automatique.
Retour sur la plateforme. Pendant deux décennies, du milieu des années '50 aux années '70, les anglais ont utilisé l'extrémité de l'île comme base secrète où ils faisaient des tests de moteurs de fusée. Celles-ci étaient ensuite expédiées dans les airs à partir d'un pas de tir en Australie. Les structures en béton sont le témoin de cette activité de professeurs 'Tournesol' anglais... En effet, les résultats n'ont pas été à la hauteur des attentes, trois fusées 'Black Arrow' sur les cinq lancées ayant soit explosé en vol ou refusé de fonctionner. Une seule est parvenue à mettre 'Prospero', un satellite, en orbite, et la cinquième est exposée au Musée des Sciences à Londres.
Une salle de la casemate.
La fusée 'Black Arrow' et le satellite 'Prospero' (qui fonctionne encore !)
La visite des bunkers souterrains est impressionnante !
Wight : encore et toujours île de Festivals...
Quand le soleil est là, c'est splendide
Le chaume est roi !
Dans l'église de Freshwater Bay
Il est temps de filer, d'autant plus que nous avons aussi prévu de visiter Dimbola, le musée consacré à Julia Cameron, photographe du XIXème siècle, amie de Tennyson, de Robert Browning , photographe de Charles Darwin...
Charles Darwin par Margaret Cameron
Iago, modèle italien, photo de 1867.
Hormis plusieurs salles exposant des reproductions de ses oeuvres, dont le saisisant portrait de Iago, un artiste italien (non exposé pour de tristes histoires de droits...), la bâtisse abrite également des rétrospectives photographiques des festivals légendaires des années '60 et '70 (photos d'époque, objets, lettres, mais pas d'oreillers...), ainsi que des reconstitutions du studio et de la chambre à coucher de Julia. En prime, le coffee shop est un véritable musée d'appareils photographiques.
Lampe à pétrole dans sa chambre à coucher.
Bob Dylan, vedette du festival de 1969
Jimmy Hendrix, le 30 août 1970, devant 600 000 personnes....
Après un passage rapide à l'hôtel pour récupérer nos sacoches on se met en route direction Newport par la route centrale, réputée plus calme que la A3054.
Route de plaines et de bois sans intérêt particulier, parfois large, parfois encaissée entre talus et grands arbres.
Pour un peu on aurait rencontré Hansel et Gretel...
Circulation de dimanche après-midi très dense et bruyante... Je me disais que l'approche de Madrid, en juin dernier n'était pas pire... et en Espagne au moins, il y avait des bas-côtés... Continuez comme ça messieurs les Anglais et vous allez la faire crever votre île magnifique ! J'avais hâte que l'on arrive !
Après une brève visite du village de Calbourne on atteint les faubourgs de Newport vers 17h00, sous un soleil digne de la Côte d'Azur !
Les arbres le long de la route forment de véritables haies...
L'hôtel Calverts, situé sur Quay Street est une surprise... En le voyant on se dit qu'il doit être fermé ! Pourtant la brochure le montre pimpant et fleuri... Elle a dû passer par Photoshop avant le bon à tirer... Jenny entre et revient peu après; c'est bien ici... La devanture, portant tout de même le 'Mandat Royal' de la Reine Victoria, est plutôt vieillotte, même décrépite par endroits. Un bon coup de peinture ne lui ferait pas de mal...
L'hôtel Calverts... tous comptes faits il gagne à être connu !
Hormis l'ordinateur de la réception, l'intérieur doit dater de la même époque.. Les chambres sont propres et le mobilier récent. Vu le prix on ne va pas se plaindre...
Les vélos sont rangés dans le deuxième bar servant de pièce de stockage.
Douche et sortie en ville. Un couple de passants nous demande si l'on a besoin d'aide. Ils nous indiquent un restaurant sympa le long de la Médina, le fleuve principal de l'île, long de 17 km quand-même ! A la hauteur de Newport c'est un étroit boyau vaseux (à marée basse) un peu comme le petit port de Rye dans le Kent. Quelques bateaux sont amarrés aux quais attendant le retour de l'eau...
Un repas sympa, pris à la terrasse du 'Bargeman's Rest' pour profiter de la belle soirée, clôt cette très belle journée de visites et de pédalage.