paris - prague en velo

Publié le 7 Septembre 2011

     Jour 1

27 avril 2011.    Compans 99 – La Ferté sous Jouarre, 84km, 05h44, 13.9km/h

Chaud et beau (Commencement des hostilités avec le vent du NE).

Via Bois de Vincennes, Nogent, la Marne, Lagny, Chessy, Chalifert, Esbly, Quincy-Voisins, Villemareuil, Signy-Signets, Jouarre et bivouac en colo.

Le Jour ! 

Sylvie et Brendan partent à 8h00 et Daniel et moi descendons le matériel en plusieurs voyages dans l’escalier. On a installé les vélos dans la cour pour plus de facilité. Le montage de mes sacs est laborieux car je n’ai fait qu’un essai dans la cave la veille et là, c’est ‘pour de vrai’. Difficile de sortir de la cour et passer la porte d’entrée cause largeur de la bête !

Pas de problèmes significatifs à mentionner le matin. On est tous les deux d’accord que la sortie de Paris via les berges de la Marne est plus sympa que de longer la misère qui borde le canal de l’Ourcq. Départ à 09h30 en poussant les mulets jusqu’en haut de la côte : faut pas s’éreinter dès le matin du 1erjour !

« Déjeuner » à la Chocolaterie à Noisiel ce qui me donne l’occasion de réorganiser sacs et sandows. Reprise vers Lagny puis Chalifert. On pousse les vélos dans la côte de Chessy en face du Jardin de Statues de la Dhuys. Il fait chaud et on ne va tout de même pas se tuer dès le départ !

A Esbly on demande le chemin à une brave joggeuse qui nous parle de la ‘côte de Quincy’… en effet elle est interminable et en ligne droite ce qui la rend pire encore..

En haut ce sera la première rencontre avec le Vent… de plein NE, pleine face ! (jusqu’à Prague…).

A Saint Fiacre, au sud de Meaux, un brave monsieur rentrant des courses dans sa DS21 nous fait le plein des gourdes.

Reprise de la route sur le plateau, face au vent ; montagnes russes jusqu’à Jouarre. Ca peine déjà : quelle idée j’ai eue de m’embarquer dans cette galère !! Mais maintenant qu’on est partis, faut y aller !

A la Ferté sous Jouarre le Syndicat d’Initiative est déjà fermé (ou pas encore ouvert). L’employée de la Mairie ne sera d’aucune aide…et le camping n’existe plus !

En passant le pont, Daniel avait avisé un coin sympa, sorte de colo de vacances, association au nom évocateur de « Solidarité Jeunesse »… inoccupée.

On négocie une nuitée dans l’enclos, tout près d’un tipi dans lequel on remisera les vélos et les sacoches pour la nuit.

Tout le site nous appartient, même la cuisine et le gaz. Les cinq jeunes moniteurs occupaient eux une maison commune/bureau, à l’entrée.

Montage tente, écritures, apéro, blanquette : repas sous chapiteau et dodo.

Mal dormi. Nuit en Morse (que des points..)

Ce premier jour fut très éprouvant : je n’avais pas pédalé du mois d’avril cause travail à finir.. et la chaleur, les 50kg à traîner (vélo plus sacs), le vent et les côtes auraient presque eu raison de ma détermination. Mais j’avais tant étudié le trajet, tant préparé ce voyage, tant rêvé à la pancarte ‘PRAHA’ qu’il n’était plus question de faire demi tour ! Et à deux, c’est plus facile de surmonter ce genre d’état d’âme ! 

( Et l’Honneur, non mais ?!! )  

 

 

J2

 28 avril 2011.   La Ferté sous Jouarre – Epernay, 87km, 05h29, 15.3km/h Gris.

Via Reuil en Brie, Luzancy, Méry, Crouttes, Charly, Nogent l’Artaud, Essômes, Château-Thierry, Gland, Jaulgonne, Trélou, Dormans, Mareuil le Port, N3, La Chaussée, Damery, la Marne Canalisée, Cumières et camping à Epernay..

On plie les gaules de très bonne heure ; Edouard, un des moniteurs, était là avec des clémentines qu’on a dû refuser cause écrasement potentiel.. Ce sera un café/ croissant dans un bistrot avant de mettre le cap à l’est. Ciel gris. On s’engage sur la départementale qui longe la Marne. Après une interminable succession de villages tristes et sinistrés, on arrive à Mareuil le Port, croyant avoir atteint le début de la Marne canalisée.

On se trompe de route et on atterrit sur la N3 qui sera un calvaire de pluie et de camions pendant une dizaine de km jusqu’à La Chaussée, où on rejoint Damery de l’autre côté de la Marne.  Nombreux jurons à l’encontre de ceux qui nous serrent un peu trop à notre goût !

Premier test du pantalon de pluie. J’ai vite compris qu’il fallait envisager un rangement différent dans les sacoches, car tout débâter sous la pluie pour atteindre ce qu’on cherche au fond du dernier sac n’est pas la bonne solution !

A Essômes, arrêt pour la photo de la rue Staline (je croyais que Jurassic Park c’était du cinéma) et coup de tampon après quelques hésitations de la secrétaire de Mairie. Déjeuner dans une brasserie en bordure de N3 à Dormans : grillade de porc, pâtes et tarte chocolat… fallait bien cela pour nourrir les chevaux !

A Damery, un brave monsieur nous indique qu’il faut continuer sur la D1 pendant 1km, jusqu’à l’énorme tas d’écorces, visible à droite de la route. C’est là que se trouve le chemin qui rejoint la Marne canalisée. Ce sera le premier tronçon de tous les canaux que nous allions longer pendant les jours à venir.

Sortie à Cumières pour le camping d’Epernay.

Installation, douche, courses au Leclerc voisin et dîner sur l’herbe.

Une colo modèle ‘9-3’ en classe découverte nous fait la sérénade en 1ere partie de soirée, avec ballet de transport de tentes et autres objets, mais tout se calme rapidement, la fatigue du canoë kayak aidant.

Discussion avec un vieux couple de hippies anglais voyageant en camionnette psychédélique… ( En panne, évidemment…)

29 avril 2011.  Epernay – Brusson (Canal de la Marne au Rhin), 85km, 05h25, 15km/h. Début de journée couvert, pluie; fin de journée ensoleillée

Via Dizy, Bisseuil, Condé sur Marne (début du canal latéral de la Marne), Châlons en Champagne, Omey, Soulanges, Couvrot, Vitry le François puis Canal de la Marne au Rhin et super Bivouac à Brusson, au pied de l’écluse..

Nuit meilleure, mais réveillé très tôt par les oiseaux et la pluie qui s’est mise à tomber. Préparatifs des sacs à plat ventre dans la tente. Compliqué et chiant car elle est bien petite ma petite maison verte… Pliage tente trempée, dégoulinante…

L’expérience rentre vite : faut prévoir de tout bien positionner la veille et de ne pas débâter Rock ‘n’ Roll le soir.

Départ pour retrouver le canal à Cumières où on l’avait laissé hier soir. Long trajet le long du canal jusqu’à Bisseuil où je poste un premier courrier.. Senteurs, fleurs, platanes, moucherons…

Café/tartines à Tours sur Marne au bistrot du village: seulement € 4 !

Arrosage en bonne et due forme de Bisseuil à Condé sur Marne sur la D1 ; pulvérisations d’embruns laiteux à chaque passage de camion.. Pluie on and off.

A Condé ce sera enfin le Canal latéral de la Marne, pour un bon bout de chemin.

Puis c’est Châlons sur une piste cyclable magnifique. A la cathédrale, fermée pour cause que les curés y bossent que le WE, on rencontre Jean Claude, pèlerin pédibus qui vient de l’Allier et qui va à Eindhoven voir son fils…

Continuation sur le canal latéral jusqu’à Vitry le François où il se divise. Pour nous ce sera le début du canal de la Marne au Rhin. Ravitaillement des gourdes sur un chantier. Rencontre sympa de jeunes un peu étonnés quand même.

Les vigiles du Leclerc garderont nos vélos à l’intérieur du magasin car on n’est pas rassurés de les laisser dehors.

Reprise, du bon côté du canal pour un ultime coup de pédale jusqu’à Brusson où on décidera de bivouaquer au pied de la petite écluse après avoir eu l’accord d’un brave voisin, dépositaire officiel Primagaz  !

Le temps s’était mis au beau en début d’après-midi : c’était appréciable après la grisaille et la pluie du matin.

Tente montée, sèche en un rien de temps !

Une bière et un repas de saumon-tagliatelles délicatement mitonné sur le camping gaz… arrosé d’un vin de table rouge pas trop rocailleux. Vaisselle succincte…

Super journée de pédalage ; bivouac idyllique, au calme…brumes du soir s’élevant de l’eau du canal tout proche … tout prédisposait à une nuit réparatrice ponctuée de ronflements sonores et puissants… hélas, un oiseau, un seul, s’est mis à piailler et n’a pas arrêté de la nuit… toute la nuit !

Résultat : réveil à 06h00, cycliste fatigué, oiseau heureux.

Tente pleine de rosée, pliée une fois encore trempée… Petit déj. de muesli et de lait et mise en route à 07h40 : un peu tard !

 

  

 

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30 avril 2011.  Brusson – Saint Joire, 82km, 05h29, 14.3km/h

Beau temps toute la journée

Via Canal de la Marne au Rhin, Pargny sur Saulx, Sermaize les Bains, Contrisson, Mussey, Val d’Ornain, Bar le Duc, Ligny en Barrois, Naix aux Forges et bivouac au terrain de foot de Saint Joire.

Départ Brusson 07h40 un peu mieux organisé que la veille (??).

Canal de la Marne au Rhin sans problèmes : tantôt roulante, tantôt pas, mais on s’y fait.

Arrêt à ‘L’Ancre d’or’ à Pargny sur Saulx pour un café, tartines.. puis on repart vers le sud-est.

Je prends un peu de retard sur le trajet (photos) et perds Daniel avant Bar le Duc. On se retrouve devant le Château/médiathèque où Jean Marc avait campé.

Super bâtisse léguée à la ville par un riche banquier au siècle dernier. Magnifiques plafonds peints et boiseries.

Le quartier Renaissance se trouve en haut d’une côte à ne plus en finir alors on décide que ce sera non !

Brève visite de la partie ‘basse’ de la ville et cap sur un endroit pour déjeuner : ce sera un Auchan où la caissière de la caféteria nous dit qu’elle vient de Remungol…

Malgré les origines bretonnes de la dame, le repas est particulièrement mauvais !

On remet en route vers Ligny qui sera atteint en milieu d’après-midi.

Courses pour le soir dans un Carrefour Market où on entend des ados, passant à côté de nous, dire entre eux, avec accent 9-3 : ‘oheh ça, c’est des baroudeurs’… en effet, pas rasés ni lavés depuis deux jours, déboulant dans le magasin en cycliste et en calot de coton, on avait un peu l’air d’extra-terrestres..

Les courses faites, on attaque les derniers 15km de la chaude journée pour un arrêt décidé à Saint Joire.

Une fête comme on n'en voit plus battait son plein sur le terrain municipal/stade… tout le village y était (50 personnes..)

Une association de Bar le Duc y exhibait « La Suzanne » vénérable locomotive de 1891, restaurée par des fondus fêlés locaux qui faisaient la tournée des patelins à la ronde pour collecter des dons en vue de la remettre sur 4,2km de rails à € 17 le mètre…

Daniel négocie un bivouac sur le terrain de foot. Le Maire nous donne son accord et nous indique le « point d’eau » à proximité… Pas facile d'accès car il était à raz du sol..

Mais comme on dit, c’est l’attention qui compte !

Bien installés sur un terrain plat, on dîne d’un nouveau repas royal. « Au lit » à 21h.

Super journée soleilleuse avec vent du Sud Est (autrement dit, de face…)

 

 

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1er mai 2011.  Saint Joire – Villey le Sec, 79km, 05h38, 13.6km/h

Beau temps toute la journée

Via Demange-aux-Eaux, Baudignécourt (cause tunnel de Mauvages), Houdelaincourt, Delouze-Rosières, Mauvages, Sauvoy (par la route), Void-Vacon, Troussey, Pagny-sur-Meuse (par canal), Lay à Foug (par la route), Ecrouves, Toul, Chaudeney-sur-Moselle, Pierre-la-Treiche et camping de Villey-le-Sec.

Départ de Saint Joire, moi en retard, Daniel piaffant sur la route. Pas encore très bien organisé, bien que cela s’améliore avec le temps.

Bien dormi. Pas d’oiseaux sur le terrain de foot, mais une grosse rosée. Tente trempée.

Le trajet au petit matin, le long du canal, est magique : brumes se levant doucement, reflets, contre-jours …

Un garde pêche nous indique la route à prendre pour éviter le tunnel de Mauvages, interdit à tout ce qui ne flotte pas… On passera donc par Baudignécourt et Houdelaincourt . Curieux ‘monument’ constitué de chaises empilées sur deux poteaux..

Ce sera ensuite Delouze-Rosières avec deux côtes interminables, puis Mauvages avec sa drôle de fontaine kitch, néo-égyptienne.

On rejoindra Void-Vacon par la D10, longue route départementale sans trop de difficultés.

Encore une fête à Neu Neu avec brocante, vide-grenier et spécialités locales…

Mais le clou de la fête fut une démonstration « live » d’une réplique du Fardier de Cugnot. Le génial inventeur était natif de cette ville.

Le monstre, constitué essentiellement d’une énorme cocotte minute montée sur un châssis tri-roue en bois, propulsait dans les airs moult volutes de vapeur, sifflant, crachant, fumant… pendant que des membres de l’association s’affairaient autour pour encourager la bête à se déplacer.. bourrant la chaudière de bois, tirant des manettes.. émettant conseils et recommandations. 

Enfin, l’énorme engin infernal, dans un vacarme de grincements et de bruits de chaine, se mit en branle : des pistons allaient et venaient, lentement, actionnant la grosse roue avant qui se mit doucement à tourner…  La démonstration était faite !

Suite du halage un peu irrégulier ; problèmes de direction à Lay Saint Rémy à cause d’un nouveau tunnel. On prendra la route jusqu’à Foug où on retrouvera le canal jusqu’à Toul. Drôle de cathédrale à Toul, croisement de tortue géante et de Sainte Sophie à Istanbul. Probablement que l’argent manquait pour les flèches…

Ici encore on perdra du temps à trouver le bon chemin parmi les nombreux cours d’eau entourant la Moselle. Un brave monsieur nous indique la voie à suivre mais faute de panneaux on s’égare à nouveau.

Le chemin avait bien commencé le long de la Moselle, mais peu à peu il est devenu de plus en plus étroit et se terminera dans une goulotte où on ne sera pas trop de deux pour tirer les vélos dans un raidillon et traverser une voie de chemin de fer « désaffectée ».

Une petite route longeant la voie ferrée nous mène à Pierre la Treiche où de sympathiques cyclistes nous indiquent le camping de Villey le Sec.. Ouvert !!

Splendide camping où la douche sera savourée longuement (après deux jours sans..) et où, une fois nos corvées de montage de tente et lessive effectuées,  on dînera d’un magnifique steak frites. (au restaurant sur place, non mais !)

Journée extra. Camping super et excellente nuit  qui assommera les deux cyclistes fourbus à 21h30!  

 

 

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2 mai 2011.  Villey le Sec – Moussey, 85km, 06h02, 13.5km/h

Soleil et vent du NE

Via Canal de la Marne au Rhin : Maron, Sexey-aux-Forges, Pont Saint Vincent, Méréville, ZI de Ludres, Laneuveville devant Nancy,  La Madeleine, Varangéville, Dombasle sur Meurthe, Crevic, Maixe, Einville au Jard, Bauzemont, Parroy, Xures, Lagarde et Bivouac à Moussey.

 

Partis à 07h30 du Camping, on repasse sur le barrage pour suivre la Moselle rive gauche. Très beau parcours jusqu’à Maron, par des pistes en sous bois longeant la rivière ; brumes du matin, cygnes, oiseaux, contre-jours à couper le souffle..

Passage par Sexey, Méréville. Faire bien attention aux panneaux pour trouver le bon chemin car convergence de plusieurs canaux partant dans tous les sens.

On a bien noté le panneau des ‘vélos à turbine’ mais on n’en a pas vus.

Notre canal passe à côté de Ludres. Un héron effronté ne bouge pas, trop occupé à surveiller son petit déjeuner. Un petit café à Laneuveville ; rien à manger… Mon vélo perd l’équilibre et tombe du côté droit, amorti par les sacoches : pas de casse. Première double écluse.

Une pelle hydraulique Case en curage long nettoie la rivière à côté.

Un facteur distribuant le courrier acceptera ma lettre adressée au 99..

Le halage devient de plus en plus difficile, herbeux, il se réduit à une sente.

Décision est prise de prendre la route D2. A Varangéville on s’arrête chez un carrossier pour lui demander de l’air : 2 bars de pression avaient disparu des pneus depuis le départ ! Daniel en profitera pour huiler sa chaine..

Merci aux gens sympa de la Carrosserie ! 

La route est bordée par des grosses industries de sel (Salins du Midi)  et probablement de produits chimiques (Solvay)… Pas très gai comme paysage, mais avec le soleil on voyait les choses autrement et on n’était que de passage !

Quelques courses au Carrefour Market et Pique Nique à la sortie de Dombasle sur Meurthe, en bordure de canal. On apprend que Bin Laden avait eu son compte :

Première nouvelle politique importante durant le trajet (une autre suivra au petit matin du 15 mai…)

On continuera tantôt sur le halage herbeux, tantôt sur la route. Trop dur à pédaler dans l’herbe quand les pneus sont gonflés à 5 bars..

A l’écluse de Bauzemont rencontre insolite avec des plaisanciers coincés dans l’écluse… à la fermeture de la porte amont, une grosse branche s’était introduite entre les portes les bloquant en partie ouvertes.. Résultat : il rentrait plus d’eau par l’amont qu’il n’en sortait par l’aval, condamnant les Normands en goguette  à rester là un bon bout de temps… jusqu’à ce que les VNF –en grève- veuillent bien les délivrer !

Paysage vallonné de céréales et colza, up and down sans arrêt. Toutes les vitesses du vélo y passent, sauf celles des champions du Tour de France…

Premier remplissage des gourdasses chez un brave homme qui arrosait son jardin à la sortie d’Einville..

Continuation sur la D2 via Parroy, où le Maire, en personne, tamponne nos carnets.

Arrêt à Lagarde à la recherche d’un nouveau point d’eau pour nouveau plein des gourdasses.. –Oui, il faisait très chaud !-

Et c’est là que l’on rencontre Bernard, fendeur de bois pour les veuves, collectionneur de fanions et de drapeaux, propriétaire d’une Motobécane orange de 27 années d’âge, aussi neuve qu’au premier jour !

En deux minutes on est sommés d’entrer chez lui, de faire le plein des gourdasses dans sa cuisine, pendant qu’il nous montre tous ses secrets : une bûche avec une balle de guerre encore fichée dedans (c’est la tronçonneuse qui a dû faire la gueule…), le drapeau algérien qu’il avait acheté à la foire de Moussey le dimanche précédent.. ses stocks de bois fendu, toutes tailles, bottes d’asperges ou grosses buches, datées au marqueur… Il promet d’appeler la femme de Daniel pour lui dire qu’on est passés chez lui…

On lui demande la route de Moussey : pas de soucis, il enfourche sa mob orange, casqué, et nous conduit jusqu’au pont à la sortie du village… curieux mais attachant bonhomme !

L’épicier du village a une opinion toute personnelle du personnage… n’empêche, il nous a ouvert toute grande sa maison, nous a aidés et mis sur la bonne route… dans une région où ils seraient plutôt du genre taiseux ! Sacré Bernard !

Encore quelques km de route plane et on se trouve à Moussey où les proprios du gîte local nous autorisent à planter la tente dans leur arrière cour magique, et à utiliser les WC… Les cyclo-touristes ont-ils une si mauvaise réputation ? Sympas tout de même. Rock ‘n’Roll sera remisé sous un hangar voisin et passera la nuit au sec..

 

 

 

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3 mai 2011.  Moussey – Waltenheim sur Zorn, 95km, 06h22, 13.5km/h

Très beau temps

Via  Réchicourt le Château, Gondrexange, Canal Marne-Rhin, Heming, Xouaxange, Hesse, Niderviller, Arzviller (par la route, cause tunnels), Saint Louis, Lutzelbourg, Stambach, Saverne et bivouac à Waltenhein sur Zorn.

Réveillé de bonne heure cause froid ! 06h15 debout… Petit déjeuner dans la cour du haras car Le propriétaire ne souhaitait pas que l’on mélange les projections de son traitement contre les orties et les chardons à notre muesli/lait. Paraît que c’est mauvais pour les intestins…

Départ en cycliste long et ‘maillot technique’ car le mercure ne dépassait pas 6°..

On prendra la route jusqu’à Gondrexange car pas sûrs du passage le long de l’énorme lac formé par les étangs de Gondrexange, Leveque et de la Blanche Chaussée..

On nous avait assuré que c’était OK mais on ne voulait pas rajouter de km en cas d’erreur…

Arrêt au monument souvenir des aviateurs américains mitraillés au sol par l’ennemi d’alors. Route en forêt froide et sombre débouchant en plaine au-dessus de Gondrexange.

Café rapide et cash au Crédit Mutuel. On retrouve le canal et ce sera un long trajet de cailloux, d’asphalte et d’herbe, avec même un passage dans la cour de l’usine Holcim, pour coller au canal..

Là, une femme tractoriste nous conforte sur l’amélioration de la piste, un peu plus loin…

Arrivée à Niderviller on est obligés de passer par la route en sous bois (montée) qui longe les deux tunnels –par le dessus- jusqu’à Arzviller. 

A la sortie du tunnel, magnifique piste le long du canal jusqu’au plan incliné (ascenseur à bateaux), qui se terminera en cul de sac avec demi-tour obligatoire, car la VNF en grève avait bloqué la porte de sortie.

Cet incident rajoutera des km inutiles  mais nous fera découvrir la cristallerie Lehrer, au pied du plan incliné, où des employés super sympa nous permettront de pique niquer dans leur restaurant…

Repartons sur d’excellentes et très belles pistes via Lutzelbourg  (entrée en Alsace) où des bateaux, bloqués par les VNF, attendaient de pouvoir passer les écluses/tunnels… (à 1 800 euros la semaine de location, ils étaient ravis..).

Saverne, ville sympa. L’office du tourisme nous arrange un gîte à Waltenheim sur Zorn…

A l’arrivée, après un détour à Mommenheim cause erreur de panneau, ce sera repas au gîte et bivouac dans un verger en pente !

Les tentes montées, une tentative de boire un coup dans notre patelin s’avéra impossible : seule solution, retour à Mommenheim où tout était fermé à l’exception d’un ‘kebab’… Va pour une mousse au kebab !

Au gite on nous sert la cuisine de Maman. Le repas de produits de la ferme, dégusté en table d’hôte, fut délicieux.

Retour dans nos quartiers ; nuit super ; réveil à 05h00 ; lever à 06h00 ; départ à 07h15 direction Strasbourg, toujours le long du canal.

 

 

 

 

   

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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Rédigé par johnsbikingtrips

Publié dans #Paris - Prague en vélo

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Publié le 6 Septembre 2011

J8

4 Mai 2011 (pas 1949…)  Jour de mes 62 ans !

Waltenheim sur Zorn – Freistett, Allemagne, 66km, 04h25, 14.4km/h.

Très beau, chaud et venteux…

Via Canal Marne au Rhin, …Souffelweyersheim…, Parlement Européen, centre ville Strasbourg, Petite France, Pont de l’Europe, Kehl, Piste du Rhin, Auenheim, un bout de la 36 à hauteur de Rheinau et finalement hôtel à Freistett.

Après une salutaire et longue descente de notre verger-bivouac « Un milliard d’étoiles, NN », reprise de la piste le long du canal.

Péniches dans la brume et superbes contre-jours comme souvent le matin.

La péniche ’Espérance’… était-elle là pour nous narguer, nous encourager ou pour me donner à réfléchir sur l’avenir tout au long de cette journée de mon soixante-deuxième anniversaire ?

Longue route plate et super roulante jusqu’au ‘Raisin d’Or, l’établissement de Madame Huberschwiller, situé à Souffelweyersheim (à vos souhaits …) pour café et tartines..

Encore quelques coups de pédale et on est face au Parlement européen, gigantesque monument en acier et verre, froid, vide et impersonnel…

Un tour rapide dans le ‘patio’ ovale au centre, quelques photos… Déception de ne pas avoir pu faire tamponner nos carnets dans ce lieu hautement symbolique, tout de même. On quitte la bâtisse plantée au milieu de nulle part, direction le centre ville, non sans avoir remarqué malgré tout que les Anglais ne font rien comme les autres, ayant suspendu un Union Jack à la fenêtre d’une de leurs cellules…

Cette première impression de la capitale européenne est rapidement oubliée lorsque l’on arrive dans la vieille ville…Extraordinaire cité de vieilles maisons à colombages, de rues pleines de vie, de parcs ombragés.. magnifique Cathédrale en grès rouge, finement ciselée ; horloge astronomique et orgues splendides… Faudra y retourner !

Après un passage à la FNAC pour racheter un appareil, la batterie du vieil IXUS ne tenant plus la charge, on fait une incursion dans la Petite France, ses canaux, ses ruelles…

A la mi-journée on passe le Rhin sur le mythique Pont de l’Europe et notre première vision de l’autre rive est une mosquée plantée à l’entrée de Kehl, ses deux minarets dressés vers le ciel… Les temps changent.. !

Un superbe sandwich à la saucisse et une bière seront le premier repas allemand, pris au soleil dans une zone piétonne du centre-ville de Kehl.

Coups de tampons au SI et direction « le nord » sur la digue qui longe le Rhin. Vent de Face, bien sûr !

Au travers de Rheinau, la piste quitte le Rhin et on se perd sur la 36 avant d’atterrir, via un chemin champêtre, à Freistett, où la Gasthaus Zum Waldhorn nous attend !

Fourbus, sales, on met les tentes à sécher dans la cour. Douche, lessive, vélos garés en box… Le Paradis !

Le repas du soir arrosé de vin local sera la cerise sur le gâteau de cette journée du 4 mai. Bien crevés, on ne traîne pas. Extinction des feux à 22h00 !

  

 J9

5 mai 2011. Freistett – Durlach, 76km, 05h31, 13.9km/h

Très beau temps.

Via Memprechtshofen (sur la 36), Helmlingen, Piste de bord de Rhin, Greffern, travers Söllingen, Iffezheim, Rastatt, suite erreur: Otigheim, travers Muggensturm, la 3, Ettlingen et camping à Durlach.

Quelques coups de pédale sur la 36 pour rejoindre Helmlingen puis on longe le Rhin jusqu’à Iffezheim puis c’est la piste cyclable de la 36 jusqu’à Rastatt.

Très belle ville avec un beau château etc… A la sortie de Rastatt on se perd et on atterrit à Steinmauern, puis Otigheim via un bois où un couple de promeneurs nous indique la route à suivre (pas meilleure que la nôtre en fin de compte) …

A la sortie d’Otigheim on retrouve la 36 puis la 3 où l’on s’arrête pour un Pique Nique le long d’un étang.

La 3 nous mène, vent de face NE oblige, vers Ettlingen, très super ville jumelée avec Epernay.

Les employés du SI sont très accueillants et sympas et nous fournissent cartes et coups de tampon.

On remet en route sur la piste cyclable de la 3 en direction de Durlach ‘Camping AZUR’.

A une intersection, pendant que je demandais la route, Daniel avance et on se perd de vue. On se retrouvera un peu plus tard, au camping, arrivés par des chemins différents.

Courses faites, comme d’hab, avant l’arrivée au camping , dans super hard discount.

Montage de la tente, DOUCHE !!!

Aujourd’hui on a dû passer la moitié du parcours, longeant des champs d’asperges, des prés et des bois. Curieuse cueillette des asperges, recouvertes de bandes de plastique foncé pour éviter l’exposition au soleil. Le plastique n’est levé qu’à l’endroit de la cueillette par un traîneau qui glisse entre les buttes.

La campagne, comme les villes, est propre et ordonnée…

Les belles villes de Rastatt et Ettlingen valent le détour, comme on dit.

Le bonheur d’être en vélo permet d’en faire le tour sans perte de temps et de ne rien louper (surtout quand on se perd..)

Gens très accueillants qui nous remettent sur le bon chemin offrant même de nous emmener là où on veut aller (Mairie de Rastatt…)

Installés à l’unique table de pique nique de la section ‘tentes’ du camping, on fera fuir un couple de jeunes Allemands quand les réchauds mitonneront notre tambouille à € 1.5… à moins que ce ne soit l’odeur du camembert, ou la vue de la bouteille de vin rouge…

Super bien dormi malgré proximité de la Deutsche Bahn et de différentes routes..  

 

J10

6 mai 2011.  Durlach-Heidelberg, 86km, 05h56, 13.5km/h

Très beau temps

Via piste cyclable longeant la 3..  Weingarten, Untergrombach, Bruchsal, Ubstadt, Bad Schönborn, Leimen puis Heidelberg par l’avenue du QG américain et camping ‘Heidelberg’

Partons à la fraîche de Durlach (07h15), direction Nord via les villes précitées et arrivons dans les faubourgs de Heidelberg, par le sud, vers 13h00. Au départ du camping on croise un extraterrestre sur un vélo couché, caréné par ses soins, un peu comme s’il avait coupé une lessiveuse en deux pour faire un capot à son engin.. Boulot de cochon qui lui fera rouler la tête à la première embardée… Des Japonaises un peu paumées… auraient-elles loupé le bus pour le Mont Saint Michel ?

On a fait une entorse à la Radweg en suivant la 3 plutôt que de passer par Speyer etc..  Nombreux détours de piste en route, passant tantôt à droite, tantôt à gauche de la 3.

Bruchsal et Bad Schönborn sont de belles villes avec une architecture pastel…

Traversées de forêts sur longues pistes droites ; marquage parfois difficile à suivre : quelques km de trop, c’est sûr. Route quelque peu monotone.

Les abords de Heidelberg sont un cauchemar. Plus de pistes : route très chargée et obligation de ‘trottoir partagé’. Faut faire deux fois plus attention que sur la route…

Le sud de la ville appartient aux Américains dont le QG Europe borde l’avenue sur plus d’un kilomètre. Une ville dans la ville avec immeubles d’habitation, écoles, terrains de sport, de jeux et probablement magasins et tout le reste.

La façade de l’entrée principale, à gauche est intéressante. J’en fais une photo et entends aussitôt un sonore « hey you ! » venant du poste de garde de l’autre côté de l’avenue… « me ? » que je leur réponds… « you ! » qu’ils confirment. Obligé de traverser avec le vélo et les sacs et d’effacer la photo devant eux (ils vérifient même, ces paranos que je me suis bien exécuté).

On ne rigole pas avec les secrets, même si on a toute la base en détail sur Google Earth… non mais !

Daniel, qui avait avancé, se demandait.. et était entrain de faire demi-tour. Quand je l’ai rejoint et lui ai expliqué l’affaire, il a eu des mots tendres pour les Yankees...

Un casse-croûte dans un Turc, un passage au SI à la HauptBahnhof suivi par une virée dans la vieille ville complètent la visite.

Pas question de monter au château : il est en cours de restauration et la côte pour y accéder est presque verticale !

Très belles maisons sur la berge opposée au château : plutôt du style ‘années trente’ malgré tout !

A 16h30, n s’établit dans le 1er camping trouvé le long du Neckar : sympa mais très rustique et un peu léger pour une ville comme Heidelberg ; situé en contrebas d’une route passagère mais donnant directement sur le Neckar très actif.  

(On aurait dû aller un peu plus loin, à 5-6km, à Neckargemünd… next time !)

Une fois la tente montée et la douche prise, courses pour le ‘dîner’ au Aldi en face.

Très belle journée, hormis l’épisode US. Acacias et marronniers en fleur, senteurs des champs. Quelques « Besenwirtschaften », estaminets aux balais, signalés par un balai de bouleau accroché à leur enseigne. (viticulteurs ouvrant leur exploitation aux visiteurs pendant une courte période de l’année…). Mais nous, on ne boit pas de ce vin là.. Je me souviens que mon ami Markus m’avait dit, il y a plusieurs années, que certains vins rouges de la région faisaient exploser la tête, alors pour nous ce sera du vin français !  

 

 J11

7 mai 2011.  Heidelberg – Heilbronn, 92km

Chaud et beau

Via Rives du Neckar: Neckargemünd, Neckarsteinach, Hirschhorn, Eberbach, Zwingenberg (bac), Neckargerach, Diedesheim-Schreckhof, Hassmerscheim, Bad Wimpen, Heilbronn et camping de Neckarsulm.

Partons de bonne heure -7h15- après une nuit agitée par la goulash Aldi… (levé à 2h du mat pour une promenade au clair de lune: les sanitaires étaient à l’autre bout du camping…)

Pas de rosée. Magnifique piste le long du Neckar, plaines, forêts, quelques raidillons.

Enormes péniches sur la rivière transportant de la ferraille et d’autres marchandises.

Nombreux châteaux perchés haut sur les berges, vignes..

Hirschhorn, au matin est un enchantement. Reflets des maisons à colombages dans l’eau.. Il faut voir tout ceci le matin, car la berge ‘intéressante’ fait face à l’est. En après-midi ce ne serait plus pareil…

Au détour d’un chemin on rencontre un jeune Flamand, affairé à essayer de réparer son rowing-bike (rowing-bike.com pour les curieux..), drôle de machine qui se déplace un peu comme un 8 barré, sauf que le cycliste qui le pilote est tout seul sur sa machine à ramer et barrer…

On rame avec les jambes et les bras. Un entraînement par câbles sur les poulies de la roue arrière met l’engin en mouvement. Simple et compliqué à la fois !   Il pensait se rendre en Inde mais n’en était plus tout à fait sûr ! On le remet en selle et il nous double à grand coups de rames pendant notre pause déjeuner… Bonne chance l’ami.

La pile de mon compteur rend l’âme. Arrêt à Eberbach pour y remédier et pour le petit déj. qui commençait à appeler au secours..

Succession de petites villes toutes plus belles les unes que les autres.. Imposant château de Zwingenberg et bac pour passer de l’autre côté. Jean Marc avait raison : la piste s’arrête face à la rivière et puis plus rien ! Pour un euro on sera parmi les derniers à emprunter le bac car un pont tout neuf enjambe maintenant la rivière. Mise en service prévue fin mai, début juin.

Dommage, le bac avec son câble de retenue et sa traction par chaînes allant d’une berge à l’autre était bien sympa.

Continuation le long du splendide Neckar : le trajet emprunté est appelé la Romantike Strasse, nous arrivons à Hassmersheim. Une dame nous fait le plein des gourdasses et nous informe que la ville est jumelée avec Chartres de Bretagne !

Le monde est petit ..

A la sortie du village, une petite troupe de jeunes poussant un landau lourdement chargé de caisses de bière, nous en offre une : ils enterraient leur vie de jeune fille et de garçon et subissaient les épreuves. Arrêt sympa, photos  et remise en route les jambes un peu lourdes tant il faisait chaud.. pas raisonnable de boire une bière en pleine chaleur..

Bad Wimpen : SI fermé. Une photo du nom de la gare juste derrière nous propulse dans les années ’30...

Derniers coups de pédale en direction de Neckarsulm qui sera atteint via Heilbronn et les énormes cheminées de la centrale thermique. Passage au Lidl pour les courses. Vélos garés dans la galerie marchande.

Installation au camping après une errance interminable pour le dénicher et … DOUCHE !

Super journée et magnifique parcours le long du Neckar !  Certainement la plus belle étape jusqu’alors !

 

 

 J12

8 mai 2011. Neckarsulm – Schwäbisch Hall, 59km

Très beau Temps

Via  Weinsberg, Obersulm, Lowenstein, Wustenröt, Mainhardt, Michelfeld puis Schwäbisch Hall et camping à Steinbach.…

Règle d’or : toujours revérifier les indications fournies… Next time..

Partis de bonne heure du camping assez bruyant, cause beuveries du samedi soir, on prend la bonne route via Weinsberg et Obersulm où on s’arrête sur la place pour le café du matin.

Carrefour à la sortie de Obersulm : dilemme..indication douteuse.. (le parcours Radweg via Bretzfeld, Ohringen, Waldenbourg passera à la trappe au profit d’un parcours autrement plus sportif !)

Un cycliste nous indique la route (certainement un revanchard de 1945, car on était le 8 mai…) et nous envoie sur Lowenstein, qui contrairement à ce que l’on pourrait penser, n’est pas dans une vallée, mais sur une hauteur impossible…

Cela entraînera des pieds à terre successifs car la côte était vraiment trop raide.

Sur la place on rencontre Gehrardt, très sympathique et brave cycliste retraité, qui nous remet sur le bon chemin, traçant sur le bitume, à l’aide d’un vieux bout de tuile, la succession de patelins à traverser pour arriver à SH.

Il nous accompagnera même, par un raccourci, jusqu’en haut d’un col pour nous éviter des suées inutiles. Merci Gerhardt !

Le parking du col est un lieu de rassemblement de motocyclistes de tout poil, tous âges, tous sexes.. Nos dragons d’asphalte faisaient tristounets avec leurs pneus de 700, garés parmi les monstres rutilants équipés de « pneus de tracteur ».

Un coca et on poursuit sur Wustenröt, Mainhardt, Michelfeld, par une suite de montées et de descentes (plus de montées que de descentes…), à une altitude moyenne de 500m.

Un coup d’air dans les pneus à une station Aral : pas sûrs de la manœuvre car le système était bien différent des autres et les instructions, toutes en Allemand. Je pense même qu’on a dû les dégonfler plutôt que l’inverse.

A Schwäbisch Hall un jeune nous indique que le camping est situé en réalité à 2 km au sud de la ville, à Steinbach.  Remise en route pour un dernier coup de cul par une ultime côte.

Camping atteint à 13h30 environ. Fermé jusqu’à 15h00 mais le patron nous invite à nous installer dans l’intervalle. On verra les paperasses plus tard.

Camping absolument splendide, super équipé, le meilleur : seul hic : fallait des jetons pour l’eau chaude dans la douche.. ce sera donc une douche froide ; pas question d’attendre 15h00..

Retour à SH pour une visite de la ville, cette fois-ci en longeant la rivière….

Super parcours plat passant par des chemins forestiers, des parcs, des ponts couverts etc..

La ville est très, très belle ; d’autres qualificatifs seraient superflus !

17h00 : une bière et un peu de repos avant d’affronter le repas du soir au resto du terrain de foot d’à côté où un ‘grand match’ venait de se terminer.

Les supporters beuglards ont continué à encourager leur équipe à l’estaminet du terrain de foot jusqu’à tard dans la soirée, chantant de plus en plus faux !

Heureusement que les ‘mamans’ étaient là pour les convaincre que le match était fini depuis un certain temps, et les ramener !

A 22h00 extinction des feux

Journée de kolossale transpiration due au relief et à la chaleur !

Journée de gala pour Mercédès, Audi et BM dans toutes leurs déclinaisons… préférablement décapotables et blanches.. On avait souvent l’impression de gêner ces messieurs/dames avec nos escargots en surcharge quand ils devaient attendre, piaffant nerveusement derrière nous dans l’attente (interminable) de nous doubler, les quelques fois où on a dû rouler sur la route…

Heureusement pour nous, c’était le jour de la Victoire !

 

 

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Rédigé par johnsbikingtrips

Publié dans #Paris - Prague en vélo

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Publié le 5 Septembre 2011

9 mai 2011. Schwäbisch Hall – Rothenburg o. d. Tauber, 76km. Bon Anniversaire Joanna !!  Très beau temps mais maudit vent de NE !!

Via Kocher-Jagst Radweg jusqu’à Braunsbach, puis Kraichgau-Hohenlohe Weg jusqu’à Rothenburg, via Langenburg, Billingsbach, Herrentierbach, Kottmannsweiler, Schrozberg, Leuzendorf et camping à Detwang, 2km au nord de Rothenburg.

Quelques écarts par rapport à la Kraichgau Wegsur la fin, car chaleur, côtes et km + saucisses /bière le midi avaient eu raison de nos mollets.

Partis de très bonne heure (approx. 07h00). Arrêt à la boulangerie de Steinbach pour le café du matin accompagné d’un bon gros pain aux raisins bien sucré et plein de graines de pavot.. (on se shoote comme on peut..).

On repasse à SH et on se régale des lumières du matin et du calme de la bourgade où seuls quelques cantonniers œuvraient sans conviction.

Le sentier Kocher Jagst est magique jusqu’à Braunsbach, serpentant le long de la rivière à travers des plaines tondues ou fleuries d’herbes folles, boutons d’or ou pissenlits ; de marguerites jaunes, de fleurs bleues, de myosotis…

Lumières rasantes du matin, calme… juste le bruit de l’eau..

Ponts couverts..puis passage sous le pont de Geislingen qui fut le plus haut et long d’Europe jusqu’à celui de Millau..

Coup de tampon à la mairie de Braunsbach où on nous confirme beau temps pour les jours à venir !

A la sortie de la ville, premier calvaire : la route se met soudain à grimper inconsidérément dans les bois, enchaînant lacet après lacet pour un gain de dénivelé de plusieurs centaines de mètres sur une distance d’à peine 3km… Inutile de dire que ce fut pédibus que l’on gagna le haut de la première côte, une ferme aux champs.. Les bras font mal tant la charge est pénible à pousser. Un peu de plateau ondulé et ce sera la super descente vers Bächlingen.. (trop super…) ..mais la montée vers Langenburg, deuxième calvaire de la matinée, n’en sera que pire !

La montée serpente dans les champs et débouche finalement sur une arête après une interminable partie de pousse-pousse. Visite de la ville vite faite : une grand-rue, ses maisons à colombages et un très beau château. En prime pour les aficionados, un remarquable musée de la voiture. Un seul restau ouvert le lundi.

11h30 : pour nous ce sera saucisses, salade de pommes de terre et bière pour faire passer l’ensemble.

Remise en route difficile sur la Kraichgau Weg (épouvantable succession de montées et de montées, suivies de montées…). En route, Félix et Juta, deux cyclistes allemands sympas nous ré-aiguillent sur un chemin plus paisible, bien que le vent furieux de NE n’ait pas faibli d’un iota..

Passage à Kottmannsweiler, Kälberbach, etc…villages abondamment parfumés au lisier de cochon..

A Schrozberg on se ravitaille en eau chez une fleuriste puis, passant sur le grand braquet, ce sera une longue et enivrante descente jusqu’à Rothenburg Ob der Tauber ; à ce qui paraît, la plus belle ville moyenâgeuse d’Allemagne.

En effet, c’est une ville particulièrement magique, mais perchée elle aussi sur le haut d’une colline…

Camping à Detwang. Tente montée, douche prise et retour en ville avec nos ânes débâtés pour visite et dîner. Une manif anti-nucléaire silencieuse fait tourner en bourriques la voiture de police et le camion de pompiers de la ville …

De loin la plus pénible étape cause relief, chaleur et vent, mais très belle jusqu’à Langenburg et sur la fin à Rothenburg… Maibaums (arbres de mai) dans tous les villages ; parfum des acacias, du lilas ; prairies fauchées, fleurs des champs…

On a passé les 1 000km : la Tchéquie s’approche !

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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Rédigé par johnsbikingtrips

Publié dans #Paris - Prague en vélo

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Publié le 4 Septembre 2011

J14

10 mai 2011.  Rothenburg o. d. Tauber – Nürnberg, 100km, 07h02, 13.9km/h

Beau temps, cirrus.

Via Neusitz, Linden, Windelsbach, Cadolzhofen, Burghausen, Poppenbach, Oberdachstetten, Rosenbach, Flachslanden, Obernbibert, Unternbibert, Leonrod, Dietenhofen, Grosshabersdorf, Ammerndorf, Wintersdorf, Zirndorf, Fürth et Camping de Nürnberg, après bien des détours…

Rothenburg 04h00: malgré camping très calme, réveillé par froid intense du fait de l’humidité régnante -cause vallée encaissée-. Un ‘quart’ de céréales avalé vite fait à l’entrée du camping, avant le départ.

Montée en ville pour attraper la route de Neusitz, à l’opposée.

Première côte de la journée, pas trop raide.

Campagne relativement plane le long de l’Altmühlweg, sauf qu’on a quand même poussé les vélos dans la côte de Wachsenberg.

Linden : village propret, probablement dortoir des cadres de Rothenburg..

Cadolzhofen nous parfumera une fois encore au lisier..

Super Frühstück à la ferme Korn à Burghausen. Continuation de la route par les villages de la Paneuropa .

Arrêt à Flachslanden car j’avais de problèmes de passage sur le grand pignon. Le vélociste me détord le dérailleur AR un chouïa et tout rentre dans l’ordre.

Dans l’exercice je perds Daniel et le retrouve quelques km plus loin.

Pique nique de midi à Dietenhofen face à une église à tuiles de couleur : ce sera miettes de thon, compote..

Tout l’après midi on suit la Biberttalweg qui nous mène un peu au nord-ouest de Nuremberg, à Fürth. A mon avis, ce crochet nous fait faire quelques km de trop. On redescendra vers N en longeant la rivière Pegnitz via les faubourgs nord-ouest de la ville. Pas sûrs de la route vers le centre, (quel centre ? il y en aurait plusieurs dans cette ville très étendue), je demande à une voiture de police : « just follow the cars.. » qu’ils me répondent..

Finalement ils avaient raison et on arrive à la Hauptbahnhof. Passage au SI pour notre coup de tampon et une carte de la ville. Le camping est ouvert. Y’a qu’à suivre le chemin que la demoiselle du SI nous a tracé, ainsi que les pancartes…

Visite de la « nouvelle vieille » ville (centre historique reconstruit à l’identique après la guerre), une bière blanche bien méritée, les courses au Netto du coin et parcours du combattant pour trouver le camping, dans un bois en face de l’immense terrain de foire au sud de la ville.

L’employé étant rentré chez lui, on s’installe, on consomme et on dort.

A 8h demain, heure d’ouverture du camping, on sera déjà loin !

Journée longue et poussiéreuse mais sympa car pas trop physique. 

 

 

 

 

J15

 11mai 2011.  Nürnberg – Hirschau (capitale du Kaolin), 86km, 05h51, 13.7km/h

Très beau temps.

Via Zeppelinwiese, Ben Gurion ring, Business Tower, Lac de Wörhd, Dr. Carlo Schmid Str., Véloroute des 5 fleuves, Hammer, Lauf an der Pegnitz, Ottensoos, Reichenschwand, Hersbruck, Hohenstadt, Pommelsbrunn, Sulzbach-Rosenberg, la 14 jusqu’à Hahnbach, Schalkenthan, Kainsricht, Gebenbach, Hirschau camping du Monte Kaolino

Le camping de Nürnberg dort à poings fermés, idem son gardien, quand on part à 07h00. Peu de rosée mais tente mouillée. Elle devra sécher une fois encore ce soir au montage.. Daniel propose que l’on passe au stade Zeppelin qui est sur la route.

Seul à 07h15 au milieu de ce monument du Nazisme me fait froid dans le dos. L’architecture d’Albert Speer, massive et dénuée de toute fantaisie, renforce un peu plus encore mon ressenti.

Bien que tout ne soit plus en très bon état, il est encore permis de grimper dans les tribunes et sur l’estrade avancée d’où le Führer électrifiait l’Allemagne dans les années 1930.

Rock ‘n’Roll planté sur sa béquille, là où les troupes défilaient, là où les jeunesses exaltées se produisaient dans d’énormes ballets de gymnastique à la gloire de ce qui devait durer 1 000 ans.. c’était tout aussi surréaliste que de prendre la place d’Hitler sur l’estrade..

Le silence du petit matin ajoute à l’irréel… rien ne vient déranger mes pensées … tous mes sens sont en éveil pour m’imprégner du lieu, pour imaginer l’époque à travers le vain espoir de capter d’ultimes ondes que le temps n’aurait pas totalement absorbées.   

Le stade contenait plus de 200 000 personnes. Face à la tribune officielle, les gradins en calcaire, qui forment les 3 autres côtés de l’immense carré, sont bien mal en point, envahis par les herbes, les ronces et rongés par le temps.

Nürnberg, vaste comme Berlin, comme elle remplie d’histoire et de malheur…

Après un coup d’œil au fronton du stade on quitte par une large avenue pour rattraper la vélo route des 5 rivières. Super promenade à travers les champs bordés de saules ; parcours le long de rivières larges et étroites… bouquets de roseaux.

La vélo route démarre au Lac de Wörhd. Direction est ; 1er arrêt à Hammer, village ancien de maisons basses en bois et en grès rouge. A la recherche d’un café pour le rituel du matin, on remonte sur la 14 et Daniel aperçoit enfin un panneau  « Nürnberg ». (On n’en avait pas vu hier)

Café + à Schwaig. Puis longue ballade à plat vers Lauf, Ottensoos.

Arrêt chez un « pneumologue » à Reichenschwand pour un coup d’air dans les pneus et un coup de soufflette. (Le vélo commençait à en avoir besoin…)

A Hohenstadt on avise une Gasthaus sympathique. Ce sera 3 Würst/salade de pommes de terre arrosées à la bière (1 et demi).

La route vallonnée continue vers Sulzbach-Rosenberg (se méfier des lieux en ‘berg’…). Je trouve une pompe à vélo sur la vélo-route et perds Daniel qui était pas mal devant. Résultat : direction la 14 et Sulzbach direct où je l’attends sur la place.

Très chaude après midi. Un coca, un coup de tampon au SI avec l’assurance de la dame que la route était plane… Quelques vils raidillons où Daniel se fait injurier par une mégère qui devait croire que la route devant chez elle lui appartenait…

Arrivée à Hirschau vers 17h. Courses et 2 derniers km pour atteindre le camping, Fermé ! 

Un coup de fil à l’employé règle le problème : il arrive dans le quart d’heure.

Le camping est un incroyable site, au pied d’une montagne de stériles de Kaolin sur laquelle est installée une énorme descente en luge sur rails. On y pratique aussi le ski d’été et quelques fêlés en tentent même l’ascension dans une poussière d’enfer.

Très peu de monde au camping, super bien équipé. Investissons toutes les installations, lessive, douche etc.… Le linge sèche dans la salle de ping pong, tour vitrée ayant emmagasiné un paquet de chaleur durant la journée.

Repas copieux, dodo.

 

 

 

 

 

 

 

 

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Rédigé par johnsbikingtrips

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Publié le 3 Septembre 2011

 

 

J16

12mai 2011. Hirschau – Waidhaus, 92km, 5h54, 14.5km/h.

Gris, pluie, orage sur bonne partie du trajet

Via la 14 : Schnaittenbach, Holzhammer, Wernberg Köblitz, Grünau, Unterwildenau, Weiden i. d. Oberpfalz, Neustadt an der Waldenaab, Bockl Radweg via Störnstein, Floss, Albersrieth, Altenstadt bei Vohenstrauss, Vohenstrauss, Pleystein, Lohma camping à Waidhaus.

Réveillé à 5h par la pluie qui tombait sur ma tente. Levé à 6h, pluie arrêtée mais tente trempée comme d’hab. Mise en route le long de la 14 après passage de l’énorme carrière de kaolin, à ciel ouvert… traversée de bois magnifiques de pins sombres et profonds, annonciateurs de la partie tchèque.

Petit déjeuner à Wernberg puis route au nord le long de la rivière Naab qui coule sans hâte entre les arbres et les prairies. Je rate un crucifix à 3 ‘personnages’ (le Christ, Marie en dessous, et plus bas dans une petite ‘boite’ un saint local ( ?) à moins que ce ne soit la figurine du curé ( ?).. Villages tous munis de deux églises (au moins) pour cathos et réformés..

A Weiden, arrêt pour acheter une paire de semelles pour mes chaussures de cycliste. Les miennes étaient HS. J’en profite pour manger un gâteau aux graines de pavot..

Neustadt, un passage à la Rathaus pour tampon et indications de route/camping jusqu’à la frontière. Employée très, très sympa. Elle me remet même un petit livret pour une partie de la Tchéquie..

On s’embarque sous la pluie qui s’était remise à tomber, en direction de Störnstein, pays du champion du monde de roulage de fûts de bière… C’était chez Gigl, qu’elle nous avait dit la dame de la Rathaus.. On en bave un peu pour trouver le restaurant et quand enfin on y arrive, c’était pour le trouver fermé.. et en plus le patron buté borné ne voulait même pas que l’on s’abrite sous sa pergola pour manger nos miettes de thon au sec. Continuation donc sur la Bockl jusqu’à Floss où une pancarte indique un restau en ville, en bas d’une longue et raide côte.. Il pleuvait !

Ce seul restau (2eme buté borné en moins d’une heure) nous informe (à 13h00)  qu’il ne pouvait pas nous servir et qu’il fallait trouver autre chose, en l’occurrence une charcuterie qui nous a servi d’excellentes mini pizzas maison, une très bonne salade et une bière.

Je crois qu’on a autant apprécié la chaleur du lieu que la nourriture…

Reprise en direction de Vohenstrauss. La pluie avait cessé mais le ciel était bien gris et chargé. Daniel m’attend à un carrefour, inquiet pour sa roue arrière. Il avait cassé un rayon le matin et l’avait ligaturé, mais la roue menaçait de casser et on avait encore au moins 300km à parcourir avant d’arriver à Prague.

Décision est prise de s’arrêter chez le premier vélociste. Coup de chance, à l’entrée de Altenstadt bei Vohenstrauss on tombe sur le magasin miracle de Max Stich et de sa fille. Le vieux père de 84 ans et sa fille qui devait friser la cinquantaine ne parlaient pas le premier mot d’anglais, mais comprennent vite le problème qu’ils règlent en moins d’une heure : démontage, remplacement de la roue en y remettant la cassette d’origine, remise en place chambre et pneu, remontage de l’ensemble, réglages etc..  Le tout pour € 42 !

Des gens chaleureux, généreux, compétents.. Merci à eux de nous avoir permis de continuer, l’esprit dégagé des soucis du matin.

Ils nous remettent sur la route, nous conseillant un raccourci dans le village pour éviter une longue boucle sur la Radweg.

Le ciel devient soudain très noir et on se prépare au pire !

Un abri devenait très urgent si on ne voulait pas être totalement « trempés de chez trempé ». Il se matérialisera à 300m du magasin de cycles : un atelier de réparation de matériels municipaux ( ?) avec un grand auvent dépassant dans la cour.

Je demande si on peut se mettre à l’abri pendant que le grain passe.

Thomas, le maître des lieux nous invite à l’intérieur et nous propose une bière le temps que la météo se recale.

Transfert au « bureau », capharnaüm  de pièces, de tôles, de cartons, d’outils, de machines diverses etc.…équipé tout de même d’une table, de quelques chaises et de moultes caisses de bière qui attendaient les amis de passage.

Son père ( ?) était là aussi mais ne parlait pas un mot autre que bavarois. Thomas parlait assez d’anglais pour que l’on puisse échanger quelques mots. Un peu ahuris quand on leur a dit d’où on venait et où on allait !

Si on les avaient écoutés on aurait fait de sérieux dégâts à la réserve, mais il fallait repartir.

Je démonte tout mon paquetage arrière pour sortir mon pantalon en nylon et mes guêtres… (visiblement la leçon n'était pas encore apprise...)

On ressemblait plus à un détachement de la DDE qu’à d’élégants cyclistes français partis enseigner les bonnes manières aux sauvages !

Derniers km sans trop de problèmes, les jambes un peu molles tout de même.

La Radweg passe par un bois de sapins bien sombres et débouche finalement dans une plaine nous conduisant à Waidhaus.

Habituel passage chez Netto pour les courses et direction camping où on s’installe.

Une dame un tantinet avinée  occupant une caravane proche nous assiste en appelant le préposé, déjà parti. Merci à elle !

La tente mouillée est dépliée et sèche pendant que nous réglons les problèmes administratifs avec le responsable. Notes et première bière de la soirée !

Entre temps, le temps s’est arrangé. Il ne pleut plus : ciel de traîne et fraîcheur. Même quelques rayons de soleil. Les habits sèchent sous le préau du ping pong qui abritera également nos vélos pour la nuit.

Ce soir salade : faut bien quelques vitamines..

Demain CZ : la frontière n’est qu’à 2 km à vol d’oiseau !

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Rédigé par johnsbikingtrips

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Publié le 2 Septembre 2011

 

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13 mai 2011.  Waidhaus – Stribro, 71km, 4h58, 13.1km/h

Beau temps.

Via Bockl Weg, Eslarn, Tillyschanz/Zelezna, Velo route 37, Bela nad Radbuzou, Dubec, Borek, Bernartice, Racov, Brod u Stribra, Kladruby, Hôtel à Stribro.

Réveillé à 4h00 par une grosse crampe et un besoin naturel… mais pas question de sortir du duvet, alors bagarre ! …perdue d’avance..

Finalement, temps de se lever et de plier le matériel. Tente archi trempée de rosée. Les vélos et le linge étaient au sec (mais le linge demandait encore un peu de séchage. Roulé dans un sac en plastique il devra attendre le soir pour un nouvel étendage…

Habillé, les montures bâtées.. en route par la petite porte du camping, seule ouverte, pour un Frühstück avant le grand bond à l’est.

Continuation sur la Radweg jusqu’à Eslarn puis très belle route forestière vers Tillyschanz.. Tampon à la mairie.

Passage de frontière aussi glauque qu’entre la France et la Belgique : vieux bâtiments de poste de douane à l’abandon, grandes herbes, abords tristes et bordéliques avec leur lot de marchands de bric à brac côté CZ.

La première bâtisse côté tchèque sera une maison close !

A droite, après l’église qui jouxte l’établissement, début d’une longue et difficile ballade par des chemins de sous-bois et de forêt, aux revêtements défoncés par le temps.

Passage à côté de vieilles casernes abandonnées. Up and down continuel difficile à gérer avec nos vélos chargés et pneus gonflés à 5 bars.

Malgré la beauté du chemin serpentant dans des sous-bois magnifiques, on décide de quitter la 37 au carrefour « Waldorf » et de poursuivre par un très belle route. Plusieurs fois on devra pousser le vélo car les routes tchèques suivent le relief… (le vendeur de ‘La Bicyclette’ à Senlis m’avait prévenu..).

Passage à Bela nad Radbuzou, village alternant de belles maisons pastel et des HLM soviétiques.

A Pavlikov, on s’installe sur la place équipée de jeux d’enfants du type ‘don de la CEE’. Pas un chat dans la rue !

Longue route up and down (surtout up) via Dubec (sa gare de Pendolino..), Borek, Bernartice, Racov, Staré Sedlo (son église magnifique) ; très beau parcours de la Radweg, rattrapée à Béla : chemins en prairies, en forêt de pins… difficiles, souvent défoncés.. mais temps chaud et sec avec cumulus d’été.. 

A Kladruby, décision est prise d’aller direct à Stribro à 6km, plutôt que de suivre la piste de 12km…

Arrivée à 15h30 sous un soleil radieux sur le pont de la Mze. La montée en ville sera pousse pousse sur les pavés. On croise un fêlé et son fils de 5-6 ans déguisés en militaire, avec treillis, rangers et calots, tout comme leur Berger allemand muselé et bâté…

La pension Rybicek nous convient à merveille. On s’y installe.

Ne pouvant mettre les tentes à sécher dans la cour cause clients, nous les étendons sur mon fil de 10m à travers la salle d’eau et le couloir, l’accrochant à la douche et aux porte-manteaux, protégeant le parquet flottant avec les divers tapis de sol… Les habits finissent de sécher dans le placard de la chambre…

Centre Ville tout en couleurs pastel, peu de monde dans les rues ou sur l’immense place, hormis quelques Fangios faisant crisser les pneus de leurs Ladas sur les pavés chauffés de l’après-midi. Commerces typiques de l’est, vitrines tristes et rangées n’importe comment.. pas mal de boutiquiers chinois.

Très belle mairie qui attendra demain pour la photo car trop de contre-jour. Belle architecture entretenue tant bien que mal..

Une  « u Rybicek Rodinny Pivovar » de 1L récompensera les cyclistes à l’issue de cette première journée tchèque passée à monter et à descendre des côtes sans fin..

Le demi canard rôti, plus choux rouge et blanc et boulettes de pâte épongeront efficacement la deuxième tournée de bière.

 

 

 

 

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14 mai 2011.  Stribro – Rokycany(Kocanda), 67km.

Nuages, soleil et orage..

Via Vranov, Pnovany, Jezna, Plesnice, Bdeneves, Kozolupy, Plzen, Doubravka, Kysice, Ejpovice, Rokycany, et bivouac à Kocanda.

Habitués aux réveils de bonne heure, on est frais comme des gardons dès 5h00.

Décision d’attendre 6h30 pour se lever et préparer le départ. Pliage des tentes, rangement des affaires, cette fois sèches..

Montures bâtées dans l’attente de l’ouverture du portail à 8h00.

Sur ces entrefaites, l’employé arrive et nous propose le petit déj. Le choix est vite fait, d’autant plus qu’on n’aura pas à s’arrêter après le départ, comme les jours précédents.. (et on apprendra vite qu’il vaut mieux tenir que courir, car les petits déj à l’allemande, c’était en Allemagne..).

Copieux repas pour mettre les cyclistes en état de pédaler !

Photos de la mairie et départ par un mauvais chemin, cause indications pas claires sur la place. Demi tour toutes après une paire de km et re-départ via la gare (côte…)

Sur le pont de chemin de fer des gens attendaient avec des appareils photo.. Daniel lance en blaguant qu’ils doivent attendre un ministre ou une huile quelconque… En fait, il s’agissait du Président de la République tchèque qui inaugurait une nouvelle voie…

Un des gars nous donne même les horaires de passage aux autres gares de la ligne.. mais pas question de suivre le train : il allait d’où on venait et les km superflus, même pour suivre Vaclav Klaus : NIET !

Départ pour Vranov par une série de côtes pousse-vélo le long de lacs, en forêt, à travers maints villages très peu actifs et dans divers états d’abandon et de délabrement..

Les gens croisés sont peu causants, taiseux, pas très expansifs..

Gare de Pnovany avec sa locomotive taillée à la serpe (y molot, pour les ceusse qui connaissent), Jezna et son église abandonnée aux fenêtres très originales, Plesnice et sa rangée de datchas sympas, chemins cahoteux, pénibles le long de la Mze jusqu’à Kozolupy.

Là, fatigués de se faire secouer, on prend la route directe 605 pour Plzen, trop passante à mon goût, mais seule option dispo. 

Arrivée Plzen : lieu de perdition quand on apprécie la bière.

Ciel gris et bouché, rendant les faubourgs industriels et résidentiels (appartements) encore plus tristes et cafardeux.

L’église Saint Bartholomé, fin de la vélo-route 37, plantée sur une place immense du centre ville, est lugubre. Heureusement, le soleil perce et la ville prend une allure plus accueillante.

Ce midi ce sera Pizza et Pilsner dans un restau italien. Le matin n’avait pas été très actifs, avec seulement 40 km au compteur… l’après-midi ne sera guère plus performant..

Visite de la ville et départ par le chemin indiqué par le SI. Comme d’hab, on se perd en sortant de Plzen. Des policiers, à qui on demandait notre chemin, ne savaient pas lire la carte… Un piéton interrogé n’était d’aucun secours non plus.

La vélo route n°. 3 était introuvable !

Au jugé on tombe sur l’entrée principale de la Brasserie Pilsner Urquell, Mecque de la bière ! Une fête battait son plein !

Grave embuscade ! Des gardiens sympas nous surveillent les vélos pendant notre visite de l’établissement à la recherche du coup de tampon de passage.

Une bière de plus et nous sommes de nouveau sur la route (16h30…) en direction de Rokycany.

Courses Lidl et recherche de terrain pour camper. ‘Walou’, pas de camping à Rokycany, alors décision est prise de continuer jusqu’à se trouver un endroit convenable pour bivouaquer.

A Kocanda, de braves Tchèques entrain de prendre l’apéro dans leur jardin nous font signe… Kolossale erreur : demi tour toutes pour leur demander s’ils connaissaient un coin… par exemple le long de l’étang derrière chez eux.. ? Palabres entre eux…la femme nous indique une berge de gazon tondu juste derrière leur datcha où personne ne nous causera de soucis. Montage des tentes.. préparatifs du soir.. le mari nous apporte des bières (encore).. J’en profite pour leur offrir des petites Tours Eiffel que j’avais apportées, au cas où.. le mari revient quelques instants après avec deux belles parts de gâteau : c’était l’anniversaire de sa fille de 5 ans !

Gens super, généreux, mais tout de même très peu causants. Dommage, on aurait été heureux d’échanger quelques mots !

Le repas pris, on n’a que le temps de tout ranger et de se glisser dans nos tentes. L’orage, qui menaçait depuis un bon moment, nous tombe dessus, dru et froid !

Ce sera pluie non-stop toute la nuit…

 

 

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Rédigé par johnsbikingtrips

Publié dans #Paris - Prague en vélo

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Publié le 1 Septembre 2011

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 15 mai 2011.  Kocanda – Prague, 95km

Temps exécrable une bonne partie de la journée, se dégage aux abords de Prague.

Via Dobriv, Strasice, Olesna, Komarov, Horovice, Lochovice, Neumetely, Vizina, Skuhrov, Svinare, Revnice, Cernosice, Radotin, le long de la Moldau, Velka Chuchle, et hôtel Rubicon à Prague !!

 La pluie n’arrête pas de la nuit. Pas question d’aller calmer les envies avant le lever car l’expédition aurait nécessité de s’habiller en conséquence, rendant, de plus,  l’exercice tout simplement impossible.. et mon poncho était dans la sacoche restée sur le vélo… attaché à l’arbre.

6h : lever et pliage du duvet et du matelas dans la tente, pour les garder au sec.. Pas mal de contorsions pour enfiler le tout dans le sac noir étanche sans mouiller quoi que ce soit..

Enfin debout, rangement fait, Rock’n’Roll bâté pour une nouvelle aventure.

La tente ruisselle. Tant pis elle est roulée dans l’état et mise dans son sac telle quelle, dégoulinante !  Habillés comme des pêcheurs bretons, on se met en route à 7h, laissant notre coin d’étang et les dormeurs dans leur datcha. Rien dans l’estomac à part un demi litre de lait, car tout aurait été trempé.

A Dobriv on essaie un estaminet : fermé. Idem à Strasice. On continue la route sous la pluie, traversant plaines et forêts. Tene, Olesna où une pancarte indique une déviation cause route coupée à Komarov.  On continue quand même se disant qu’avec des vélos il y a toujours une possibilité de passage…

Arrivés à Komarov après une super descente qui n’en finissait pas, on est réellement coincés : le pont qui enjambe la rivière est coupé.

Pas d’autres possibilités que de remonter la côte, faire 20km de déviation, ou débâter et porter le matériel de l’autre côté en empruntant un gué en planches que les ouvriers utilisaient pour aller d’une rive à l’autre… (pas mal de jurons omis) !

Une voisine du pont est sortie. Elle a bien compris notre dilemme et a appelé son mari à la rescousse. Le brave homme a solutionné le problème en ouvrant une barrière fermée par un gros cadenas, nous permettant, après une petite montée, de passer de l’autre côté de la rivière par un autre pont. Merci ‘Voisin’ de nous avoir évité le pire !

Arrivés à Horovice, on trouve un bouge pour prendre un café. Des locaux étaient déjà affalés, ahuris, hébétés devant leurs bières, à refaire le monde…le café avalé, ce sera une séance de photos de l’ancien Palais du Peuple et de la mairie.

Des jeunes sortant d’un hôpital nous indiquent la route pour la suite et on se plante à un carrefour sans panneaux ; résultat : 4km de plus au compteur.

Déjeuner du dimanche dans un arrêt de bus en tôle ondulée à Skuhrov.

Le temps s’éclaircit un peu, nous mettant le baume au cœur : Prague devenait « faisable » avant la fin de l’après midi.

 Longue route via une série de villages tristes jusqu’à Radotin. On longera ensuite la Moldau jusqu’à Prague, plein nord. Un panneau « Hlavni Mesto Praha » nous indique ( ?) notre arrivée. Après vérif, il signifie : Ville Capitale de Prague !!

 A R R I V E S !!

 Entrée en ville tels des extraterrestres, reluqués de toutes parts par les groupes de touristes dont certains même, (des Français abasourdis par notre voyage) nous demandent s’ils peuvent nous photographier. J’aurais bien signé des autographes, mais il nous pressait de trouver un hôtel, chose qui sera faite après un jeu de pistes,

1°, pour trouver le SI

2°, un établissement qui accepte aussi d’accueillir nos ânes de métal…

Après s’être frayés un passage à travers les supporters tchèques qui célébraient très bruyamment leur victoire au Hockey, face aux Russes, -surveillés par des Robocops- on trouve l’Hôtel Rubicon, idéalement situé en centre ville, dans une petite rue très calme.

Les sacoches sont montées dans la chambre et les vélos rangés dans la lingerie de l’hôtel.. –ce qui n’a pas forcément dû faire plaisir aux lingères…-

DOUCHE !!! change et tentes mises à pendre dans la cour par la fenêtre de la chambre..

Le voyage est terminé ; les costumes et le vélo rangés.. je redeviens un visiteur ‘lambda’, la tête moulinant le rêve accompli, toutes les expériences des 19 derniers jours : les paysages, les rencontres, les senteurs, les couleurs… le vent du NE…  heureux et triste à la fois, mais satisfait d’être arrivé à bout des 1 591km de chemins, de routes, de pistes et de sentiers qui nous ont amenés de Paris à Prague. 

 

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16 mai 2011.  Prague

Très beau temps. Quelques gouttes en fin de matinée. Vent !!!

Réveillés de bonne heure à 5h00, On lambine jusqu’à l’heure du petit déjeuner servi à partir de 7h00. Cela expédié, on enfourche les vélos débâtés, direction la gare principale pour acheter les billets de retour.

Passage préalable au guichet Information pour définir le trajet –avec vélos- . Coup de gueule d’un contrôleur aviné qui nous somme de sortir les vélos de la salle des billets.

Le trajet sera un Prague – Offenburg en train de nuit acceptant les vélos, puis un Offenburg – Strasbourg. On s’occupera de la dernière section une fois en France.

Départ 18h31 demain soir ; arrivée à Offenburg de très bonne heure mercredi et vers 08h00 à Strasbourg.

L’opération fut rondement menée par les employées revêches des chemins de fer tchèques : 20 minutes après on était ressorti, billets en poche.

Découverte de la ville en passant par les quais, le Pont Charles avec sa multitude de statues pieuses et noires… montée vers le Château et visite des abords : pas prudent de laisser les vélos sans surveillance.

Un café : je fais sauter les plombs de l’établissement avec le sèche-mains électrique !

Ils semblent habitués ; le courant est rétabli illico.

Retour par d’autres quartiers fabuleux.. Prague se regarde en levant la tête, ce qui peut être un exercice périlleux aux carrefours et à l’approche de trams… Tout est magnifiquement décoré, doré. Les immeubles sont tous plus beaux les uns que les autres : l’architecture est délirante… On voudrait tout photographier !

Retour à l’hôtel pour poser les vélos et repartir à pied acheter des cartes.

Cela fait, préparatifs des sacs et sacoches. Je replie ma tente dans le large couloir de l’étage et mets la bâche à pendre à la fenêtre…

Dîner dans un Italien et retour pour se coucher..

 

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17 mai 2011. Prague.

Très beau temps !

Super nuit, dos reposé. Pas de douleurs…On se met en route après avoir descendu tous les sacs dans la salle à bagages (et fait d’amples provisions de sandwiches pour le voyage de ce soir, dans la salle du petit déj..)

Direction l’Ambassade/Consulat de la République pour tenter d’obtenir un ultime tampon attestant notre présence à Prague.. Superbe ‘fresque’ de graffitis devant le l’Ambassade. Au Consulat, situé dans la rue derrière, je sonne et on nous ouvre sans nous poser la moindre question.

Un employé derrière l’hygiaphone écoute notre demande et prend nos carnets pour y apposer un tampon minuscule… Mission accomplie !  Merci Monsieur l’employé du Consulat.

Nouvelle ballade dans le quartier Hradcany : château, cathédrale, photos des bas reliefs ornant la porte montrant divers travaux de construction, quelques achats.

Retour par le Pont Charles, bondé de touristes à cette heure. Jardins du Sénat.

Passage dans un excellent Italien non loin de notre hôtel pour conclure la matinée.

Attente à l’hôtel, attente, attente…

Deux jours ont suffi pour voir l’essentiel. Les musées, ce sera pour une prochaine fois. Le vélo est super ici car la ville est étendue.. A pied on n’aurait pas pu tant en profiter.

A 16h00 on bât les mulets et on se rend à la gare pour une nouvelle attente jusqu’à 18h31.

A maintes reprises on vérifie le tableau des départs. Le 18h31 s’affiche enfin, mais il porte un autre numéro. Un charabia incompréhensible relatif aux correspondances défile dans la case d’à côté mais on devine quand même que c’est bien le notre !

Quai 7 s’affiche : on fonce. Ouf, escalators pour atteindre le quai. Des bras charitables nous assistent pour monter les mulets dans le wagon à vélos..

On débâte en vrac, Rock ‘n’Roll et Mout Mout sont accrochés par la roue avant, face à face.. grosses suées, mais la Deutsche Bahn est organisée et rapidement tout rentre dans l’ordre. Nos places –dos au sens de marche- sont dans un autre wagon, à côté.

Dans 12h on sera à une encablure de Strasbourg…

Prague – Offenburg

Ce train de nuit nous fait passer par un bon bout d’Allemagne commençant par une remontée au Nord pour suivre la Moldau via Litomerice, Usti Nad Labem.. passage frontière à Bad Schandau.  La vallée de l’Elbe, côté allemand, juste au-delà de la frontière CZ s’enfile dans une vallée de grosses roches coiffées par des sapins et des bouleaux. Magnifiques maisons bordent la berge opposée ; vignes ; une belle piste cyclable aussi –a explorer !

J’arrive à capter une ou deux vues du soleil couchant sur la rivière.

Le trajet continue via Dresde, Leipzig, Naumburg, Weimar, Erfurt, Fulda, Frankfurt, Mannheim, Heidelberg, Bruchsal, Durlach et Offenburg: interminable !

22h30 : à quelques km de Leipzig,  je déménage dans le wagon à vélos tant le siège est inconfortable. De plus, le type devant a affalé son dossier au max, m’emprisonnant dans mon siège.

Ok avec le contrôleur, je m’installe pour la nuit, couché à même la moquette du compartiment à vélos. Ma tente me sert de traversin.. Un peu triste le retour, mais super place pour s’étaler ; bon pour le dos.

Rock ‘n’Roll et Mout Mout sont devant moi, pendus par leur roue avant, tous les sacs entassés en dessous.

A minuit, j’en profite pour faire de la mécanique : graisser ma béquille qui était devenue dure à la manœuvre.. Pas de problèmes pour déballer les outils et l’huile : j’avais tout le wagon pour moi.

Dormi ensuite une heure ou deux mais, malgré les couvertures de la DB, suis réveillé par le froid : le wagon à vélos n’était pas chauffé.. Retour au siège initial, quelque peu dans le coaltar..

Au petit, petit matin le train passe CNH Heidelberg puis Bruchsal et Durlach.. probablement sur la voie juste derrière le camping où on s’était arrêtés une dizaine de jours avant.

 

06h20 : Arrivée à Offenburg, changement de quai à l’aide de super ascenseurs pour prendre un ‘Pendolino’ diesel à wagon unique qui nous mène à Strasbourg ‘Gare Centrale’, monsieur !

A Strasbourg, capitale européenne, l’ascenseur fait 30cm de moins que la longueur des vélos, nous obligeant à descendre nos mulets bâtés par les escaliers, une marche à la fois.

Il y a de la place pour les cyclistes et leurs montures dans le TGV de 08h16. Nos vélos voyageront avec nous dans un wagon, juste derrière la motrice. Une fois de plus on doit tout débâter car la place est limitée…

Arrivée Paris à 10h34.

Cette fois le voyage s’achève, mais sous un ciel bleu et un soleil qui rendent la situation un peu moins triste. Mout Mout et Rock ‘n’ Roll se disent adieu sur le quai et tel le cowboy Marlboro, Daniel disparaît dans la foule pour quelques ultimes coups de pédale vers Montparnasse où il prendra un ‘Paris- Rennes’ en début d’après-midi.

Le long du canal St Martin, durant ces tous derniers kilomètres qui me séparent de la maison, les trois semaines de voyage défilent et tourbillonnent dans ma tête, dans un joyeux désordre:

la paisible campagne tchèque…Lidl, Netto et les autres..les colzas en fleur..le parfum des acacias, des lilas..Les canaux, la Marne, l’Elbe, la Moldau…les vieux villages usés et vides..les maisons pastel..la tristesse de la Champagne..les jeunes de la Ferté..les datchas..les rencontres généreuses..Plzen..le soleil et la pluie..La Bretonne de Remungol..le camping de Villey..le VENT du NE..Max et Thomas..Bernard et sa Mobylette..l’anniversaire à Rokysany..L’Alsace et la Lorraine..les Allemands et leurs voitures..les grévistes des VNF.. le froid et la rosée du matin..Strasbourg..le doute du premier jour..les levers aux aurores..les bivouacs..le Monte Kaolino.. Zum Waldhorn.. Stribro..la tente pliée trempée..les petits déj au muesli..Nürnberg.. la chaleur du duvet.. les halages.. le bâtage des mulets.. les sentiers empruntés..les levers de camp ..les vélo-routes allemandes..le Pendolino..l’écluse de Bauzemont..Chartres de Bretagne.. les futurs mariés..Cugnot.. le kebab de Mommenheim.. les forêts tchèques..la Kocher Jagst Radweg..le stade Zeppelin..les lessives..Jean Claude à Châlons..les repas du soir..la côte de Langenburg..mon tabouret..les contre-jours..les merles, les hérons, la biche et les canards..Schwäbisch Hall.. les fleurs des champs..les grands arbres sombres.. Gigl..les senteurs du matin.. le panneau Praha.. les boulangeries allemandes..l’armée américaine..la gare de Borek, les ruches aux champs.. les offices de tourisme..la liste à revoir..Rothenburg..les cumulus de beau temps..les montées interminables..les pissenlits et les boutons d’or..les panneaux solaires..les vapeurs sur le canal..les brises de beau temps..le pousse pousse quotidien..Tillyschanz..le verger de Waltenheim.. les saucisses et la bière..la Suzanne..Prague ville magique..Gehrardt à Lowenstein..un nouveau rêve accompli..

... trois semaines qui avaient tant sollicité mes sens qu’elles paraissaient totalement irréelles..

Mais mon précieux « Carnet de Pèlerin », rempli de 71 tampons, les 69 pages de notes de mon journal quotidien et les 1 200 photos prises tout au long de la route empruntée sont là, comme un pincement au bras, pour me rappeler que si j’avais vécu un rêve, mon voyage lui aussi, avait bien existé !

 

La preuve !

 

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               18 mai 2011.  10h45,  Paris Gare de l’EST… La boucle est bouclée…

 ….Rock ‘n’Roll m’annonce la fin de ses services !

Il a bien roulé : je lui accorde un repos mérité..

 

 

 

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Rédigé par johnsbikingtrips

Publié dans #Paris - Prague en vélo

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