19 juillet 2012. Wengern - Körbecke (Möhnesee)
Longue étape pleine d'habillages et de deshabillages... Démarrage à 9h00. Je commence la journée en me trompant de route.. (en fait je la prends en sens inverse...).
Résultat: ai monté la côte entre Wengern et Bommern croyant que la Radweg repartait d'en haut... C'était en fait pour mieux la redescendre ! Ca chauffe les mollets.
Ruhr large et fougueuse, grise. Météo OK pour l'instant, mais gros nuages menaçants quand-même.
"Y paraît" qu'on va vers le beau temps ?
A Wetter, traversée du pont et deuxième plantage. Cette fois-ci, des flics rentrant au poste me remettent sur la bonne route.
Longue et belle Radweg rive nord de la Ruhr le long de grosses installations électriques, jusqu'au viaduc de Herdecke.
La pluie commence à tomber.
Les Allemands avec qui j'avais fait un bout de route jusqu'à Langenberg hier arrivent pendant que j'enfilais mes habits de pluie. Surprenant que l'on se retouve une deuxième fois... Ils avaient campé et cherchaient un endroit pour prendre leur petit déjeuner. On se quitte au premier bourg.
Continuation le long de la rivière, tantôt au ras de l'eau, tantôt en sous-bois, jusqu'à Hohensyburg où la piste est barrée et oblige à passer par le camping en surplomb..
Chemin très pentu..
Je dois arrêter plusieurs fois de pousser le vélo tant le chemin est difficile.
Habits de pluie + efforts = chaleur ! En haut de la côte la bête dégoulinait de partout.
Même les lanières du casque étaient bonnes à essorer ! Un coup de tampon au bureau du camping désert (une tente...) par un employé aussi triste que le temps et c'est reparti pour une belle descente vers Westhofen. Passages sympas dans les bois et de nouveau le long de la Ruhr.
Hormis l'épisode du camping, l'effort fourni n'avait pas été titanesque, so far !
A Schwerte, coup de tampon et conseils à l'OT installé dans un magnifique bâtiment sur la place, puis direction Geisecke.
Traversée d'une réserve naturelle sur une piste en ligne droite qui n'en finissait pas...
Haies, fleurs, arbres, prairies, soleil, champs détrempés, énormes flaques d'eau laissées par les fortes pluies !
Les canards et les oies étaient à la fête. Vent Arrière sur un bitume impeccable: le rêve !!
La Radweg ondoie ensuite à travers la campagne. Le soleil aura été de courte durée: 15 minutes sous un gros arbre tellement ça tombait, puis, à peine ce refuge quitté, 10 autres minutes sous un pont de chemin de fer à côté de Lüttgenmühle avec d'autres cyclistes.. on aurait dit une réunion de cantonniers..
Le marquage de la KaiserRoute Radweg devenait plus qu'alléatoire. Alors, après un coup d'oeil sur la carte, je décide de suivre la "Ruhrtal Radweg", bien mieux indiquée. Son parcours se confondait avec la KSR pour un bon bout de chemin encore, donc pas de risque de s'égarer.
A Westick, je passe par la "Wernher von Braun Strasse".
Mon dragon de bitume crachait moins de flammes que ses fusées.. Parfois -quand le soleil faisait une apparition- j'avais même l'impression que mes pneus, pourtant gonflés à 5 bars, collaient au goudron. A 13 km/h la lune ne sera pas pour demain !
A Wickede, la KSR disparaît tout simplement des panneaux cyclistes ! Je me re-paume donc et finis sur la route 63, plein nord, en direction de Werl en me disant que je retrouverais bien la piste au carrefour de "Werlerwald", à l'intersection avec la "Zabel" Radweg.
Côte pentue et interminable, très passante car elle mène à l'autoroute 61. Le soleil donnait fort. Au carrefour, où normalement je devais tourner (pour prendre une route sud-est à travers un bois, d'après la carte..), pas de panneau KSR, alors je me dis que le parking en face, qui bordait un chemin s'enfonçant dans le bois, devait certainement en marquer le départ.
Des croix peintes sur les arbres suivaient les directions et virages de la carte.. Personne dans la forêt de hêtres et de pins à qui demander une confirmation.
Chemin bien mouillé.
Tant pis, je continue, on verra bien..
Nouveau raidillon infernal en sortie de forêt après l'autoroute, juste avant le km 370 de la KSR.
Je débouche sur un plateau planté d'éoliennes géantes.
L'orage derrière gronde et me laisse juste le temps de m'habiller pour la énième fois. Seul en rase campagne, je me prends toute la force du vent, de la grêle et des trombes d'eau...
Devant un crucifix "fully equipped", le cycliste, à cheval sur la barre du vélo, dos à la tempête, attend patiemment que les éléments se calment..
Le bruit des éoliennes tournant à plein régime rajoutait au vacarme de l'orage..
La pluie cesse enfin, permettant une super descente vers Bremen. Je loupe la bifurcation, grisé par la vitesse.. Un bout de route 516 jusqu'à Niederense complété par un dernier coup de cul d'une dizaine de kilomètres, la plupart en descente, jusqu'à Körbecke, où j'arrête à 17h30 au premier hôtel trouvé. (y'en a que 2 le long du lac: un là et un à l'autre bout...).
Le business ne doit pas aller très fort car la fille de la réception est sortie quand elle a vu "l'équipage" s'arrêter au bas de ses marches: tout est mort, pas un chat, météo oblige !
Rock'n'Roll est débâté et remisé au garage, au sec. Le cycliste douché (longuement).. La lessive, humide de la veille, est remise à sécher... Ce soir faudra reconstituer les réserves car le misérable sandwich d'à midi a été rapidement brûlé dans les nombreuses côtes et les multiples habillages et deshabillages de la journée.
Promenade digestive le long de la MöhneSee après le repas.
C'est cafard plus: les campings et les parkings (payants partout...) sont déserts, les cafés vides, les parasols en berne.. Les rares promeneurs sont engoncés dans des anoraks épais, des polaires...
Un dernier coup d'oeil de ma fenêtre avant de fermer pour la nuit.
Il pleut des cordes et la station service à côté, avec ses néons blafards se reflétant dans l'eau qui ruisselait, semble sortir tout droit d'un tableau de Hopper...